Consulat du Bénin à Libreville, 7 ans de lutte et 32 millions FCFA impayés : quand les Affaires étrangères abandonnent un compatriote en détresse

7 années de lutte et 32,4 millions de francs CFA réclamés. Tels sont le temps de réclamation, de négociation, de revendication, de sollicitation, d’innervations et le montant que doit désormais verser à sieur Michel Ikamba, à la retraite, le Consulat du Bénin à Libreville. Durant tout ce temps, il s’est battu et se bat pour que justice soit rendue dans cette affaire de loyer impayé d’autant plus qu’il ne jouit plus du fruit de sa villa, jadis occupée par un agent de la représentation diplomatique béninoise. Au ministère des Affaires étrangères où le dossier somnole, c’est le silence de cathédrale, quasiment l’insouciance voire lemépris affiché au clavaire de ce compatriote.

La villa de Michel Ikamba, non-entretenue et croupissant dans l’herbe. © D.R.
En octobre 2024, GabonReview révélait une affaire datant de plus de six ans, mettant sous les feux des projecteurs un compatriote gabonais en bras de fer contre le Consulat du Bénin à Libreville. Plusieurs mois après, subséquemment à la sollicitation de toutes les hautes autorités du pays, après moult courriers aux tenants du pouvoir, rien n’a changé ni évolué. Pire, le ministère des Affaires étrangères, saisie par les soins du Haut-Représentant personnel du Chef de l’État, Gervais Oniane, n’a jusqu’alors pas donné suite à sa requête. Ce qui amène sieur Ikamba à voir dans ce mutisme, un «mépris, une insouciance, et l’abandon d’un compatriote en détresse».

De l’herbe devenue arbustes dans l’enceinte de la villa de Michel Ikamba. © D.R.
Alors que depuis le 30 août 2023, les autorités du pays prônent «la restauration de la dignité des Gabonais», Michel Ikamba, Gabonais à la retraite, espérait une évolution de son dossier. En effet, depuis plus de 7 ans, il se bat pour jouir du fruit de sa villa jadis occupée par un agent de la représentation diplomatique béninoise à Libreville.
Malgré ses tractations auprès de cette chancellerie, son recours à la justice et aux autorités gabonaises pour entrer en possession des clés de sa maison et des loyers impayés, qui se chiffrent aujourd’hui 32,400 millions de francs CFA, c’est toujours le statu quo total. Pendant ce temps, le préjudice moral et financier continue d’enfler.
Dans ses démarches, il s’était tourné vers la présidence de la République où il a sollicité, outre le président de la Transition, via courrier, le Haut-Représentant personnel du Chef de l’État, Gervais Oniane. Ce dernier, à son tour, écrivant au Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, précisait que monsieur Ikamba s’était déjà été adressé au Président de la République. Après en avoir référé au ministre des Affaires étrangères, le Haut-Représentant personnel du Chef de l’État y avait donc transmis le dossier «pour compétence et traitement diligent».
Presque 4 mois depuis que ce dossier est aux Affaires étrangères. Rien n’a évolué. A ce qu’il semble, le chef de ce département, Régis Onanga Ndiaye, pour ne pas le nommer, aurait répondu à Gervais Oniane, aux dernières nouvelles, qu’il préparait un voyage et qu’il verra à son retour. Est-il toujours en voyage ? Qu’est-ce qui l’empêche de traiter comme demandé ce dossier qui tire en longueur ? Se souvient-il que le président Oligui Nguema a donné sa parole en indiquant vouloir restaurer la dignité des Gabonais ?
Ce qui est certain, c’est qu’au regard de la façon dont les choses se déroulent, et surtout du traitement que lui infligent ses «propres compatriotes», Michel Ikamba dont la santé décrépite ne sait plus à qui s’en remettre. Malgré tout, il formule encore l’espoir que le président Oligui Nguema, président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) intercédera et permettra la restauration de sa dignité.

1 Commentaire
Ce ministre , on ne sait par quel miracle une responsabilité d’une telle importance a pu échoir à ce type. L’on a encore en mémoire ses dérapages récents à Port gentil où sans se gêner, il parle d’autochtones de cette localité que « les autres gabonais » doivent respecter. C’est à se demander si une telle distinction entre gabonais est de mise aujourd’hui!!!
Le voilà encore une fois , manifestant une désinvolture absolue face à la détresse d’un compatriote qui ne réclame que ce qui lui est du. Au lieu de régler le problème ,ou du moins de tenter d’y répondre correctement, il part en villégiature, on ne sait où…