Le Conseil des ministres du 5 janvier 2025 a adopté un projet d’ordonnance capital pour la décentralisation au Gabon. Ce texte planifie le transfert progressif des compétences et des moyens de l’État aux collectivités locales, avec une approche en deux phases visant à garantir une transition harmonieuse et une gestion optimale des ressources.

L’État amorce le transfert des compétences aux collectivités locales. © GabonReview

 

Dans le cadre de la transition politique en cours, le Conseil des ministres a validé un projet d’ordonnance portant sur la programmation du transfert des compétences et des moyens de l’État aux collectivités locales. Cette initiative, fondée sur les dispositions de l’article 220 de la loi organique n°001/2014 relative à la décentralisation, marque une étape clé dans l’autonomisation des entités locales et la consolidation de la gouvernance territoriale.

Le texte adopté prévoit une approche progressive, structurée en deux phases distinctes : La phase pilote pendant la transition : Cette première étape concerne les collectivités locales situées dans les chefs-lieux des neuf provinces. Ces collectivités, sélectionnées pour leurs ressources financières égales ou supérieures à un milliard de FCFA, recevront certaines compétences exercées jusque-là par sept ministères identifiés dans l’article 219 de la loi organique. Cette phase expérimentale permettra de tester le dispositif, d’identifier les défis opérationnels, et d’ajuster les mécanismes nécessaires au succès de la décentralisation.

La phase généralisée après la transition : Une fois la période de transition achevée, le processus de transfert sera étendu à l’ensemble des collectivités locales. Cette étape sera encadrée par une loi de programmation spécifique, garantissant un déploiement équitable et cohérent des compétences et des moyens sur tout le territoire national.

Un cadre pour une gouvernance locale efficace

Cette initiative vise à renforcer l’autonomie des collectivités locales tout en assurant une gestion rigoureuse et responsable des ressources transférées. En déléguant progressivement des compétences, l’État entend rapprocher les services publics des populations et stimuler le développement local.

La programmation adoptée reflète une volonté politique claire de construire un modèle de décentralisation inclusif et adapté aux réalités du terrain. Elle s’appuie sur une phase d’expérimentation qui permettra d’optimiser les processus avant leur généralisation, réduisant ainsi les risques d’inefficacité ou de dysfonctionnements.

Le transfert des compétences, en plus de renforcer la démocratie locale, ouvre de nouvelles perspectives pour les collectivités. Il leur donne les moyens d’assumer un rôle central dans le développement économique, social et culturel de leurs territoires.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Rapha dit :

    C’est une bonne mesure, mais puis-je espérer quelque chose de bon ? Les gabonais sont immatures, ils veulent beaucoup d’argent en faisant le moins d’effort. La réforme initiée est la bonne à condition de proposer une formation des cadres qui devront tout mettre en place. Le Sénat est contre productif, il faut le supprimer.

  2. Yann Levy Boussougou-Bouassa dit :

    Voilà un processus très intelligent.
    S’agissant de la pertinence du sénat, je suis d’accord avec le commentaire de Rapha. Et je rajoute que le Gabon n’a pas un territoire si vaste et une population si nombreuse et hétérogène et vivant au sein de collectivités locales à l’autonomie accentuée qu’il lui faille un parlement bicaméral. Le bicaméralisme est plus adapté aux États fédéraux. La France (notre muse), État unitaire à l’instar du Gabon, applique un bicaméralisme décrié dans un contexte où certains réclament une réduction du train de vie de l’État. Je rappelle que ce pays possède une population nettement plus nombreuse et hétérogène culturellement et un territoire beaucoup plus vaste. Au Gabon la dualité de l’organe parlementaire a encore moins de sens. La seule Assemblée Nationale peut suffire à représenter les intérêts de la Nation et des collectivités locales. Et si on veut éviter que les députés ne soient hors sol lorsqu’il s’agira de légiférer sur la question des collectivités locales, le cumul avec un mandat d’élu de terrain (par exemple conseiller municipal) doit être rendu possible (si ce n’est pas le cas).

  3. ACTU dit :

    Bonne mesure qui mérite d’être améliorée.
    Les collectivités locales présentent une grande niche d’opportunités de créations d’emplois .Mais a condition de savoir les utiliser et de mettre des personnes nouvelles et compétentes .

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