Le porte-parole de la majorité présidentielle, secrétaire exécutif du Bloc démocratique chrétien (BDC), souhaite un retour à la peine capitale pour les auteurs de crimes dits rituels ou de sang.

Guy-Christian Mavioga (à droite) lors de son intervention. © D.R.

Guy-Christian Mavioga (à droite) lors de son intervention. © D.R.

 

Le porte-parole de la majorité présidentielle s’est exprimé le 5 octobre dernier à l’occasion d’une conférence de presse, organisée en vue de commenter l’actualité nationale. Ces derniers temps, en effet, la chronique a été largement alimentée par la découverte d’un corps sans tête et d’une tête sans corps à deux endroits différents. Au terme d’une enquête, il s’est avéré que la tête et le corps ne formaient qu’une seule et même personne : Fatimata Tapsoba, froidement décapitée. Un autre fait et non des moindre, est le départ de Jean-François Ntoutoume Emane du Parti démocratique gabonais (PDG), une formation politique dans laquelle il a passé plusieurs décennies. C’était donc pour commenter ces événements et donner la position de la majorité présidentielle que Guy Christian Mavioga est monté au créneau.

Sur le premier fait, il n’est pas passé par quatre chemins, demandant le retour de la peine de mort. Dirigeant du Bloc démocratique chrétien (BDC), il a dit exprimer son ras-le-bol face à la multiplication des meurtres et autres «crimes rituels». «Je pense que le retour à la peine capitale peut, d’une manière forte, décourager les adeptes de ces crimes crapuleux qui ternissent l’image de notre beau et bon pays le Gabon», a-t-il déclaré, souhaitant que la loi n°03/2010 du 15 février 2010 relative à l’abolition de la peine de mort soit revue. Seulement, en adhérant au deuxième protocole facultatif du Pacte international relatif aux droits civils et politiques visant à abolir la peine de mort, le Gabon s’est totalement exclu des statistiques mondiales des exécutions et condamnations à mort établies par l’organisation non gouvernementale Amnesty International.

Pour Guy Christian Mavioga, la loi prévoit le remplacement de la peine de mort par la réclusion à perpétuité avec possibilité de libération conditionnelle après au moins 30 ans de prison. «Cette loi est inique et discriminatoire en ce qu’elle protège le présumé criminel», estime-t-il. Autrement dit, il n’admet pas que ce genre de détenu soit logé, nourri et soigné avec l’argent du contribuable pour enfin être libéré un jour.

Le leader du BDC veut que l’exercice des droits humains soit effectif au Gabon. Cependant, il milite pour le rétablissement de la peine capitale pour les «crimes rituels». Dans ce contexte, il propose que les coupables soient exécutés. Guy Christian Mavioga croit que cela dissuaderait d’éventuels candidats au meurtre. «Nous sommes tous conscients que le fondement philosophique de l’abolitionnisme est que la peine de mort viole les droits de l’homme. Mais comment comprendre qu’au nom des droits de l’homme, qu’un criminel qui tue volontairement un être humain pour des fins inhumaines, bien qu’arrêté pour le pire des cas, soit logé, nourri, soigné aux frais de l’Etat et donc du contribuable », s’est–il interrogé.

 

 
GR
 

14 Commentaires

  1. cassandre de Troie dit :

    Y a personne pour arrêter ce rigolo de dire des bêtises juste pour se voir à la Télé?

    • Koulou la tortue dit :

      Avant de le traiter de rigolo, tu devrais savoir que la loi du Talion (oeil pour oeil, dent pour dent et vie pour vie) existe dans la Bible. C’est Dieu le Créateur, l’Auteur de la vie qui instauré cette loi.
      Il faut aussi savoir que toutes les Constitutions du monde tirent leur source de la loi mosaïque (dont la loi du Talion) contenue dans la Bible.

      Il ne serait donc pas insensé de remettre la peine capitale à l’ordre du jour, c’est une loi d’origine divine, OK ?

    • Koulou la tortue dit :

      Je suis d’accord avec Mavioga.
      Il serait même bien que pour dissuader les braqueurs, on leur coupe la main droite ; les violeurs sur mineures (fille et garçons) les castrer.
      Ce n’est pas de la cruauté, mais c’est pour discipliner les éléments nuisibles de la société et éviter les récidives.
      Vous voulez la paix et la sécurité oui ou non ? L’heure n’est plus au laxisme et aux complaisances.
      Aux grands maux, les grands remèdes !

  2. Africanostra dit :

    Retablissement de la peine de mort? Pourquoi pas. Mais je ne pense que cela pourrait dissuader certains criminels à arreter leurs pratiques.

  3. Sandrine dit :

    Monsieur Mavioga, si y a peine de mory, qui va tuer? Votre déclaration est contraire aux valeurs chrétiennes que vous sembler défendre. Le gros risque de la peine de mort, c’est de condamner un innocent. La Justice n’est malheureusement pas tjrs juste. Ce qui ns parait ne l’ait tjrs pas. Surtout ds notre pays, lorsqu’on veut mouiller qulqu’un, on peut l’accuser de tout. Et voilà qu’on enregistrera les plus gros dérapage. Attention donc à vos déclarations…Dieu est le meilleur Juge. Qui tu par l’épé, perira par l’épé.

  4. matho dit :

    Vous avez dit BLOC DEMOCRATIQUE CHRETIEN ou Crétin?

