Crise centrafricaine : La CEEAC condamne les violences
Assurant la présidence en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), le Gabon, et le secrétariat général de l’institution sous régionale ont condamné «avec véhémence les actes de violence perpétrés depuis le samedi 26 et le dimanche 27 septembre 2015» en République centrafricaine.
Le ministère des Affaires étrangères déclare avoir appris avec «stupéfaction la reprise des violences en République centrafricaine à un moment où les autorités de transition et la communauté internationale s’activent à prendre toutes les dispositions nécessaires pour que le chronogramme des élections soit respecté». Il condamne «avec véhémence ces actes de violence perpétrés depuis le samedi 26 et le dimanche 27 septembre 2015». Des violences qui ont causé de nombreuses pertes en vies humaines et de nombreux blessés parmi les populations civiles. Or, il semble que le niveau d’insécurité avait drastiquement diminué à Bangui et dans le reste du pays.
C’est la mort d’un conducteur de tricycle qui a mis aux poudres. Face à cette spirale de violence, le Premier ministre centrafricain, Mahamat Kamoun, avait décrété un couvre-feu, le 27 septembre courant. Rien n’y fit. Les affrontements intercommunautaires se sont poursuivis jusqu’au 28 en matinée. Le bilan s’étant vite alourdi, d’une vingtaine de morts, on est passé à plus d’une trentaine et à plus d’une centaine de blessés. Visiblement, la RCA est encore loin du bout du tunnel.
Dans ce contexte, la présidence en exercice de la CEEAC invite les parties prenantes au calme et à plus de retenue, leur conseillant de privilégier le dialogue et la concertation pour sauvegarder les acquis. Elle met en garde les auteurs et instigateurs des exactions et se dit disposée à prendre toutes les mesures appropriées pour qu’ils répondent de leurs actes devant les tribunaux internationaux. Elle s’engage, en outre, à renforcer la coopération avec l’Union africaine, l’Union européenne, l’Organisation des Nations-unies et tous les autres acteurs internationaux concernés pour que la transition se poursuive conformément au calendrier prévu. «Pour protéger les populations civiles contre les actes de violence répétés des ennemis de la paix en RCA, la présidence en exercice invite le Conseil de sécurité de l’Onu à envisager de rendre plus robuste le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca)», indique-t-on.
Le secrétaire général de la CEEAC, Ahmad Allam-Mi, a emboité le pas à la présidence en exercice, disant suivre avec une extrême préoccupation la poursuite des actes de violence, de pillage et de vandalisme à Bangui. «Depuis le 26 septembre 2015, ces actes font déjà un bilan de plusieurs dizaines de personnes tuées, d’une centaine de blessés, ainsi que de nombreux dégâts matériels causés par des actes de pillage injustifiables contre les installations et équipements des organisations internationales, entre autres», explique-t-il, condamnant le pillage et la mise à sac de la résidence du représentant du secrétaire général et chef du bureau de liaison de la CEEAC à Bangui.
Le secrétariat général de la CEEAC appelle aussi tous les acteurs centrafricains, notamment les groupes politico-militaires, à faire preuve de la plus grande retenue et à privilégier les voies pacifiques dans leurs revendications politiques. Il félicite par la même occasion «les forces internationales de la Minusca et de l’opération Sangaris pour leur réaction énergique qui a permis de contrôler la situation et de contenir les milices visiblement manipulées par des politiciens irresponsables, tendant à créer les conditions d’un chaos pour assouvir leur soif de pouvoir, par des voies antidémocratiques». Enfin, il réitère sa disponibilité et son engagement à travailler aux côtés d’autres acteurs à un aboutissement satisfaisant de la transition actuelle, par l’organisation d’élections inclusives, crédibles et transparentes.
0 commentaire
Soyez le premier à commenter.