Désigné par certains de ses frères musulmans après la déchéance du raïs Ali Bongo avant d’être désavoué par d’autres brandissant le respect de la Charte régissant la Communauté musulmane au Gabon, l’imam Benyamin Andjoua Obolo a été choisi comme président intérimaire du Conseil supérieur des affaires islamiques après une médiation du président de la transition.

L’imam Benyamin Andjoua Obolo lors de la rencontre avec Brice Clotaire Oligui Nguema. © Gabonreview/Capture d’écran

 

Au Gabon, la crise au sein de la Communauté musulmane (CMG) pourrait connaître son épilogue après la médiation du président de la transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema. Pour mettre fin aux tensions qui persistaient face aux positions tranchées des frères musulmans, il a récemment réuni les deux parties en conflit. La rencontre a débouché sur la désignation d’un nouveau président par intérim du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG), en lieu et place de l’imam Rachid Mbadinga désigné intérimaire selon ses pairs, conformément aux dispositions des textes régissant cette communauté dans le pays.

Benyamin Andjoua Obolo «confirmé»

Désigné par certains de ses frères musulmans après la déchéance d’Ali Bongo leur raïs, et désavoué par d’autres frères qui brandissaient le respect de la Charte régissant la CMG, l’imam Benyamin Andjoua Obolo a finalement été «confirmé». Il aura pour mission d’organiser le congrès extraordinaire du CSAIG dans un délai de deux mois. «Nous sommes quand même une communauté de référence, de paix, d’amour», a commenté l’imam Rachid Mbadinga à l’issue de la rencontre avec le président de la transition. «Donc il était temps qu’ensemble on puisse s’asseoir et trouver une sortie de crise», a-t-il ajouté.

«Je crois que cette sortie de crise a été faite avec le choix de notre frère Benyamin pour assurer la présidence intérimaire pendant le temps de l’organisation des travaux du prochain congrès», a poursuivi l’imam qui durant sa présidence, s’est attelé à préparer le congrès qui devrait refonder la CMG. À 20 représentants par groupe de 10 les deux parties en conflit, les frères musulmans se sont engagés à annuler toutes les actions judiciaires engagées. Principalement, la décision de justice qui interdisait à l’imam Benyamin Andjoua Obolo de se prévaloir de la qualité de président du CSAIG.

Instantané de la rencontre avec Brice Clotaire Oligui Nguema et l’imam Rachid Mbadinga méditant pour sa communauté. © Capture d’écran/Gabonreview

La communauté musulmane réconciliée ?

«Au sortir de cette réunion, les musulmans sont tombés d’accord de mettre derrière leur dos la crise qui a secoué pendant plusieurs mois la communauté musulmane», a pour sa part commenté l’imam Benyamin Andjoua Obolo. «La communauté est réconciliée, les tensions sont apaisées et nous tenons vraiment à saluer tous les membres de la communauté, l’imam Rachid Mbadinga et toute sa délégation et surtout le chef de l’État qui nous a exhortés et qui a été très sage dans ses exhortations, dans ses conseils», a poursuivi l’imam finalement confirmé.

S’il y a quelques semaines encore, il refusait toute entente avec ses frères qui l’avaient honni et qui le sollicitaient pour faire la paix et préparer ensemble le congrès attendu, il devra finalement l’organiser en avril prochain. Ledit congrès devrait déboucher sur la désignation du futur président du CSAIG. La religion musulmane, croient savoir les musulmans du Gabon, «est étroitement liée à la politique».

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    La communauté musulmane est malheureusement très politisé, parce que l’Islam est une idéologie politique. Il avait besoin comme au Maroc ou en Arabie Saoudite que le souverain soit le défenseur de leur foi. Au lieu que ca soit eux qui prodiguent des sages conseils à Oligui, c’est Oligui qui est plus sage que les imams censés maitriser la science et la sagesse d’Allah. Du côté chrétien, c’est l’Église Évangélique du Gabon qui emboite le pas aux musulmans avec un leadership souvent divisé et la place de l’argent pour leurs leaders. Quand les intérêts politique et financiers ont une place prépondérante dans une une congrégation religieuse, la vraie spiritualité et la sagesse qui l’accompagne sont foutus à la porte.

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