Présentés à l’opinion comme faisant partie des fonctionnaires parmi les plus corrompus du Gabon, les agents des administrations des transports terrestres nient en bloc et dénoncent les rudes conditions de travail auxquelles ils disent être soumis depuis plusieurs années, au point de se voir contraints de facturer certains services publics.

Des agents des administrations des Transports terrestres sur le terrain. © D.R.

 

Ils n’ont pas vraiment apprécié certains propos du «patron» lors de son passage à l’émission Les Grands dossiers de Gabon 1ère. Ils s’attendaient plutôt à plus de soutien de la part de la tutelle assurée par Dieudonné Ndinga Moudouma. À défaut de cela, «le ministre (des Transports) nous a traités de tous les noms, notamment de verser dans la corruption», déplore un agent de l’administration des Transports terrestres qui comme le président du SYNADGTT récemment a alerté le général Brice Clotaire Oligui Nguema sur la nécessité de «freiner dans les meilleurs délais tout risque d’implosion» au sein de la DGTT, le CNEPC et le CNEDDT où beaucoup se sentent mis à l’écart malgré leur expertise.

«Le pan transports terrestres est depuis plusieurs années victimes de manœuvres prédatrices, afin de la déposséder de ses prérogatives et de ses ristournes. De puissants lobbies se sont formés afin d’y parachuter des agents venus de toutes parts, quand bien même nos administrations regorgent de cadres compétents, le plus souvent mis à l’écart, au profit de personnels sans maîtrise des aspects liés aux activités de transports terrestres», a d’ailleurs déclaré, vendredi 8 mars dernier, Japhet Aloïse Eyeang dans une adresse au président de la Transition.

Japhet Aloïse Eyeang, président du SYNADGTT, le 8 mars 2024. © D.R.

La faute à la BOP ?

Réfutant les accusations du membre du gouvernement, le leader syndical avait d’ailleurs soutenu que la situation que ses collègues et lui-même déplorent «s’est vérifiée lors de l’émission télévisée Les Grands dossiers du 25 février 2024, sur Gabon 1ère, où l’ensemble des agents des administrations des transports terrestres [ont été] abusivement mis à l’index [pour] des pratiques dites de corruption par monsieur le ministre, en total déphasage avec le contexte occasionné par la Budgétisation par objectif de programme (BOP) lancée depuis 2012 et toujours en cours». Pour le chef de file du SYNADGTT, c’est plutôt la BOP «qui a entraîné, dans toutes les administrations du pays d’énormes dysfonctionnements dont une des conséquences a été l’absence totale de budgets de fonctionnement et d’investissement», contraignant les administrations des Transports terrestres à user de stratégies pour continuer le service malgré tout.

«Comment aurait-il été possible de s’approvisionner en imprimés spéciaux, en équipements techniques, d’assurer leur entretien et l’achat d’autres consommables afin d’assurer un fonctionnement régulier et maintenir une qualité de service public optimale ?» s’est-il interrogé avant de préciser : «pendant cette période, l’agent public, en dépit de toutes ces difficultés, s’est soucié de remplir régulièrement ses obligations envers les usagers, dans le respect strict de l’éthique et de la déontologie administrative».

 
GR
 

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