La mort, dans des circonstances non encore élucidées du jeune marin Johan Bounda, a jeté l’opprobre sur les Forces armées gabonaises. Second maître à la Marine nationale, il aurait été torturé à mort. Une nouvelle bavure des hommes en tenue qui suscite de nombreuses réactions. Alors qu’elle avait récemment attiré l’attention sur des dérapages enregistrés lors des contrôles des forces de défense et de sécurité, la plateforme Ensemble pour le Gabon (EPG) de l’ancien Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, «s’étonne du silence assourdissant du gouvernement et du CTRI sur des faits aussi graves». Elle appelle à une «enquête transparente et indépendante pour élucider les circonstances de ce drame et établir les responsabilités».

Les membres de la plateforme «Ensemble Pour le Gabon» autour de leur président, Alain-Claude Bilie-By-Nze. © GabonReview

 

Face à cette nouvelle bavure, la plateforme Ensemble pour le Gabon (EPG) de l’ancien Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, s’est prononcée, ce 26 décembre. Elle exige une «enquête transparente et indépendante» pour faire la lumière sur ce drame.

Même si le procureur de la République a annoncé une enquête et que le directeur général des Personnels, des Affaires juridiques et de l’Informatique au ministère de la Défense nationale, s’est exprimé respectivement au nom du ministre de la Défense et du président de la Transition, Ensemble pour le Gabon estime que cela n’est pas suffisant. Dans son communiqué, ce jeudi 26 décembre, ce mouvement dirigé par l’ex-chef du gouvernement «s’étonne du silence assourdissant du gouvernement et du CTRI -Comité pour la transition et la restauration des institutions- sur des faits aussi graves, préférant laisser de simples fonctionnaires, fussent-ils des militaires, s’exprimer à la télévision».

Rappelant avoir interpellé, le 18 décembre dernier, «les autorités de la Transition sur les détentions arbitraires et illégales qui bafouent les principes fondamentaux de l’État de droit», EPG a exprimé «sa profonde indignation face aux graves violations des droits de l’homme qui continuent d’émailler la période de la Transition». Pour ce groupe, le décès tragique de Johan Bounda s’ajoute à «une série de pratiques inacceptables, notamment l’usage systématique de la torture, qui n’a pas sa place dans un état moderne».

Invitant leurs pourfendeurs à ne pas s’appuyer sur le passé pour décrédibiliser leur position, le groupe de Bilie-By-Nze précise et réaffirme que «l’État ne se venge pas». «L’État corrige. Toute action entreprise au nom de l’État doit se conformer au respect de la dignité humaine et des droits fondamentaux», a fait savoir EPG, non sans demander aux autorités du pays de «prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à ces dérives».

En début de semaine, les réseaux sociaux ont été inondés de photos insoutenables du corps d’un jeune homme déposé dans une morgue. Cette dépouille est celle du Second maître à la Marine nationale, Johan Bounda, détaché auprès de l’actuel Secrétaire général du ministère de la Défense nationale. Selon les versions qui reviennent sans cesse, le jeune militaire aurait été accusé de vol au domicile de son patron. Ce qui l’a conduit dans les services de la Direction générale des contre-ingérences et de la Sécurité militaire (DGCISM), plus connue sous le nom de B2. Au regard des images, il aurait été torturé à mort.

 
GR
 

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