Le projet controversé d’une plantation d’hévéaculture dans le Woleu-Ntem vient de connaître un nouvel épisode avec le déploiement, à la fin de la semaine dernière, dans la province septentrionale, d’une délégation de la direction nationale de l’Environnement, des représentants du cabinet d’étude Enviropass, et d’Olam Gabon visant des consultations publiques pour la validation de l’étude d’impact environnemental de ce projet.

CGabonreview.com - Récolte de l'hévéa - © voyagevirtuel

L’idée d’une plantation d’hévéaculture, sur une surface de 38,536 ha, notamment dans les localités de Bitam et de Minvoul, est largement contestée par les populations et certains hauts cadres du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir). Une situation qui a conduit à une consultation populaire, relayée par le quotidien L’union et Gabon Télévision qui y ont consacré des reportages entiers. La Direction générale de l’Environnement et de la Protection de la nature (DGEPN), conduite par Louis Léandre Ebobola Ntsibah, selon les propos de ce dernier, a voulu une rencontre avec les populations concernées afin qu’elles s’approprient le projet. Car, relève-t-on, cette initiative doit se faire en collaboration et avec la participation des villageois, dans le sens de la protection de leurs intérêts.

Il s’agissait donc pour les représentants du ministère de l’Environnement et du cabinet d’étude qui a produit un rapport d’impact environnemental de plus de 600 pages, d’expliquer le bien-fondé de ce projet à la population en vue de la validation de cette étude. Celle-ci  avait pour mission de d’identifier les impacts majeurs du projet sur l’environnement social, économique, naturel et physique, mais aussi de définir les mesures compensatoires pour limiter les dégâts à des niveaux acceptables, voire les supprimer définitivement.

En présence du gouverneur de la province du Woleu-Ntem, Jean Gustave Meviane M’Obiang, deux camps se sont affrontés lors de cette consultation publique. Certains, pour la majorité des représentants de l’administration, souhaitent la mise en place du projet. Ils évoquent pour l’essentiel les 7000 emplois annoncés par Olam Gabon. De même, ils estiment que la zone tampon de 5 kilomètres laissée entre les villages et les plantations est largement suffisante pour continuer à procurer à la population ses ressources vitales.

Les autres, essentiellement les paysans,  déconstruisent ce point de vue et souhaitent que l’État les aide à devenir des exploitants agricoles, plutôt que des employés agricoles. Ils estiment que les 7 000 emplois se résument à du travail de manœuvres qui débroussailleront les 28 0000 ha d’Olam, puis procèderont à la mise en terre des plants, pour des salaires mensuels ne dépassant pas les 150 000 francs CFA.

En outre, ils stipulent qu’après ces étapes, Olam n’aura plus besoin de grande main d’œuvre. Ce qui laisse déduire que les populations qui auront délaissé leurs plantations se retrouveront, à terme, au chômage. Car Olam n’aura plus besoin que d’environ quelques centaines de personnes pour prendre soin de la plantation, procéder aux récoltes et faire tourner l’usine de transformation annoncée.

De nombreuses personnes craignent, sans le dire dans ces débats publics, que les pesticides préconisés à l’utilisation dans ces plantations industrielles, n’entament la qualité des terres et de l’eau dans la région. Toutes choses qui viennent accentuer le scepticisme qui règne malgré les bonnes intentions des responsables d’Olam essayant de garantir une activité propre dans cette province.

 
GR
 

8 Commentaires

  1. Joec dit :

    Et que dis le ministre ressortissant de Minvoul? Il est d’accord pour que sa terre natale soit bradée au seul motif qu’il occupe un ministère de seconde zone dans un gouvernement fictif?

  2. Marshall dit :

    vraiment c’est pas possible, ils ont quoi avec l’hévéa ces gens là il n’y a t-il d’autre pas d’autres choses qu’on peut vendre, Au lieu de parler tout le temps de ce projet maudit.

