Copinage, collusions, situation administrative : Les infirmiers sur le pied de guerre

Dénonçant le copinage dans les récentes nominations au ministère de la Santé, les collusions entre syndicalistes et autorités de tutelle, la non-prise en compte de leur cahier des charges et l’indifférence de la tutelle administrative, les infirmiers réunis au sein du Synaps P-GA ont, en fin de semaine écoulée, haussé le ton. Ils ont annoncé le lancement d’une opération dite «Hôpital 24h sans infirmiers» et le dépôt d’un préavis de grève chez le Premier ministre de la Transition.

Le Synaps P-GA lors d’une précédente Assemblée générale. © D.R.

Le Syndicat national des personnels de santé publique au Gabon (Synaps P-GA) s’est, en fin de semaine écoulée, réuni en Assemblée générale. Au centre des échanges, la situation administrative des infirmiers assistants, les réclamations à titre exceptionnel, les concours professionnels, le non-respect du cahier de revendications qui serait pourtant sur la table de la tutelle.  «Il est anormal pour un agent de servir pendant plus de 20 ans dans la même catégorie. On a l’impression que cette catégorie est complètement négligée et oubliée. Pas de recyclage, pas de formation en interne», a expliqué, parlant des infirmiers assistants, Eric Akouri le secrétaire général du Synaps P-GA.

Se déclarant exaspéré, le syndicat dénonce tout aussi des magouilles, le favoritisme et des collusions entre la tutelle et certains responsables syndicaux. Eric Akouri évoque «une incohérence grave» dans les mutations faites, la semaine écoulée, par le ministère de la Santé et «le copinage». «Ce genre d’arrêté est à revoir. Non ! Nous disons qu’il y a une démarche qu’il faut suivre», a-t-il lâché se plaignant desdites nominations. Les infirmiers assistants qui représenteraient 70% du secteur Santé au Gabon, indiquent qu’une tentative de dialogue avec les autorités de tutelle a été couronnée d’échec.

Adrien Mougougou et ses collaborateurs pointés du doigt

Pour contraindre la tutelle à prendre en compte leurs revendications, ils ont donc décidé de mener quelques actions. «Je vous informe au passage que l’Assemblée générale a décidé de l’organisation, dans les prochains jours, de ce que nous avons appelé : Hôpital 24h sans infirmiers», a indiqué Eric Akouri. «Ce n’est pas une façon de négliger les autres corps de la Santé. C’est une façon de dire au ministère, intéressez-vous à toutes les catégories de la Santé y compris, à ceux qui semblent être oubliés et négligés», a-t-il ajouté.

Alors que l’actuel ministre de la Santé est lui-même un ancien syndicaliste du secteur Santé puisqu’ayant occupé pendant plusieurs années le poste de président du syndicat des médecins, les infirmiers s’étonnent de son mutisme et du mode de gouvernance de ce secteur sous sa direction. Ils l’interpellent à juste titre et en appellent au président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. «Il faut que le ministère puisse revoir les choses», a déclaré Eric Akouri. «Nous interpellons ici, le président de la République que la maison Santé va très mal», a-t-il ilancé. Un préavis de grève sera déposé sur la table du Premier ministre.