  5. liza dit :

    Je suis tout à fait d’accord avec le BDC qu’on revienne à la peine de mort. Car trop c’est trop. L’homme n’est pas un animal qu’on égorge ou qu’on tue n’importe comment . La vie est tres sacrée aux yeux de Dieu. D’ailleurs même dans l’ancien temps, même biblique c’était dent pour dent, âme pour âme. Il faudrait que ses actes abominables soient abolis dans notre pays.

    • Pipo dit :

      Avant que Jésus demande que l’on change certaines pratiques loool. Les hommes faisaient aussi des « sacrifices » pour Dieu c’est écrit dans la bible.
      Les émergents, commencez d’abord par arrêter et condamner proprement les véritables coupables des crimes rituels au lieu de faire de la diversion

  6. bandolero dit :

    Si vous coupez la tête de tous les Imams, il n’y aura plus de crimes rituels au Gabon. Pour les chrétiens c’est pas trop grave; on va se débrouiller avec eux comme on l’a toujours fait.

  7. Serge dit :

    Bonjour,
    La cause est plus que importante mais il faut apporter des solutions à la fois juridiques ( voir ce que le droit actuel préconise et les lois y a ferrantes ) et cette action est anticonstitutionnel voici la preuve. Un traité international ratifié par un pays prends le déçu. Voici l’information sur la position du Gabon sur la peine de mort:
    Le Gabon adhère au traité de l’ONU visant à abolir la peine de mort
    2 avril 2014

    Pays : Gabon
    Le Gabon adhère au « Deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort ».

    Il devient le soixante dix-neuvième Etat partie à ce traité dont l’entrée en vigueur sera le 2 juillet 2014 au Gabon. Quatre autres pays l’ont signé mais ne l’ont pas encore ratifié.
    Le Gabon a aboli la peine capitale en février 2010.
    puce Déclaration du porte-parole de Mme Catherine Ashton, haute représentante de l’UE, sur l’adhésion du Gabon au deuxième protocole facultatif se rapportant au PIDCP, visant à abolir la peine de mort – déclaration 140410/02 du 10 avril 2014
    puce [position de la France] Abolition de la peine de mort – Ratification du protocole facultatif par le Gabon et le Salvador – communiqué de presse du 10 avril 2014
    puce Deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort – traité du 15 décembre 1989

  8. YOVE dit :

    Pour lutter contre les crimes rituels, si telle est vraiment leur préoccupation, que les tenants du pouvoir laissent la Justice s’émanciper de la tutelle mafieuse et diabolique dans laquelle elle est maintenue. Que les présumés criminels; leurs commanditaires et leurs comparses soient tous arrêtés et jugés comme il se doit. Que des condamnations ou des relaxes soient prononcés sur les seules base et autorité de la loi. C’est alors seulement que se poserait la question de la nature de la peine à infliger aux criminels.

    Ce n’est pas en rétablissant la peine de mort, surtout d’une manière aussi cavalière qu’elle avait été supprimée, c’est-à-dire sans débat au sein du corps social, que l’on ferait ne serait-ce que commencer de s’attaquer au phénomène inhumain et dégradant que constituent les crimes rituels au Gabon.

    Que vaut, en effet, un tel rétablissement quand les gens accusés de crimes rituels sont sortis de prison, sans avoir été jugés, pour être nommés à de hautes fonctions, notamment à la Présidence de la République?

    S’il y a quelque chose à rétablir dans ce pays, c’est d’abord le sens de la République et la primauté de la loi.

  9. Cassandre de Troie dit :

    Je reviens sur ce sujet qui ne mérite pas débats; non qu’il faille approuver les crimes y compris à caractère rituel, non! Simplement, parce que ce Monsieur prend la parole publique pour se faire voir et valoir et non pour apporter des solutions à nos maux. Cela fait un bout qu’il appelle a hue et dia à sa nomination dans un fichu gouvernement, hélas pour lui, et tant mieux pour le pays.
    Sinon, avant de penser à appliquer la sanction, encore faudrait -il appréhender le délinquant. Or depuis qu’on parle de crimes rituels, je ne sais combien ont été arrêtés et combien ont été jugés.
    Au plan du droit, comment identifier ou plutôt différentier un crime rituel d’un crime tout court? N’y a t-il pas des crimes tout court maquillés en crimes rituels?
    Et enfin, pour répondre à Yove, la Justice doit s’émanciper elle même; il lui manque des représentants ayant des C qui pendent, ou des C non incisés(comme chez les femmes musulmanes.

    • YOVE dit :

      Cassandre de Troie

      Je crois que vous et moi sommes d’accord. Relisez ce que j’ai écrit: « Que les tenants du pouvoir laissent la Justice s’émanciper de la tutelle… » Ce sont, en effet, les hommes de loi eux-mêmes qui devront s’émanciper, à titre personnel; mais pour que cela s’en ressente au niveau de l’efficacité de la structure d’ensemble, il faudra un minimum de volonté politique de la part de l’Exécutif. Sans cela, il y a à craindre que ce soit par fournées que des « petits juges récalcitrants » seront jetés à la trappe, pour que se perpétue le système. Je pose une question: dans l’état actuel de la législation, est-il seulement permis aux magistrats de se regrouper en syndicats, et de faire grève?

  10. Tchop tchop dit :

    La vie de ces assassins n’est pas plus précieuse que celle des victimes. Tous ces malfaiteurs doivent passer à la guillotine, et puis c’est tout !

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