Victime de critiques désobligeantes ces dernières semaines, l’imam Ismaël Oceni Ossa, par ailleurs président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG), peut compter sur le soutien et la compassion des imams gabonais. À travers une déclaration ce samedi 3 juin, ils lui ont témoigné leur solidarité en s’insurgeant contre les dérives xénophobes qui paraissent avec insistance ces derniers temps et qui portent atteinte à la religion musulmane au Gabon.

L’imam Rachid Mbadinga entouré des siens lors de la déclaration. © Gabonreview

 

Au Gabon, certains musulmans accusent depuis plusieurs jours, Ismaël Oceni Ossa, le président du Conseil supérieur des affaires islamiques (CSAIG) de se tailler un empire au détriment des musulmans gabonais exigeant sa démission pour que le CSAIG soit désormais dirigé par un Gabonais d’origine. Dans le feu de ces critiques, les imams gabonais sont sortis du bois ce samedi 3 juin pour attirer l’attention de l’opinion sur ce qu’ils qualifient de dérive xénophobe portant atteinte à leur religion. «La religion est ce qu’il y a de plus sacré pour chacun de nous», a déclaré au nom des imams, l’imam Abdoul Rachid Mbadinga, le vice-président du CSAIG et président du Comité des imams gabonais.

Alors que ces critiques poignent à l’orée des scrutins, périodes propices aux amalgames et bien plus, les imams se disent «attristés de constater que l’islam au Gabon en prend pour son grade» aussi bien par des musulmans fussent-ils issus d’«une minorité insignifiante de musulmans aigris dont la pratique de religieuse est souvent sujette à caution» que par des non-musulmans. «En croyant s’attaquer à un individu, l’imam Ismaël Oceni Ossa, ils s’attaquent en réalité à toute une religion en portant une atteinte grave à ses intérêts dans un État laïc», a déclaré Rachid Mbadinga soulignant que depuis qu’Ismaël Oceni Ossa est président du CSAIG, plusieurs actions ont été menées dans le pays aussi bien pour l’éclosion de l’islam et des musulmans, mais aussi pour d’autres communautés en matière d’éducation notamment.

Instantané de la déclaration et photo de famille des imams gabonais à l’issue de la déclaration. © Gabonreview

Une nationalité acquise dans le respect des lois gabonaises

Malgré cela, rappellent les imams, Ismaël Oceni Ossa est accusé d’avoir obtenu frauduleusement sa naturalisation, d’usurper les fonctions de président du CSAIG, d’influencer les décisions gouvernementales au profit de ses proches, d’être un sacrificateur, de mauvaise gestion solitaire de la communauté. «Nous tenons ici à réfuter et à condamner fermement ces attaques portées contre l’imam Ismaël Oceni Ossa, basées sur des allégations», disent les imams qui par leur déclaration, ont voulu témoigné publiquement qu’Ismaël Oceni Ossa «a toujours fait preuve d’un profond attachement» au Gabon. Les imams gabonais affirment que le président du CSAIG a acquis sa nationalité dans le respect des lois avec pour intention de «devenir un citoyen respectueux des lois et des principes qui régissent notre pays».

Ils réfutent l’idée selon laquelle Ismaël Oceni Ossa s’ingère dans les affaires politiques et administratives du Gabon et dénonce la forme de délit de patronyme dont il est victime depuis que ses fils sont aux affaires, particulièrement le directeur de cabinet adjoint du président Ali Bongo. «Dans un pays laïc, il est primordial de respecter la liberté de religion de chaque individu et de ne pas faire d’amalgames hâtifs entre les responsabilités religieuses et des fonctions politiques ou familiales», préviennent les imams gabonais. Ils invitent l’opinion à juger Ismaël Oceni Ossa sur ses propres actions et réalisations en tant que guide spirituel et leader de la communauté musulmane du Gabon.

L’invite aux dissidents

À ceux qui demandent sa démission, les imams gabonais rappellent que la présidence d’Ismaël Oceni Ossa au CSAIG est conforme à la Charte de la communauté musulmane et a été confirmée par le raïs de cette communauté, Hadj Ali Bongo Ondimba. «Les divergences d’opinions sont naturelles, mais elles doivent être abordées dans un esprit de respect et de dialogue constructif, conformément aux principes de notre religion et à la tradition prophétique», a dit  a déclaré Rachid Mbadinga qui avec les autres imams gabonais, invitent les dissidents «à méditer sur les enseignements de l’islam et à reconsidérer leur position» pour l’unité et l’harmonie au sein de cette communauté.

«En tant qu’imams nationaux, nous tenons à adresser un message fort de soutien et de solidarité envers l’imam Ismaël Oceni Ossa qui par son dévouement et son engagement a su diriger notre communauté de manière orthodoxe et conforme aux principes de notre fois», soutiennent les imams qui encouragent le président du CSAIG à persévérer «dans cette gestion exemplaire». Convaincus de sa probité, de sa transparence et de son souci du bien-être de la communauté musulmane, ils incitent les autres musulmans à eux aussi, se montrer solidaires et à «rejeter les tentatives de discrédit visant (leur) président l’imam Ismaël Oceni Ossa».

 
GR
 

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