Coup d’Etat du 30 août 2023 : une libération illusoire, une liberté à arracher
Le 30 août 2023, les militaires ont renversé Ali Bongo Ondimba, mettant un terme à une dynastie de 52 ans. Salué comme un «coup de libération», cet événement a soulevé de grandes attentes parmi les Gabonais. Pourtant, après plus d’un an de Transition, le constat est amer. A l’analyse du professeur Noël Bertrand Boundzanga : le système Bongo-PDG persiste dans les rouages du pouvoir, et la véritable libération du peuple reste un mirage. Le Gabon doit compter sur lui-même pour arracher sa liberté.
Une libération contestée. Qui a libéré qui ? Selon le récit rendu officiel, le 30 août 2023, présente le renversement d’Ali Bongo comme une rupture avec la dynastie Bongo et un acte de libération nationale. Pourtant, cette interprétation est loin de faire l’unanimité. Selon le professeur Noël Bertrand Boundzanga, «les Gabonais ne se battaient pas seulement contre Ali Bongo, mais contre ce qu’il incarnait : la monarchie, la corruption, la captation des richesses nationales et le mépris du peuple».
Ali Bongo représentait la continuité d’un système dynastique où le pouvoir se transmettait héréditairement, perpétuant les inégalités et le sous-développement. Les militaires, tout en prétendant libérer le pays, ont également protégé Ali Bongo des foudres populaires. «Le président déchu a été libéré de la révolution populaire qui devait s’abattre contre lui le 30 août 2023» rappelle Boundzanga. Cette manœuvre, perçue par certains comme une protection du système en place, questionne la sincérité du processus de Transition.
En effet, la Transition, dirigée par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, soulève des contradictions majeures. Comment un membre de la famille Bongo, ancien fidèle serviteur du régime, pourrait-il être le libérateur du peuple ? «Le président de la Transition s’est d’abord libéré lui-même de l’oppression exercée sur lui par Sylvia et Nourredin Bongo, mais le peuple gabonais, lui, reste sous le joug du système», analyse Boundzanga.
Un système enraciné, un peuple en attente et face à son destin
Les premiers mois de Transition ont suscité l’espoir d’un renouveau politique. Cependant, les réformes attendues peinent à voir le jour. Le maintien des mêmes pratiques clientélistes, l’absence de rupture claire avec les élites du système Bongo-PDG et les retards dans les processus de refondation démocratique sèment le doute. Pour Noël Bertrand Boundzang, «le passé et les tares mortifères du système refusent de passer».
Après plus d’un an de Transition, l’illusion d’un coup de libération s’estompe face à la réalité d’un système profondément enraciné. Il apparaît clair que la véritable émancipation du Gabon ne viendra pas de ses dirigeants actuels, estime le professeur Noël Bertrand Boundzang. Le peuple gabonais, acteur principal de son destin, doit se lever pour exiger une Transition authentique et arracher enfin sa liberté tant souhaité, à travers une prise de conscience collective : «C’est à la fin du processus de Transition que nous pourrons dire si le peuple gabonais a été libéré. Mais pour l’heure, tout indique qu’il doit lui-même arracher sa liberté».
Ce combat implique une mobilisation citoyenne pour exiger des réformes profondes : la mise en place d’un cadre électoral transparent, une justice indépendante, et une redistribution équitable des richesses nationales. La survie du système Bongo-PDG dépend de l’inertie du peuple. En revanche, son éveil collectif peut devenir le moteur d’une libération véritable.
8 Commentaires
L’image de cette femme criant de joie avec un bâton contenant un clou en direction d’un militaire en dit long sur l’état d’esprit des Gabonais ce 30 aout 2023. Seize mois après, c’est la désolation, la trahison, l’escroquerie morale, les copains-coquins-consanguins, la perte de la dignité des Gabonais, la méfiance des bailleurs de fonds.
Les militaires dans les casernes, les politiques aguerris à la gestion de l’Etat.
C’est le discours de Bilie Bi Nze et ces partisans que je viens de lire dans ce commentaire. De l’exagération!
Certes, le verre de la libération n’est pas plein, mais il n’est pas vide non plus. Si nous sommes honnêtes, nous pouvons reconnaître qu’il contient quelque chose. Les pessimistes diront qu’il est à moitié vide, tandis que les optimistes diront qu’il est à moitié plein.
Quant aux cercles d’influence, malgré la présence marquée des « PDGistes », souvenez-vous de la dernière fois où les institutions étaient aussi inclusives et représentatives de nos diverses composantes sociales, politiques et religieuses. Quand avez-vous vu, par exemple, un proche du président soupçonné de corruption être démis de ses fonctions pour cette raison ? On l’a vu dans cette transition.
Affirmer que tout va mal dans cette transition relève de la mauvaise foi. Ceux qui tiennent ce discours se focalisent exclusivement sur les aspects qui intéressent les opportunistes et les maîtres-chanteurs, notamment la politique. Et les réformes administratives et économiques ? Les efforts pour récupérer les actifs obtenus par Delta Synergie de manière douteuse ? La tentative de freiner la dégradation du système éducatif grâce au recrutement d’enseignants, en particulier en sciences, et la rénovation des établissements ? Tout cela n’a-t-il aucune valeur ? Certes, ce n’est pas suffisant, mais ce sont des améliorations qui donnent un semblant de sens à ce coup d’État.
