Lors d’un point presse en visioconférence depuis Paris ce 9 janvier 2025, les avocats de Sylvia Bongo Ondimba et de Noureddin Bongo Valentin ont dénoncé les conditions de détention et les sévices infligés à leurs clients, qualifiant de « mensongères » les déclarations du procureur de la République de Libreville. En parallèle, ils ont annoncé une avancée capitale : la désignation par le tribunal judiciaire de Paris d’un magistrat du pool crimes contre l’humanité pour enquêter sur ces faits.

Ce 9 janvier 2025, les avocats de Sylvia Bongo Ondimba et de Noureddin Bongo Valentin ont dénoncé les conditions de détention et les sévices infligés à leurs clients, qualifiant de « mensongères » les déclarations du procureur de la République de Libreville. © GabonReview

 

Depuis leur incarcération en août 2023, Sylvia Bongo et son fils Noureddin seraient détenus dans des conditions inhumaines, selon leurs avocats. Les révélations faites par Me François Zimeray, Me Catalina de la Sota et Me Olivier Sur dressent un tableau sombre : tortures, privation de promenade, isolement total et défiguration par la souffrance physique et morale.« Ce que nous avons vu, c’est une véritable descente aux enfers. Sylvia et Noureddin sont littéralement enfermés dans des oubliettes », a déclaré Me Zimeray, soulignant les marques de chocs électriques visibles sur le corps de Noureddin.

Les avocats réfutent fermement les affirmations du procureur de Libreville, qui avait soutenu que les droits de la défense étaient respectés. « Qui peut croire cela ? » a interrogé Me Catalina de la Sota. Selon elle, le premier « parloir avocat » depuis 17 mois a eu lieu sous vidéosurveillance, dans des conditions « dérogatoires » qui n’ont rien d’une procédure régulière.

Par ailleurs, ces séances de torture auraient également servi à forcer la famille Bongo à signer des transferts bancaires et des pouvoirs, conduisant à une dépossession quasi totale de leurs biens. « Sylvia Bongo a même été spoliée de biens familiaux acquis avant son mariage », a dénoncé Me Olivier Sur.

Une avancée procédurale majeure

En réponse à ces allégations, les avocats ont déposé une plainte à Paris pour séquestration arbitraire, actes de torture et barbarie. Cette plainte a conduit à la désignation d’un magistrat du pool crimes contre l’humanité, une étape clé qui ouvre la voie à une enquête approfondie. « Nous savons qui sont les tortionnaires », a affirmé Me Zimeray. Désormais, le magistrat désigné mènera des investigations visant à entendre les suspects identifiés et à instruire des actes contraignants, tels que des convocations ou des mandats d’arrêt internationaux.

En parallèle, les avocats ont saisi le groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires. Cette initiative vise à renforcer la pression internationale sur le Gabon pour obtenir des réponses. Les avocats sont unanimes : cette procédure est un combat pour le respect des droits fondamentaux, indépendamment de la personnalité ou du passé des accusés. « Personne n’est au-dessus des lois, mais tout le monde a droit à sa dignité », a conclu Me Olivier Sur.

Alors que les actes d’instruction débutent, cette affaire pourrait prendre une dimension internationale, avec des conséquences juridiques lourdes pour les responsables présumés.

Assistant à la conférence depuis Libreville, l’autre avocate de Sylvia et de Nourredin Bongo, Me Gisèle Eyué Bekalé, n’a pas simplement pris la parole pour des raisons déontologiques.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    Cependant quand les Bongo faisait subir encore pire a Zibi, Amiang, Alihanga et autres on n’a pas vu des juges venus de Paris. Les puissant peuvent subir tous les crimes, quand vient leur temps de payer, ils ont les moyens de pression pour échapper à ce qu’ils méritent. La question étant hautement politique, nous espérons que la Francafrique ne sera pas a la manœuvre pour nuire a notre renouveau.

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