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Coup de force du 30 août : Ali Bongo victime de lui-même et des siens
Propension à considérer l’écoute comme une marque de faiblesse ou à transformer le dialogue en partie de poker menteur, mensonges au sujet de son état de santé… Le président sortant paie sa pratique politique et l’attitude des institutions.
S’il est victime de lui-même et de sa pratique politique, Ali Bongo paie aussi l’attitude des institutions et des siens. Tout au long de son second septennat, ils ont joué à cache-cache avec la vérité. © GabonReview (Montage)
Déclaré vainqueur d’une présidentielle insolite, Ali Bongo a été déposé moins d’une heure plus tard, par des éléments de sa garde prétorienne, appuyés par l’armée de terre, l’armée de l’air et la gendarmerie nationale. Certain d’avoir cadenassé le jeu politico-institutionnel, il croyait pourtant avoir la haute main sur tout. Conforté par ses 10 années à la tête du ministère de la Défense, rassuré par l’implication de l’armée dans les sanglants dénouements des précédents scrutins, il était convaincu du soutien sans faille de la Garde républicaine (GR). Mal lui en a pris. En quelques minutes, ses certitudes se sont envolées, faisant place à la désolation, tout en révélant un malaise diffus, longtemps dissimulé par le statut particulier de ce corps. Au-delà, ces événements ont montré combien le président sortant s’était coupé de la réalité, se satisfaisant de vivre dans une bulle.
Chef de l’État ou chef de parti ?
Reconduit en août 2016, au terme d’une élection controversée, Ali Bongo n’en a tiré aucun enseignement. En septembre 2016, il invitait «toutes les forces vives de la nation à s’asseoir (…) afin de trouver les solutions» à la crise post-électorale, sans pour autant mettre les mains dans le cambouis, préférant rester sur son piédestal. Au final, ni Casimir Oyé Mba ni Guy Nzouba-Ndama ni Jean Ping ne prirent part au Dialogue national d’Angondjé. La mise en œuvre des recommandations de ce raout ? Elle ne fut pas un long fleuve tranquille, la majorité s’efforçant d’en travestir l’esprit et la lettre. C’est dire si, au-delà des discours, le président sortant n’a jamais été acquis à la rupture avec cette «logique du conflit permanent qui dénature (…) nos relations et notre vivre-ensemble». C’est aussi dire s’il n’a jamais cru en cette «dynamique (…) empreinte de concorde et d’apaisement».
Cette propension à considérer l’écoute comme une marque de faiblesse ou à transformer le dialogue en partie de poker menteur a fini par nuire à l’image et à la respectabilité d’Ali Bongo. Censé être un homme d’État, il s’est invariablement comporté en homme politique. Président de la République, il a plutôt agi en Distingué camarade président du Parti démocratique gabonais (DCP-PDG). Chef de l’État, il s’est posé en chef de la majorité voire en chef de parti. Lui exigeait-on de connaître, respecter et faire appliquer la Constitution ? Aussitôt, sa cour se lançait dans des raisonnements spécieux, maniant sophismes et arguties juridiques. Lui rappelait-on les intérêts du Gabon et de son peuple ? Immédiatement, les siens bottaient en touche, chargeant le gouvernement pour mieux l’exonérer. Lui demandait-on de se conformer aux valeurs et principes démocratiques ? Sans attendre, ses affidés en appelait à la Cour constitutionnelle, convaincus de sa docilité.
À cache-cache avec la vérité
S’il est victime de lui-même et de sa pratique politique, Ali Bongo paie aussi l’attitude des institutions et des siens. Tout au long de son second septennat, ils ont joué à cache-cache avec la vérité. Niant l’évidence, ils ont accumulé des mensonges au sujet de son état de santé, l’obligeant à prendre des risques inconsidérés ou à se présenter sous un jour peu glorieux. Voulaient-ils rassurer ? Ils ont au contraire suscité indignation et consternation. Espéraient-ils créer un élan de sympathie ? Ils ont plutôt ruiné son autorité, y compris vis-à-vis de sa garde rapprochée, invitée à abréger un vaudeville peu compatible avec les valeurs humaines. «Ce monsieur n’a pas de famille ?», «comment peut-on faire souffrir quelqu’un comme ça pour de l’argent ?», «il n’y a pas de militaires au Gabon ?», pouvait-on lire sous la plume d’internautes à chacune de ses apparitions publiques. Pendant ce temps, la Constitution était triturée pour l’adapter à sa situation, plongeant le pays dans une insécurité juridique tout en fragilisant l’édifice institutionnel.
Même si sa réflexion n’est pas allée dans ces détails, le Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI) a forcément été sensible à ces aspects. Même de façon inconsciente, tout ceci a dû contribuer à forger sa décision, à le pousser à passer à l’action. Si le coup de force du 30 août n’a pas encore livré tous ses dessous, il souligne une implacable réalité : contrairement au discours officiel, les institutions fonctionnaient cahin-caha. Du président de la République au Centre gabonais des élections (CGE) en passant par le gouvernement, le Parlement, la Cour constitutionnelle ou la Haute autorité de la communication (Hac), elles ne remplissaient plus leurs rôles respectifs, se contentant d’appliquer des ordres venus de nulle part. «Qui dirige le Gabon ?» n’avait eu de cesse de s’écrier le collectif Appel à agir. Involontairement, le CTRI lui a apporté un début de réponse.
6 Commentaires
Mais où se trouve 3M ? Il faut qu’elle soit elle aussi arrêtée au plus vite.