Concernant la politique, ceux qui critiquent le manque d’inclusivité du dialogue sont souvent les mêmes qui acceptaient, sous Ali Bongo, des discussions où seul le PDG et ses alliés modifiaient la Constitution, excluant la société civile et de nombreuses composantes sociales. Si ce qui a fait n`est pas parfait au sens de certains, c’est de loin mieux que les méthodes méprisantes du PDG et ses alliés sous Ali Bongo. La transition actuelle n’est pas parfaite, c’est vrai, mais elle mérite encore le bénéfice du doute. Quelle que soit l’action entreprise, il y aura toujours des mécontents, certains de bonne foi, d’autres mus par des calculs opportunistes. La transition n’a pas vocation à répondre aux ambitions de tous les politiciens. Avec autant de visions que de leaders politiques au Gabon, il est impossible de satisfaire tout le monde. Ce que l’on peut exiger du CTRI, c’est de préserver les équilibres et de prioriser l’intérêt supérieur de la nation, et non celui de quelques agendas personnels.
La photo de cette femme criant de joie avec un bâton contenant un clou en direction d’un militaire en dit long sur l’état d’esprit des Gabonais ce 30 aout 2023. Seize mois plus tard, c’est la désolation, la trahison, l’escroquerie morale, les copains-coquins-consanguins, la perte de la dignité des Gabonais, la méfiance des bailleurs de fonds.
Les militaires dans les casernes, les politiques aguerris à la gestion de l’Etat.
Mais de quels politiciens aguerris parle-t-on ? De Bilie Bi Nze, de Maganga Moussavou, Akbar Onanga ? Ils ont tous échoué lamentablement pendant de longues décennies. Au cours des 14 dernières années, la pauvreté au Gabon a augmenté de 10 points. Tous le monde peut devenir politicien, même des cancres. Et chez nous on a fait de la politique une voie par laquelle ceux qui n`ont réussi a acquérir une expertise suffisamment rémunératrice peuvent venir jouer les apprentis sourciers. ACCBN je ne sais pas s`il encore assez de revenu sans métier, Ali Akbar je ne sais s`il a toujours assez de sous pour le train de vie de ses épouses.
Je souhaite que la transition dure cinq ans, mais Oligui a décidé que le Gabon a besoin, pour les neuf prochaines années, de la rigueur et de la discipline militaires pour se remettre sur les rails et redonner goût au travail à ses citoyens.
Si le président de la transition s’appuie sur un gouvernement composé où technocrates et militaires ont les premiers rôles, reléguant les politiciens de carrière au second plan, c’est parce que l’objectif n’est pas de privilégier les aspects politiques mais de passer à l’action pour atteindre des résultats concrets. Les politiciens comme Bilie Bi Nze maîtrisent-ils les outils modernes de gestion administrative et managériale ? Rien n’est moins sûr. Trop absorbés par les jeux de pouvoir, ils semblent loin des exigences actuelles en matière d’efficacité et de performance.
Aujourd’hui, le Gabon traverse une période critique qui nécessite de mettre de côté les calculs politiques pour gérer l’administration et les projets de développement avec une approche plus pragmatique, inspirée des pratiques managériales du secteur privé. Cette méthode, axée sur des résultats concrets, est ce qu’il faut pour sortir le pays du gouffre où des décennies de politiques centrées sur des arrangements personnels, le maintien au pouvoir, et l’entretien des carrières politiques l’ont plongé.
Pour l’instant, seuls les militaires, associés à des technocrates compétents, peuvent impulser cette dynamique. Les politiciens devront patienter jusqu’à ce que le pays atteigne un niveau de stabilité leur permettant de revenir avec leurs méthodes, même si elles s’avèrent souvent peu efficaces.
Non,c’est faux pas d’illsion, mais la vie des gabonais a bcp changee,en 16mois les gabonais vivent dans les villas de luxes, pas de chomage,les routes mordernes,les hopitaux,ecoles.la insecurite taux zero,lá corruption et detournements n’exitent plus.
Les forces de defenses du Gabon qui tuent vos enfants pour projetor l pouvoir des Bongos, votre envers les Bongos, vous tout oublier?
Rectification le coup de force du 30 out n’à pas mis fin à la dynastie de 52 ans , bien au contraire puisque après le père , le fils c’est autour du cousin alors Gabon Review dite moi où est la rupture ?? Ce coup d’état n’était rien qu’une grosse manipulation du peuple à qui on n’a une fois de plus volé la victoire.
Que s’est il passé ? On ne comprend rien. Véritables espoirs déçus. Par exemple, 3 heures de coupure d’électricité la journée, 2 heures 30 environ la nuit, du jamais vu en 52 ans de règne des BONGO. La situation devient pire.
La route AKOURNAM 2 – BAKOTA, de véritables lacs, personne ne dit rien. Coup de quelle libération ?
Les élections présidentielles devraient enfin libérer le peuple si le peuple ne vote pas le cousin des Bongo