Crise postélectorale: Le blues de l’Iphametra
L’Institut de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle du Gabon (Iphametra) n’est plus qu’un tas de ruines, après avoir été saccagé pendant les émeutes postélectorales.
Parmi les dommages collatéraux des émeutes postélectorales, figure en bonne place l’Institut de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle du Gabon (Iphametra), brûlés par les manifestants. «On a volé le matériel informatique, on a déchiré les dossiers. Au plan scientifique, on a perdu beaucoup de choses», a déploré le directeur général de l’institut sur dw.com.
«Une énorme perte pour le monde de la recherche et de la science au Gabon», a poursuivi Henri Bouroubou, faisant état de la destruction de 100 000 échantillons, 3 500 espèces de plantes décrites et plusieurs centaines de travaux de recherche. «L’Iphametra est devenu un centre hospitalier universitaire en matière de médecine traditionnelle parce que nous faisons de la recherche en pharmacopée et en médecine traditionnelle, nous faisons de la recherche appliquée, pas de la recherche salon ni de la recherche théorique. On a perdu beaucoup de choses en terme de résultats de recherche», a fustigé le professeur.
Un sentiment de tristesse partagé par les usagers de cette structure, à l’instar de Bruno Tonangoye. «Ça ne s’explique pas, le fait que les gens viennent mettre le feu à une structure comme l’Iphametra qui, normalement est une structure dénuée de toute coloration politique. Il n’y avait aucun intérêt à le faire, tout simplement», a-t-il pesté. Créé il y a 40 ans, l’institut est doté depuis 2012 d’une clinique traditionnelle dénommée «hôpital village». Destiné à soigner toutes les pathologies par les plantes, l’Iphametra a été créé pour valoriser le savoir-faire et la connaissance de la médecine traditionnelle gabonaise et africaine.
2 Commentaires
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Bien entendu, quand il s’agit de choses importante pour la Nation, on devient avare de commentaires. Pourtant, l’un des véritables drame de ces manifestations, outres les inutiles décès, c’est bien la destruction de ce temple de la recherche. Comment va t-on former ces élites qui vont diriger le Gabon de demain, si on détruit les temples du savoir local.
Mais bon, quand on a une classe politique gorgée de docteurs, agrégés et autres professeurs, qui ne publient même pas un petit article de 3 paragraphe dans une revue scientifique, on comprend bien que ce soit le cadet de leurs soucis.