Pour la énième fois à Libreville, les commerçants anarchiquement installés au carrefour Charbonnages ont été déguerpis par la municipalité, avec l’appui des Forces de police nationale. Bien plus qu’un nouveau coup de semonce et au-delà des complaintes des décampés, le général délégué spécial en charge de la commune capitale gabonaise entend restaurer l’ordre urbain à cet endroit qui devenait anarchique et entravait la circulation.

Commerçants déguerpis Charbonnages

Une opération conjointe entre la mairie de Libreville et les Forces de police nationale (FPN) a récemment été lancée pour décamper les commerçants anarchiquement installés au carrefour Charbonnages. Une énième opération du genre en ces lieux où de l’échangeur au rond-point du quartier, commerçants de tout genre s’étaient confortablement installés pour écouler leurs produits créant ainsi un marché de plus à ciel ouvert. Un espace de non droit où, commerçants gabonais et étrangers qui se côtoyaient, en plus de s’approprier les trottoirs, étalaient leurs marchandises sur la chaussée empêchant les piétons de circuler librement et correctement, avec conséquence sur le trafic automobile, aggravant ainsi l’embouteillage habituel.

«On veut un marché digne de ce nom au même endroit»

«Nous ne pouvions plus continuer à garder cet espace qui est une vitrine de la ville dans cet état», a commenté l’un des délégués spéciaux de la commune de Libreville. Les commerçants ont donc été chassés, des protections placées et des agents postés pour la surveillance des lieux afin que les opérateurs économiques non autorisés ne l’envahissent plus. Alors qu’un recensement des étals dans la commune de Libreville avait été fait par la Direction générale des marchés (DGM), ces commerçants ont été envoyés dans ces espaces en attendant la mise en œuvre d’autres solutions. Ils ne l’entendent cependant pas de cette oreille.

Certains sillonnent chaque jour cet endroit espérant trouver le moyen de s’y installer à nouveau. «On veut un marché digne de ce nom au même endroit», disent-ils balayant du revers de la main les propositions qui leur sont faites mais le délégué spécial de la commune de Libreville qui a ordonné cette opération, reste droit dans ses bottes. «Ce n’est pas possible que les gens se retrouvent sur la chaussée et sur le trottoir, obligeant les autres à marcher sur la chaussée», a déclaré lors d’une visite d’inspection le 27 juin, Jude Ibrahim Rapontchombo.

Les endroits dédiés ou rien

Évoquant les risques pour la sécurité des usagers, il a pour ainsi dire, assuré qu’afin de reloger les déguerpis, la municipalité songe à la réhabilitation du marché à proximité du carrefour, situé non loin de la Cité BGFI. Alors que la plupart de ces commerçants, les femmes en particulier, veulent coûte que coûte rester sur la voie principale, Jude Ibrahim Rapontchombo les a invités à poursuivre leurs activités dans un cadre plus approprié. «Ce qui se passait ici ne peut plus continuer à se passer comme ça», a-t-il prévenu. «Ce n’est pas possible que chacun crée un marché devant sa porte. Ce n’est pas possible que chacun s’installe comme il veut», a-t-il martelé.

«Il y a des endroits dédiés. Pour l’instant il y a des places quelque part. Qu’ils commencent déjà par occuper ces places et puis après on verra», a commenté le délégué spécial. L’édile transitionnel de Libreville assure vouloir restaurer l’image de la capitale gabonaise. «Les gens estiment qu’ils préfèrent être ici au rond-point, parce que les clients passent par-là. Ce n’est pas le marché qui doit venir au client, c’est le client qui doit aller au marché», a rappelé Jude Ibrahim Rapontchombo. «C’est simplement ce que je souhaiterai que nos compatriotes comprennent», a-t-il ajouté.

 
GR
 

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