Le compte rendu de la Cour internationale de justice du 30 septembre sur l’affaire de la délimitation des frontières et la souveraineté des îles entre le Gabon et la Guinée équatoriale a permis à l’opinion de remarquer que Marie-Madeleine Mborantsuo représentait le Gabon en qualité de présidente honoraire de la Cour constitutionnelle. Alors qu’elle avait publiquement annulé cette nomination pour «vices de procédures, de forme et de fond», la Cour constitutionnelle s’est-elle ravisée en secret ?

Brice-Clotaire Oligui Nguema a-t-il abrogé son décret ? © GabonReview

 

À en croire le compte rendu du 30 septembre 2024 de la Cour internationale de justice sur l’affaire de la délimitation des frontières et la souveraineté des îles entre le Gabon et la Guinée équatoriale, Marie-Madeleine Mborantsuo demeure présidente honoraire de la Cour constitutionnelle du Gabon. À La Haye, elle représentait pour ainsi dire le Gabon en qualité d’agent par ailleurs présidente honoraire de la Cour constitutionnelle. Si elle connaît bien le dossier puisqu’ayant en 2021 été choisie parmi les personnes habilitées à engager l’État souverain devant la Cour aux côtés du Pr Guy Rossatanga-Rignault, le Pr Guillaume Pambou-Tchivounda, Serge Thierry Mickto Chavagne et Liliane Massala, sa présence à La Haye laisse plus d’un dubitatif.

Capture d’écran du compte rendu de la CIJ et d’une image de l’audience du 30 septembre à la Haye. © GabonReview/D.R.

Ce, d’autant plus que sa qualité de présidente honoraire de la Cour constitutionnelle est mise en valeur. En fin janvier 2024, l’on apprenait qu’elle avait obtenu ce titre honorifique par décret du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, mais ce retour à la Cour constitutionnelle avait indigné une grande partie de l’opinion.

Le 2 février, la Cour constitutionnelle de la Transition avait à travers une communication rendue publique, annulé cette décision brandissant «des vices de procédures, de forme et de fond constatés à l’occasion de la délibération du 2 septembre 2023 ayant conféré l’honorariat à mesdames Marie-Madeleine Mborantsuo et Louise Angue, respectivement en qualité de présidente honoraire de la Cour constitutionnelle et de juge honoraire de la Haute juridiction».

«La Cour constitutionnelle de la Transition déclare nulle et non avenue ladite délibération conférant les qualités sus-citées», avait tranché la Haute juridiction bouclant le débat né de cette distinction.

Marie-Madeleine Mborantsuo avait-elle réellement perdu la qualité de présidente honoraire de la Cour constitutionnelle ? La Cour constitutionnelle a-t-elle menti ? Les vices de procédure ont-ils été corrigés depuis lors ? Un décret ne pouvant être abrogé que par un autre, le président de la Transition a-t-il pris un décret retirant la qualité de présidente honoraire de la Cour constitutionnelle à Marie-Madeleine Mboranstsuo ? Quid de Louise Angue ? L’opinion s’interroge et soupçonne les militaires au pouvoir d’œuvrer pour la conservation des privilèges des personnes honnies par le peuple.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. prince dit :

    l’opinion s’interroge et soupçonne les militaires au pouvoir d’œuvrer pour la conservation des privilèges des personnes honnies par le peule
    se n’est plus des soupçons, mais une évidence

  2. Yann Levy Boussougou-Bouassa dit :

    L’embastillement pour les uns, sans justice, l’absolution pour les autres sans justice, voilà tout de même de quoi être inquiet. La justice est la garante de l’état de droit. Si elle est absente ou politisée, il n’y a pas d’état de droit. Et s’il n’ y a pas d’état de droit… voilà tout de même de quoi être inquiet.

  3. Jean Jacques dit :

    Les cancres affamés viennent encore dire il ya des jaloux, les gens sont contre olingui, ctri.Ils travaille. Leon MBA avait eu raison de refuser l’indépendance,Reste à savoir si c’est pas elle qui a proposé la fameuse constitution.

  4. messowomekewo dit :

    Vous pouvez toujours rêver, si vous pensez que c’est Oligui et son CTRI qui vont instaurer l’état de droit dans ce pays.Tant que les militaires seront au pouvoir vous pouvez ëtre sürs qu’il n’y aura jamais d’avancée démocratique. L’armée quelque part peut ëtre prise pour responsable des exactions qu’il y a eu dans ce pays en périodes post électorale depuis 1993, c’est pour cela qu’il n’y aura jamais de commission « vérité, justice et réconciliation ». La longévité des bongo au pouvoir est le fait de la GR; la CC ne mettait que le vernis légal.Le peuple est bien content du « coup de la libération », en réalité c’est l’armée en général , la GR en particulier qui nous maintenait en captivité.
    Qui peut croire un seul instant que tous les crimes économiques commis dans ce pays, sous l’ère bongo-pdg,
    sont du seul fait de Sylvia Bongo et son fils Nourrédine?
    La véritable libération interviendra quand tous ces voyous seront mis hors d’état de nuire.

  5. Rembourakinda dit :

    Merci à vous Messowomekewo et bonne journée. Le modèle de Oligui est Paul Kagame, une dictature militaire. Ne l’acception jamais.

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