Vraiment Ali Bongo considérait l’écoute comme une marque de faiblesse. Son père a pu faire 42 ans malgré les fraudes et la corruption galopante parce qu’il écoutait. Même si le revers de la médaille était le développement continu de la corruption et de l’impunité, la gouvernance d’Omar Bongo était basée sur le laissé faire et ne engager aucun bras de fer avec le peuple, la France ou ses multinationales. Ali Bongo a gardé le laisser faire pour ses amis, ces vautours qui ont pillé allègrement des centaines de milliards quand il se montrait insensibles au récriminations et à la grogne du peuple. Qu’est ce qu’on n’a pas dit sur la nomination de Accrombessi, de Alihanga, les agences, l’opportunité de dépénaliser l’homosexualité alors que tous les autres présidents bantu répondent aux occidentaux que leurs peuples ne sont pas encore prêts dans leur majorité pour ce genre de mœurs et qu’il y a des batailles prioritaires sur lesquelles il faut d’abord se battre dont le chaumage et l’insécurité. Roi paresseux et stupide tel était Ali Bongo qui se croyait invincible. Ali Bongo qualifiait le fait d’écouter la voix du peuple comme du populisme, convaincu qu’il était plus intelligent que l’ensemble des acteurs de l’opposition et de la société civile qui disaient la même chose. Omar Bongo sous l’ère de la démocratie ne faisait pas de prisonnier mais Ali Bongo emprisonnait et faisait embastiller des innocents pour crime de lèse majesté en même temps que ses amis qu’il avait laissé vider les caisses de l’état tel un médecin après la mort. Oligui Nguema va-t-il prendre la voix de Ali Bongo avec son intention de prêter Allegiance a MArie-Madeleine Mborantsuo?
Bsr. Pour autant cette nouvelle situation, ne règle toujours pas le problème de fond des élections au GABON. A savoir comment faire en sorte que le VRAI vainqueur prenne le POUVOIR car c’est de cela qu’il s’agit ? nous ne sommes toujours pas sorti de l’auberge (pas par manque d’argent pour payer la note) mais parce que qu’on le veuille ou non les BONGO sont toujours là. Amen.
LE FLÉAU NÈGRE NOUS RATTRAPE…
La prouesse de gestion ou gouvernance de l’État est une habilité à caractère culturelle ? Apparemment oui, les cas sont nombreux si on pose un regard sur l’Occident ou l’Asie par rapport à l’Afrique (…) La dynastie Bongo a dirigé un Gabon de nature riche, avec une population facilement satisfaisable car parmi la moins dense du continent: mais hélas, ni Omar Bongo ni Ali Bongo n’ont pu changé le destin de la nation Gabonaise malgré tous ses atouts diversifiés.
Par la suite, le temps de la fin est venu: lent pour le père, brusque pour le fils… Une chose retient l’attention du public chez les barons du regime Ali Bongo: l’opulence d’un océan des »cash ». Assez d’argents pour améliorer la vie des Gabonais mais plutôt destinés qu’à servir la cupidité de quelques-uns. Une élite des médiocres. Les images télévisées montrent la preuve parfaite de ce qu’on appelle le » Fléau Négre » : amoureux de l’argent mais paresseux au travail. Pour les générations futures, le Gabon doit exiger une punition exemplaire.
Dans l’entre-temps, l’avenir reste incertain pour le Gabon car apparemment il n’y a rien à attendre des États dits francophones. La France elle-même est un État presque en faillite:l’histoire et la réalité du moment le prouvent, la culture et la philosophie ‘’francophone’’ du travail n’a pas encore fais ses preuves.
Cela était prévisible depuis belle lurette, ABO était destiné à tomber de son piedestal. A force de vouloir trop tirer sur la corde, un jour ou l’autre elle cède et cela vient d’arriver. Lui qui se croyait invulnérable, plus malin, plus fort que tout le peuple gabonais, il a trouvé plus fort que lui (l’union fait la force). Cela doit lui faire tout drôle de devoir quitter le palais présidentiel une main devant, une main derrière et par la petite porte. Tous ses complices doivent mouiller leur caleçon car ils savent qu’ils sont dans le collimateur de la justice; ils auront des comptes à rendre au peuple gabonais; personnellement j’en ai connu et j’en connais quelques uns et rares sont ceux qui, sous le gouvernement BONGO, n’ont et n’auront rien à se reprocher. Sur ce, j’en arrête là car j’en ai trop à dire et cela risque d’être trop long. Une derrière chose, concernant la campagne présidentielle, qui a mouillé son maillot sans discontinuer malgré toutes les misère qu’on a pu lui faire? Sauf imprévu et qui a remporté, haut la main? C’est ONDO OSSA et non le Général OLIGUI NGUEMA? Pourquoi a t’on placé ce dernier à la du réel vainqueur? Qu’a t’il fait? La seule chose qu’il a faite, cela a été d’attendre les résultats et de saisir le moment opportun pour se lever et prendre la place du véritable vainqueur avec la complicité de certaines personnes dont une non négligeable « Pascaline BONGO » d’après certains médias. Vue les relations qu’elle entretenait et continue, probablement, à entretenir avec son frère Ali BONGO, cela ne serait pas étonnant. Il y a de fortes chances qu’un jour ou l’autre on la retrouve à un poste très important, soit à la tête d’un ministère ou à la Présidence de la République; bref, il n’y aura qu’un changement de titulaire et non de politique car OLIGUI NGUEMA et BONGO font partie de la même famille. Conclusion: La vengeance est un plat qui se mange froid: c’est DALLAS en version GABOAISE.
Il a eu la possibilité de sortir par la grande porte, juste après son AVC. Il suffisait qu’il dise: « je ne peux plus gouverner… » Le peuple Gabonais lui aurait même pardonné son triste passé. Qu’il récolte désormais le fruit de sa semence.