Conflit CNAMGS/Sypharga : Vers un arbitrage d’Oligui Nguema ?
Si la direction générale intérimaire de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) assure dans un communiqué que les paiements dus aux officines ont commencé depuis le 31 décembre dernier, la nouvelle suspension des prestations aux assurés suscite plusieurs interrogations. Certains, y compris au sein du syndicat des pharmaciens, appellent le président de la transition à convoquer une rencontre avec les différentes parties pour y voir clair.
On l’avait échappé belle en novembre dernier. En fin décembre pourtant, le Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga) a fini par mettre en exécution sa menace de suspendre les prestations aux assurés de la CNAMGS. Silencieuse jusque-là, la direction générale intérimaire de la Caisse a fini par informer dans un communiqué, jeudi 2 janvier 2025, que le processus d’apurement de sa dette vis-à-vis des officines est en cours depuis le 31 décembre dernier et que celui-ci devrait se poursuivre jusqu’à satisfaction complète des attentes des partenaires.
«Tous les services du circuit de la dépense sont à pied d’œuvre», assure-t-on au siège de la CNAMGS où l’on indique que les discussions avec les pharmaciens via leur syndicat avaient été engagées jusqu’au 17 décembre dernier. Ce qui suscite néanmoins une question : pourquoi avoir retardé autant le démarrage du processus de paiement sachant le danger encouru par des milliers de Gabonais en cas de suspension de la dispensation des médicaments aux assurés ?
Vite une réunion avec le Président !
Si le Sypharga a été amené à prendre une telle décision, sachant l’impact que celle-ci aurait sur la santé des assurés, dont une majorité de démunis, c’est qu’il a été poussé à bout. L’organisation attend depuis longtemps de recouvrer ses créances qui s’élèvent à plusieurs milliards de francs CFA. Or, face au mutisme des autorités, il a bien fallu se faire entendre, quitte à passer une nouvelle fois pour la méchante de l’histoire. Une version dont un des syndicalistes se défend vivement chez nos confrères du quotidien L’union :
«Ce sont les mêmes problèmes qu’en novembre dernier. Trop, c’est trop. Nous sommes obligés d’attendre la réaction du président de la République parce que toutes les personnes chargées du dossier ne sont pas capables de faire bouger les lignes. On nomme un nouveau PCA et c’est la guerre des messages sur les réseaux sociaux. Que le président réunisse toutes les parties, qu’il nous écoute directement et qu’il nous donne les orientations. Comme ça, on pourra identifier les mauvais élèves dans cette affaire».
Beaucoup, y compris dans l’opinion, espèrent en effet que le chef de l’État se saisira bientôt de cette affaire. Ils attendent notamment qu’il confronte les différentes parties intervenant dans ce dossier afin d’y voir clair, mais surtout pour définir les responsabilités. À moins que le problème vienne du «haut».
1 Commentaire
Le DG par intérim ne pouvait pas payer plus tôt pour la simple et bonne raison que depuis la suspension du DG plein, il y a eu en seulement 3 semaines, la nomination de deux agents comptables successifs. Donc plusieurs passations à organiser, etc. Pour le paiement il faut un ordonnateur et un comptable public. Sans Agent comptable, le DG est impuissant.