  3. Mbinzou dit :

    houa hou quelle preuve de maturité mon frère

  4. Guy Massard dit :

    La vraie question ici est : comment Olam a obtenu ces terres ? Quel est le ministère qui les lui a attribuées ? A notre connaissance il s’agit du ministère des Forêt. Or, que l’on sache, le ministère des forêts n’est compétent que pour délivrer des titres d’exploitation forestière et non agricole. En plus, ces terres sont attribués dans le domaine forestier permanent de l’Etat. Or, l’agriculture se fait dans le domaine forestier rural. Toute cette opration est illégale de bout en bout…. CQFD

  5. ni lire ni écrire dit :

    Enfin ! On commence à donner les deux points de vue ! C’est sur que si on veut développer le pays, on ne va pas pouvoir continuer à ne rien faire. Après, tout est dans la manière de le faire. Mais que je sache, personne n’empeche les villageois de planter ce qu’ils veulent? Pourquoi les champs de cacaoyer sont à l’abandon? Pourquoi certains notables se taillent des parcelles de 150 ha d’hévéa et se rangent ensuite du coté des opposants? Pourquoi personne ne voit il les bananiers qui poussent juste à coté et tout le monde pretend que l’hévéa détruit les sols? BREF….
    POURQUOI FAIT ON UNE QUESTION POLITIQUE DE CE SUJET?

    • Le fils de la Veuve dit :

      @Ni lire ni écrire !!! Le ministère des Forêts est-il compétent pour donner des terres agricoles ? Voilà la vraie question, avant même d’aborder les dégâts de l’hévéaculture sur la diversité biologique et les écosystèmes… Quel est ce pays que l’on veut développer dans l’illégalité ? Toutes les dispositions juridiques auxquellles les gens d’Olam se réfèrent sont celles du Code forestier alors qu’il ya, au Gabon, un code agricole et une loi portant développement agricole. Parfois ils évoquent même des dispositions qui existaient dans la loi 1/82 portant orientation du secteur Euaux et forêts et qui a été abrogée par la loi 16.2001 du 31 décembre 2001. C’est ainsi qu’on vous parle de zones tampons, notons valbles pour les aires protégées et qui n’existent plus pour les concessions.
      En plus, savez(vous qu’avant d’attribuer des terres, le ministère des forêts doit consulter praléblament les populatuions et négocier avec elles. Or, là, on a tout fait à partir d’une carte dans un bureau à la présidence et on a demandé au pauvre Magnagna de signer un document qui ne relevait pas de sa compétence. Si pour vous c’est comme ça que la Gabon va « émerger » alors vous me faites peur…. mais, je comprends ni Ali Bongo, ni Billie By Nzé, son zélateur patenté, ni Lee White n’ont la pratique des textes. Pour eux, un pays se dirge sans loi, comme dans la jungle. Et comme Magnagna voulait durer…..Vous n’êtes pas obligés de réagir quand vous ne savez rien du sujet…..

  6. L'indigné dit :

    Ni lire, ni écrire parce que l’hévéa a détruit plusieurs terres partout où il a été cultivé à travers le monde.N’avez vous pas lu les rapports à ce sujet ou parlez vous encore juste pour paraître intéressant?

  7. Gabao.kool dit :

    Ni lire Ni ecrire salut

    Savez-vous vraiment de quoi vous parlez? L’hévéaculture detruit la botanique et la biomasse, elle est imposante et ne s’associe pas à d’autres cultures. Ses plantes absorbent la quasi-totalité d’eau sous-terraine, ce qui cause la disparition du reste des cultures dans les voisinages

    En plus, vous basez votre argument sur l’abandon des champs de cacaoyers et autres par les villageois, tout en oubliant leurs ( villageois ) cultures botaniques ( légumes, manioc, maïs, ananas,…) et les eaux des fontaines et rivières qu’ils utilisent. Cependant, l’utisation des produits chimiques ( pesticides, angrais ) contamine la nappe phréatique, polluant ainsi les sources d’eau environnantes. Tout ceci a été prouvé après de bonnes études, rien n’est inventé ici.

    Par ailleurs si vous faites du fanatisme de votre soit-disant émergence, BRING IT ON THE TABBLE.
    Et surtout, si vous n’avez rien à dire, calmez-vous, PAS D’HEVEACULTURE AU GABON.

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