Crimes rituels: Le feuilleton Moukala-Koumba continue
A peine son mandat de sénateur achevé, l’ancien sénateur du Parti gabonais du centre indépendant (PGCI), cité dans une affaire de crimes en série, a été arrêté et mis en détention à la prison centrale de Tchibanga, le 27 février dernier.
Joseph Moukala-Koumba, mis en cause dans une affaire de «crimes rituels» a été récemment arrêté au village Mbadi, dans le département de la Dola, puis ramené à Mouila où il a passé la nuit du 27 au 28 février dernier, avant d’être transféré à Tchibanga. L’ancien sénateur, contre qui une demande de levée d’immunité parlementaire avait été sollicitée, avait vu la requête du ministère de la Justice rejetée par le Sénat. C’est donc avec étonnement qu’il a reçu, le 27 février dernier, aux environs de six heures, à son domicile de Libreville, des agents des forces de l’ordre présentées comme des gendarmes. Ces derniers étaient venus, selon des sources familiales, procéder à son arrestation. «Et c’est en pyjama qu’il les a reçus», raconte une source familiale, expliquant que n’eut été la vigilance de son épouse et du voisinage, qui exigeaient un document officiel, ces hommes en tenue l’auraient embarqué, alors qu’il suppliait pour aller se changer. En absence de document officiel, le transfèrement vers Tchibanga par un avion affrété pour la circonstance n’a pu avoir lieu. Du coup, les proches de l’ancien sénateur s’interrogent sur l’identité du commanditaire.
Meurtri par cet épisode et décidé à savoir ce qui lui était reproché, Joseph Moukala-Koumba s’est donc résolu à rallier Tchibanga. C’est donc en cours de route, au niveau du village Mbadi, à 32 km environ de Mouila, qu’il a été interpellé autour de 19 heures et 30 minutes, sans mandat d’arrêt, avant d’être conduit à Mouila. Selon une source proche du dossier, les autorités du tribunal de Mouila n’ayant pas vu de mandat ont décidé de le laisser passer la nuit à la gendarmerie. Pis : le lendemain le transfèrement à proprement parler n’a pas eu lieu, l’opération ayant été menée au moyen d’un véhicule banalisé. «A l’entrée de la ville, une autre voiture est venue le récupérer pour l’emmener directement à «Mougoutsi» (Maison d’arrêt de Tchibanga)», rapporte-t-on. «Il a été également brutalisé», ajoute un membre de sa parentèle, qui souligne que l’ancien sénateur a passé le week-end en prison. Il aurait été auditionné sans ses avocats. «Pour nous, cela relève déjà d’un vice de procédure», dénoncent ses proches, qui affirment que ses partisans ont été interpellés. On cite notamment Serge Mahoumbou, un ancien maire d’arrondissement de Tchibanga et Paul Mouké, actuel maire adjoint de Tchibanga. «On leur reprocherait le fait d’avoir mis en contact les présumés victimes avec la Commission ad hoc du Sénat venue enquêter sur cette histoire de crimes rituels à Tchibanga».
Au regard de la tournure prise par cette affaire, l’on se demande à qui pourrait profiter son arrestation. «L’ancien sénateur n’est-il pas victime de coups bas politiques ?», «Si les faits rapportés sont exacts, qui peut bien tirer les ficelles ?», «La justice joue-t-elle bien sa partition ?». Autant de questions qui méritent des réponses claires pour ôter tout doute.
L’ancien sénateur avait été cité dans une affaire de crimes rituels par un serial killer qui aurait éliminé directement ou indirectement plus de 20 personnes entre 1983 et 2014. Récemment la Commission ad hoc du Sénat s’était opposée à la levée de son immunité parlementaire, estimant que les accusations manquaient de «caractère sérieux, loyal et sincère».
1 Commentaire
C’est leurs problemes si il se font sa dur entre eux…