Construire autrement : La Baie des Rois, un modèle de transition bas-carbone

Grâce à l’utilisation de matériaux bas-carbone, 137 tonnes de CO₂ ont été séquestrées sur le site de La Baie des Rois à ce jour. Ce projet urbain intègre des solutions innovantes pour réduire son empreinte environnementale, en privilégiant le bois massif et le CLT (bois lamellé-croisé), des alternatives qui stockent durablement le carbone. Cette approche illustre une volonté de concilier urbanisation et transition écologique, en misant sur des infrastructures durables et une valorisation des ressources locales.

Grâce à l’utilisation de matériaux bas-carbone, 137 tonnes de CO₂ ont été séquestrées sur le site de La Baie des Rois à ce jour. © D.R

L’urgence climatique impose une transformation profonde des pratiques de construction afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le secteur du bâtiment, responsable d’environ 39 % des émissions mondiales de CO₂ selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), représente un levier stratégique pour atteindre la neutralité carbone. Face à cet enjeu, l’écoconstruction s’impose comme une alternative durable, fondée sur l’utilisation de matériaux biosourcés, la limitation des transports longue distance et l’optimisation énergétique des bâtiments.

C’est dans cette dynamique que s’inscrit La Baie des Rois, un projet urbain en cours de développement au Gabon, qui intègre des pratiques de construction bas-carbone. Selon la Façade maritime du champ triomphal (FMCT), à ce jour, 137 tonnes de CO₂ ont été séquestrées sur le site, grâce à l’usage de matériaux à faible empreinte environnementale. Cette approche, qui combine sobriété énergétique et valorisation des ressources locales, illustre un tournant dans le secteur du bâtiment.

Le bois, un choix structurant pour réduire l’empreinte carbone

Le projet La Baie des Rois privilégie ainsi le bois massif et le CLT (Cross Laminated Timber – bois lamellé-croisé). © D.R.

Dans une démarche de décarbonation, le choix des matériaux de construction est déterminant. Le projet La Baie des Rois privilégie ainsi le bois massif et le CLT (Cross Laminated Timber – bois lamellé-croisé), des matériaux qui permettent une séquestration du CO₂ sur le long terme. Contrairement au béton armé conventionnel, qui émet environ +471 kg de CO₂ par m³, le CLT permet une séquestration de -460 kg de CO₂ par m³, soit un différentiel de près d’une tonne par mètre cube utilisé.

Ce choix ne se limite pas à une réduction immédiate des émissions : le stockage du carbone dans les structures en bois s’inscrit dans une logique de longévité, contribuant ainsi à limiter l’impact climatique du bâtiment sur plusieurs décennies.

L’engagement écologique du projet se traduit par la construction d’un siège social en bois certifié EDGE, conçu pour optimiser la performance énergétique. L’espace urbain est aménagé avec du mobilier et des aires de jeux en bois local, réduisant ainsi l’empreinte carbone liée aux importations. Des kiosques et des toilettes publiques en terre cuite complètent ces installations, favorisant l’usage de matériaux naturels. Enfin, une passerelle piétonne en bois a été édifiée pour promouvoir une mobilité douce et durable.

Selon la FMCT, en privilégiant les ressources locales et les circuits courts, ce projet renforce la chaîne de valeur nationale, soutient l’emploi et limite les émissions de CO₂ liées au transport longue distance. La généralisation des pratiques bas-carbone, à travers des incitations réglementaires et des investissements ciblés, pourrait accélérer cette transition et positionner le Gabon comme un acteur clé du bâtiment durable en Afrique.