COP29 et changement climatique : une action urgente au risque de disparaître, à moins de s’adapter
Ce jeudi 7 novembre, dans un nouveau rapport, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) tire la sonnette d’alarme et invite les États, particulièrement les pays les plus industrialisés, à intensifier de toute urgence leurs efforts d’adaptation au changement climatique en commençant par s’engager à augmenter le financement de l’adaptation lors du prochain Sommet sur le climat, la COP29, qui débutera le 11 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan.
Dans son Rapport sur l’écart d’adaptation 2024 : contre vents et marées (Adaptation Gap Report 2024: Come Hell and High Water), le PNUE prévient que les communautés vulnérables subissent déjà le poids des impacts du changement climatique à travers les conditions météorologiques extrêmes et les catastrophes.
«Le changement climatique dévaste déjà les communautés du monde entier, en particulier les plus pauvres et les plus vulnérables. Des tempêtes violentes aplatissent les maisons, des incendies anéantissent les forêts, et la dégradation des terres et la sécheresse dégradent les paysages», a déclaré Inger Andersen, Directrice exécutive du PNUE.
«Les populations, leurs moyens de subsistance et la nature dont elles dépendent sont réellement menacés par les conséquences du changement climatique. Si nous n’agissons pas, nous aurons un aperçu de ce que nous réserve l’avenir et de la raison pour laquelle il n’y a tout simplement aucune excuse pour que le monde ne prenne pas au sérieux l’adaptation, dès maintenant», a-t-elle ajouté.
Le PNUE souligne que sans action immédiate, le monde dépassera probablement bientôt 1,5°C de réchauffement et pourrait même atteindre une augmentation catastrophique de 2,6 à 3,1°C par rapport aux niveaux préindustriels d’ici la fin du siècle.
La 29e session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29), qui débutera le 11 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan, accueillera des délégations venues des quatre coins du monde se joindre à de hauts responsables de l’ONU, de la société civile et d’autres secteurs clés pour mesurer les progrès et négocier les meilleurs moyens de lutter contre le changement climatique.
Nouvel objectif commun
Le rapport souligne l’écart grandissant entre les fonds nécessaires à l’adaptation – les ajustements nécessaires pour ralentir le rythme du réchauffement climatique – et les niveaux actuels d’investissement public.
Alors que le financement international de l’adaptation pour les pays en développement a atteint 28 milliards de dollars en 2022, il reste bien en deçà des besoins, les estimations suggérant qu’entre 187 et 359 milliards de dollars par an seront nécessaires pour combler le déficit de financement de l’adaptation.
Dans ce contexte, le PNUE appelle à un « nouvel objectif collectif quantifié » pour le financement climatique lors de la COP29 et à l’inclusion de composantes d’adaptation plus fortes dans sa prochaine série d’engagements climatiques prévue au début de l’année prochaine avant la COP30 à Belém, au Brésil.
Changer d’orientation
Parallèlement, le rapport exhorte les pays à prendre des engagements substantiels lors de la COP29 et au-delà, notamment en matière d’augmentation du financement et de changement de la nature du financement de l’adaptation, qu’il s’agisse d’initiatives à court terme basées sur des projets ou d’investissements stratégiques.
Cela contribuerait à améliorer la résilience à long terme, en particulier pour les régions vulnérables les plus touchées par le changement climatique.
Le PNUE suggère des «facteurs habilitants» qui pourraient débloquer des financements des secteurs public et privé, tels que la création de fonds et de mécanismes de financement, la planification budgétaire climatique et l’étiquetage du budget climatique, ainsi que la planification des investissements pour l’adaptation.
Soutenir les innovations
Le rapport souligne également le rôle des banques multilatérales de développement dans l’augmentation du financement et le soutien de solutions financières innovantes.
Pour le secteur privé, le PNUE plaide en faveur de mécanismes de réduction des risques, afin d’attirer davantage d’investissements dans l’adaptation.
Le financement à lui seul n’est pas suffisant, ajoute le PNUE, appelant les nations à accroître le renforcement des capacités et les transferts de technologie pour améliorer les efforts d’adaptation dans les domaines clés de l’eau, de l’alimentation et de l’agriculture.
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