Crise au sein de REAGIR : François Ndong Obiang et Persis Essono exclus par décision officielle
REAGIR a franchi une nouvelle étape dans la gestion de sa crise interne. Le Bureau Exécutif a officialisé, par une décision rendue le 11 novembre 2024, l’exclusion définitive de François Ndong Obiang et Persis Lionel Essono Ondo. La mesure, notifiée par huissier, table sur des violations multiples des statuts du parti et souligne une certaine volonté de préserver son intégrité institutionnelle.
Dans la décision n°001/BE/CGED, le Bureau Exécutif de Reagir (Réappropriation du Gabon, de son Indépendance pour sa Reconstruction) détaille les actions reprochées aux deux (anciens ?) membres. François Ndong Obiang est accusé d’avoir pris des initiatives en dehors des cadres statutaires, notamment en déclarant publiquement, sans concertation, que Reagir soutenait le «Oui» au référendum constitutionnel. Cette prise de position, «en violation des règles de fonctionnement prévues par l’article 32 alinéa 3 des Statuts», indique le texte, a contribué à créer une division notable dans le parti.
La décision parle également d’utilisation frauduleuse d’attributs officiels par Ndong Obiang, notamment «l’imitation de l’entête du Parti et l’usage de faux cachets», un constat qui aurait été corroboré par un huissier. Pourtant, de son côté, Persis Lionel Essono Ondo a continué à se présenter comme président intérimaire du parti, malgré une décision claire révoquant sa nomination. Il a également engagé des actions publiques au nom du parti, créant une confusion jugée préjudiciable, indique la même décision.
Pour le Bureau Exécutif, ces actes «constituent une atteinte majeure aux valeurs et aux objectifs du Parti», justifiant ainsi l’application des sanctions les plus sévères prévues par les statuts, notamment l’article 20, qui sanctionne l’atteinte à l’unité par l’exclusion.
Une signification formelle pour acter la rupture
La décision a été signifiée aux intéressés par Maître Edzo Obiang Nicaise, huissier de justice. Dans l’acte de signification, il est précisé que cette exclusion s’accompagne d’une interdiction formelle pour Ndong Obiang et Essono Ondo de s’exprimer ou d’agir au nom du parti, sous peine de poursuites judiciaires. La démarche reflète la volonté de la faction de Reagir ayant émis l’acte de garantir que ces décisions soient exécutées et respectées.
L’acte souligne également que les deux anciens membres n’ont pas déféré aux convocations du Bureau Exécutif, malgré les notifications formelles. Ces absences auraient renforcé la décision du parti de conclure cette procédure par des mesures définitives.
Une crise révélatrice des tensions structurelles
La crise au sein de Reagir, amplifiée par des divergences idéologiques et, vraisemblablement, des ambitions personnelles, révèle en tout cas les fragilités des structures politiques gabonaises. La décision de séparer officiellement le parti des deux membres pourrait symboliser une tentative de recentrer ses objectifs. Mais, cette crise pose des questions sur la capacité du parti à maintenir une dynamique unitaire.
Alors que Ndong Obiang et Essono Ondo semblent avoir constitué une faction dissidente, la direction actuelle entend réaffirmer son autorité. Le Bureau Exécutif souligne en effet, dans sa décision, que «tout acte administratif comme toute initiative publique pris au nom du Parti, pour avoir force légale, doivent l’être au Siège». Une mise en garde claire contre toute prétention future de légitimité de la part des membres exclus.
Force politique des plus prometteuses et brillantes apparue durant le dernier septennat d’Ali Bongo, Reagir doit maintenant démontrer, à l’opinion publique, sa capacité à tourner cette page conflictuelle tout en consolidant son assise organisationnelle et politique. La gestion de cette crise interne pourrait être déterminante pour l’avenir du parti et sa crédibilité auprès de l’électorat.
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