Constitution : L’UN dit «Oui» et reste fidèle à son ADN anti-monarchique
A l’issue de son 2ème Conseil national à Libreville, l’Union nationale (UN) a appelé à voter massivement pour le «Oui» au référendum constitutionnel tout en réaffirmant son combat historique contre la monarchisation du pouvoir et la fraude électorale. La présidente intérimaire Jeanine Taty-Koumba a souligné l’importance d’une transparence totale lors du scrutin et d’un suivi rigoureux des amendements futurs. À travers deux ateliers, le parti a renforcé son soutien au CTRI et a exhorté à une forte participation populaire.
Clôturant son 2ème Conseil national, l’Union nationale (UN), sous la présidence intérimaire de Jeanine Taty-Koumba, a réaffirmé ses engagements fondamentaux. Traditionnellement de l’opposition le parti n’a pas moins appelé ses militants à voter massivement pour le «Oui» au référendum constitutionnel à venir, tout en soulignant son attachement aux valeurs historiques de transparence électorale et de lutte contre la dévolution monarchique du pouvoir.
Une lutte historique et des travaux axés sur la transparence
Le 2ème Conseil national de l’UN s’est articulé autour de deux ateliers principaux. Le premier, dirigé par Emmanuel Ntoutoume Ndong, visait à expliquer le projet de Constitution aux 181 délégués venus des neuf provinces du pays. Le second, animé par François Ondo Edou, s’est concentré sur la transition actuelle et les perspectives qu’elle offre pour le pays. Les deux ateliers ont non seulement encouragé le vote pour le «Oui», mais ont aussi réitéré le soutien de l’UN au CTRI dont l’Un est un allié.
Jeanine Taty-Koumba, à la clôture des travaux, n’a pas manqué de rappeler les raisons fondatrices de l’UN : «L’Union nationale a été créée pour mettre un terme à deux déviances caractéristiques de la présidentielle d’août 2009 : la fraude électorale et la dévolution monarchique du pouvoir». Cette orientation est restée au cœur de la démarche du parti, qui souhaite un système politique plus juste et plus transparent.
La fondation de l’UN en 2009 a, en effet, été motivée par le contexte de la succession d’Ali Bongo à son père Omar Bongo, consolidant le règne du parti déchu pendant 51 ans. Cette succession, facilitée par la fraude électorale, incarnait la dévolution monarchique que l’UN s’est juré de combattre. Cette double déviance a conduit au coup d’État du 30 août 2023, justifié par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) en raison de l’absence de transparence lors des élections d’août 2023.
Des engagements futurs pour une démocratie renforcée
L’appel à voter pour le «Oui» ne signifie pas une approbation inconditionnelle de la nouvelle Constitution. Taty-Koumba l’a précisé clairement : «Ce projet de constitution n’est ni parfait ni ignominieux». L’UN, tout en reconnaissant les améliorations possibles, soutient le projet car il contient des dispositions cruciales, notamment l’interdiction de la succession immédiate par la descendance du président sortant – une mesure alignée avec la lutte historique de l’UN contre la monarchisation du pouvoir.
La présidente intérimaire de l’UN a insisté sur l’importance d’une transparence totale dans le processus électoral, allant au-delà du référendum. Pour l’UN, la tenue d’élections crédibles est un impératif. «La transparence électorale et le respect de la forme républicaine de l’État sont au cœur du pacte de confiance scellé par les fondateurs de notre Parti», a affirmé Taty-Koumba, soulignant également la nécessité de renforcer ce principe à travers une législation adaptée après l’adoption de la nouvelle Constitution.
Une fois la nouvelle Loi fondamentale adoptée, l’Union nationale s’engage à veiller à ce que les lois organiques soient mises en place dans un «esprit de cohésion, d’ouverture et dans un esprit démocratique». L’UN suivra donc particulièrement de près l’élaboration des lois sur l’organisation des élections, le fonctionnement de la Cour constitutionnelle, la justice, et les partis politiques. Ce suivi s’inscrit dans la vision de l’UN de promouvoir une République «indivisible, laïque, démocratique et sociale», selon les termes de Taty-Koumba.
Un appel à la mobilisation populaire
L’UN appelle à une mobilisation forte pour assurer un taux de participation significatif au référendum. «Il nous revient de tout mettre en œuvre pour que la participation populaire soit franche et massive», a martelé Taty-Koumba, soulignant que la transparence du référendum devrait ouvrir la voie à des élections futures plus crédibles et inclusives.
«Le plus important c’est la transparence du scrutin et la sincérité du résultat. Plus de ‘’résultats tronqués’’… Le Oui ne doit pas l’emporter grâce aux méthodes du PDG et du système déchu. En somme, un «Non» obtenu dans la transparence serait plus valorisant et profitable au CTRI qu’un Oui obtenu dans la fraude», explique un député de la transition membre de l’UN.
Ainsi, tout en soutenant le projet de Constitution, l’UN maintient une vigilance constante sur la mise en œuvre des réformes électorales et institutionnelles, s’inscrivant ainsi dans sa mission historique de garantir une démocratie transparente et participative.
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