Si la mesure du gouvernement liée à la fermeture des bars et boîtes de nuit pour éviter tout risque de propagation du Covid est plutôt louable, son application ne devrait pas être facile sur le terrain. Annoncée dans la nuit du 13 au 14 mars, elle a été moquée et critiquée par certains propriétaires quand d’autres ont accepté de s’exécuter depuis samedi.

Face au risque Covid-19, le gouvernement a décidé de la fermeture des bars et boîtes de nuit sur le territoire national. © Prestige Lounge

 

Comme il fallait s’y attendre après la découverte d’un premier cas de contamination au Covid-19 sur le territoire national, le gouvernement a décidé de renforcer la batterie des mesures préventives prises ces dernières semaines. Dans la nuit du 13 au 14 mars, Edgard Anicet Mboumbou Miyakou a en effet annoncé de nouvelles mesures, dont l’objectif, a-t-il dit, est de «prévenir toute épidémie dans notre pays et protéger nos populations». Parmi celles-ci le porte-parole du gouvernement compte la fermeture des bars et boîtes de nuit.

Censée être en vigueur «jusqu’à nouvel ordre», cette nouvelle mesure est applicable sur toute l’étendue du territoire national. Pourtant, les autorités auront bien du mal à la faire appliquer, d’abord à cause de l’incivisme de certains propriétaires. Depuis plusieurs années, le gouvernement tente de faire respecter la mesure liée à la fermeture des bars à 22 heures. Il n’y est jamais parvenu. «Peut-être que cette fois les propriétaires récalcitrants auront peur du virus et respecteront enfin de fermer leurs établissements», espère un jeune Gabonais se présentant comme «un habitué de Louis», un des quartiers les plus chauds de Libreville.

Pour un autre, «l’idée du gouvernement est bonne, mais annoncer la fermeture des bars et des boîtes de nuit sans préciser ce à quoi sont exposés les contrevenants, c’est prendre le risque de ne pas se faire respecter».

Si Arnaud B., manager d’un bar lounge réputé de Louis a accepté de fermer son établissement dès ce samedi 14 mars, Olivier M., un de ses concurrents dans ce même quartier, hésite. Pour lui, la mesure du gouvernement est «incomplète». Il veut bien fermer, mais pense à son personnel. «Quand des pays comme la France ont préconisé la fermeture des établissements commerciaux, il y a quelques jours, je pense qu’Emmanuel Macron songeait également au soutien qu’il pouvait apporter à ces établissements. Comment allons-nous entretenir notre personnel en chômage technique ? Qui paie pour le manque à gagner ?» s’interroge-t-il, questionnant le fonds spécial annoncé récemment par les autorités.

 
GR
 

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