Après ce qui s’est apparenté à un coup de gueule du secrétaire général de l’ONU lundi au cours du débat, la réclamation du continent pourrait peut-être bientôt trouver satisfaction au sein de cet organe dont la composition semble faire du surplace depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La salle de réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. © ONU/Eskinder Debebe

 

Lundi 12 août au siège new-yorkais des Nations Unies a eu lieu un débat intitulé « Remédier à l’injustice historique et renforcer la représentation effective de l’Afrique au Conseil de sécurité », organisé par la Sierra Leone, qui préside le Conseil durant ce mois d’août. Une fois de plus, les représentants du continent ont donné de la voix et ont obtenu le soutien non négligeable d’António Guterres, secrétaire général de l’ONU, qui a invité le Conseil à suivre le rythme de la mutation du monde. Il a appelé à «garantir que tous les pays puissent participer de manière significative aux structures de gouvernance mondiale sur un pied d’égalité».

«Nous ne pouvons pas accepter que cet organe mondial de paix et de sécurité prééminent n’ait pas de voix permanente pour un continent de plus d’un milliard de personnes […] ni que les points de vue de l’Afrique soient sous-estimés sur les questions de paix et de sécurité, tant sur le continent que dans le monde», a-t-il déclaré, regrettant que le Conseil de sécurité de l’ONU, au regard de sa composition actuelle, continue de refléter l’équilibre des pouvoirs à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

En effet, a-t-il rappelé, «en 1945, la plupart des pays africains d’aujourd’hui étaient encore sous domination coloniale et n’avaient pas voix au chapitre dans les affaires internationales». Près 80 ans après, la donne est restée la même, l’Afrique ne possède toujours pas de siège au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Et les appels renouvelés des chefs d’État africains, de l’Assemblée générale des Nations Unies depuis plusieurs années, ceux de divers groupes géographiques et même de certains membres permanents du Conseil n’y ont rien fait. La question sera à nouveau traitée le mois prochain lors de l’Assemblée générale des Nations Unies. M. Guterres a invité tous les chefs d’État du continent à se saisir une fois de plus du sujet.

Composition du Conseil

Le Conseil de sécurité, qui compte 15 membres, comprend cinq membres permanents dotés d’un droit de veto (la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie) tandis que les 10 sièges non permanents restants sont répartis par région. Une répartition régionale qui comprend trois sièges pour les États africains, deux pour l’Asie-Pacifique, deux pour l’Amérique latine et les Caraïbes, deux pour l’Europe occidentale et autres États, et un pour les États d’Europe orientale.

 
GR
 

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