Crimes rituels : Ali Bongo invité à tenir ses engagements
L’Association de lutte contre les crimes rituels (ALCR) reprend ses activités. Au cours d’une conférence de presse, le 11 mai, à Libreville, Jean Elvis Ebang Ondo a invité Ali Bongo à tenir les engagements pris en 2015 pour éradiquer le phénomène.
Jean Elvis Ebang Ondo, le président de l’Association de lutte contre les crimes rituels (ALCR) et ses collaborateurs lors de a conférence de presse, le 11 mai 2019. © Gabonreview
À l’occasion du sixième anniversaire de la remise du mémorandum sur les crimes rituels au chef de l’État, le président de l’Association de lutte contre les crimes rituels (ALCR) s’est prononcé le 11 mai, à Libreville, sur la recrudescence de ce phénomène.
À la faveur d’une conférence de presse, Jean Elvis Ebang Ondo a annoncé la reprise des activités de l’association. Il a également interpellé Ali Bongo sur ses engagements, pris en 2015 pour éradiquer le fléau. Selon le président de l’ALCR, lors de la marche du 11 mai 2013 organisée par les confessions religieuses et plusieurs ONG et à laquelle s’était associée la première dame, Sylvia Bongo, Ali Bongo avait promis de punir les auteurs et les commanditaires de ces pratiques abjectes. Le chef de l’État avait pris «l’engagement solennel de doter la police de moyens d’investigations ultramodernes en matière d’enquêtes, former les agents, limiter les délais d’enquêtes, ajuster le Code pénal et rendre les forces de police plus efficaces dans la lutte contre les crimes rituels».
Six ans après, ces engagements n’ont malheureusement pas été suivis d’aucun acte concret. En revanche, les crimes rituels se sont accentués. À en croire le président de l’ALCR, l’année 2018 a été marquée par plusieurs cas de crimes rituels. «L’emprisonnement de trois jeunes gabonaises au Cameroun en 2018, la censure du phénomène dans les médias publics, le fait que les commanditaires soient toujours en liberté et l’étouffement des enquêtes» sont révélateurs de la prégnance de ce phénomène.
Jean Elvis Ebang Ondo a également mis en relief «la découverte d’un sac d’organes à Basile Ondimba, les crimes rituels enregistrés à Fougamou et Minvoul, l’étouffement des enquêtes sur la disparition de 15 élèves du CES d’Akébé sur la plage du Lycée Léon Mba, l’assassinat de la fillette de 3 ans, Marie Catherine, à Nkembo».
Tous ces crimes ont été couronnés par la disparition mystérieuse, il y a quelques semaines de Christ Mboumba, étudiant à l’Université des sciences de Masuku (USTM). Outre ces actes, le président de l’ALCR relève la présence à ce jour à Libreville «de 300 temples de loges, sectes et pratiques occultes démoniaques».
Le président de l’ALCR a appelé Ali Bongo à tenir ses engagements. Il exige notamment l’application de l’ordonnance N°15/PR/2015 sur les crimes rituels pris en Conseils des ministres le 13 août 2015. Par la même occasion, Jean Elvis Ebang Ondo a annoncé la reprise des activités de l’association afin de lutter contre ces crimes. Car, a-t-il insisté, «si nous dormons, nous mourons, réveillez-vous contre les crimes rituels».
1 Commentaire
Pourquoi le Gabonais est-il toujours si naïf? Vous pensez vraiment que c’est ALI BONGO qui peut impulser la moindre action de changement. Les crimes rituels trouvent leur origine dans le désir des politiciens à se maintenir coûte que coûte aux affaires, au pouvoir. Ils doivent faire des sacrifices à hauteur de leurs ambitions. Ils sont persuadés que ces pratiques diaboliques ont un effet réels sur leur devenir. Ils y croient profondément. Ca part de très haut vers le bas. Alors demander à un politicien gabonais, qui plus est le « chef » de politiciens de mener une action contre les crimes rituels relève simplement de la naïveté, voire de la stupidité de votre part. Il faut changer de stratégie, mener des actions de communication qui soient relayées par les médias internationaux, plus sérieux et plus écoutés, interpeller les ONG étrangères, les chancelleries occidentales, L’OIF, les organisations internationales de défense des droits humains, l’ONU, par exemple au lieu d’appeler ALI BONGO dont on ne peut prouver qu’il ferait pas partie des commanditaires proches ou lointains, étant entendu qu’il est le politicien en chef et que les crimes rituels au Gabon sont avant tout l’œuvre des politiciens. Si vous continuez à demeurer naïfs, vous finirez ridicules.
« Le bourreau ne libère jamais l’esclave c’est à ce dernier de casser les chaines et de se libérer » disait un grand penseur.