Les mesures barrières prises pour lutter contre la propagation du coronavirus (Covid-19) sont certes louables. Cependant, dans certains quartiers, l’équation «se laver régulièrement les mains» est difficile à résoudre. Les robinets sont pour la plupart du temps à sec.

C’est dans des rivières de fortune comme ici à Okala, quartier du premier arrondissement de Libreville, que certaines familles se ravitaillent en eau. © Gabonews.com

 

Le Gabon, comme de nombreux pays dans le monde, vit désormais au rythme du Covid-19. Les activités, dans tous les secteurs et domaines, tournent au ralenti. La population est soumise à de plus en plus de restrictions. Dans cette période de crise sanitaire, se laver régulièrement les mains est plus que préconisé. Mais comment le faire lorsqu’il manque de l’eau dans les robinets ?

Le stress hydrique est bien connu des Gabonais en temps normal. Nombreux sont les quartiers de la capitale qui passent des semaines, voire des mois sans une goutte d’eau au robinet. Dans ces conditions, les habitants des zones où l’eau arrive par intermittence se demandent ce qu’il faut faire face à la rareté de ce liquide, notamment lorsqu’il faut effectivement lutter contre la propagation du Covid-19.

En effet, plusieurs quartiers de Libreville, Owendo et d’Akanda ne sont que rarement desservis par la Société d’eau et d’énergie du Gabon (SEEG). Si les installations existent, il reste qu’elles sont obsolètes. Mieux des quartiers périphériques se sont créés autour de ces cités et ne sont pas encore convenablement desservis. D’où les problèmes récurrents d’eau qu’on y enregistre.

«J’habite Montalier. Avoir l’eau là-bas n’est pas facile. On est obligé d’utiliser les puits ou d’aller acheter chez les briquetiers ou les laveurs de voitures. Avec ça, dites-moi comment nous allons combattre efficacement le coronavirus», a expliqué un habitant de ce quartier du 6e arrondissement de Libreville.

À Nkembo, Avéa, Angondjé-château, Ancienne Sobraga, Alibandeng, le stress hydrique est une situation permanente. «En cette période précaire, on veut bien respecter les consignes du gouvernement. Mais, on fait comment quand on n’a pas régulièrement de l’eau courante et potable ?», s’est interrogée une enseignante, habitant Nkembo.

Face à cette situation, certains préconisent la distribution d’eau gratuitement dans les quartiers. «On peut faire comme dans d’autres pays. On a vu l’armée, les sapeurs-pompiers, etc. mobilisés pour ravitailler la population en eau. On peut aussi le faire chez nous», a suggéré un autre habitant de Nkembo.

Pour s’approvisionner en eau, certains sont obligés d’utiliser les brouettes pour aller se la procurer chez des parents à des kilomètres. D’autres l’achètent dans des cuves chez des revendeurs improvisés ou dans des boutiques. «On veut bien combattre le coronavirus. On demande aux gens de rester chez eux. Mais c’est difficile pour certains parce qu’ils ne peuvent rester sans eau. Même aller l’acheter comporter déjà un risque», a fait remarquer un habitant de Nzeng-Ayong.

Pour lui, le gouvernement doit savoir que la population n’a pas les moyens pour cette lutte contre le Covid-19. «C’est le moment de prendre les bonnes décisions, d’accompagner la population dans la lutte contre cette maladie. Distribuez l’eau gratuitement à la population. Vous connaissez les quartiers où l’eau arrive après des mois. Aidez ces gens à lutte contre la propagation du coronavirus. Sinon cela ne servira à rien d’annoncer les mesures sans accompagnements», a-t-il ajouté.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. CP Esthetic dit :

    C’est le temps pour penser aux droits primitifs des citoyens, se laver les mains régulièrement alors qu’ils n’ont pas d’eau, c’est fou.

  2. Père de Dieu dit :

    – Dieu Mon Fils, Pourquoi avoir placé le Gabon en zone équatoriale avec beaucoup d’eau si les populations qui y habitent manquent d’eau même pour se laver les mains en cette période de Covid 19?.
    -Père, j’ai béni ce pays pour que ses populations ne manquent de rien, mais l’erreur que j’ai commise c’est de permettre l’arrivée au pouvoir d’un clan qui sème le désordre tant sur le plan spirituel que matériel. Ils sont dans divers sectes et religions, même dans la mienne; les ressources des matières du pays et le trésor public deviennent leurs propriétés; l’eau que j’ai donnée n’est pas distribuée. A Port Gentil les eaux les populations manquent d’eau depuis des mois et la SEEG est complice. Père je t’ai dit que j’ai ce dossier en main, je te garantis, la régulation de cette situation a commencé, laisse moi faire.
    – Merci Fils

    Père.

  3. Franco dit :

    Ne vous en fait pas.Le virus ne fait pas de discrimination et il arrivera aussi chez les grands de ce pays pour faire leurs comptes.Confinez-vous à la maison pour le moment.Le virus arrivera chez eux par le biais de ses propres billets de banque.Du courage!

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