Conclave à Libreville du Conseil international des 13 grand-mères autochtones

Sous la férule de Rose Bernadette Rebiénot, prêtresse locale du Ndjèmbè, le 13^e rassemblement de femmes supposées détenir des pouvoirs spirituels se tient du 23 au 29 juillet à Libreville.

Les grand-mères aux pouvoirs spirituels, le 21 juillet 2015 à Libreville. © Gabonreview

Le 13^e rassemblement du conseil international des 13 grands-mères autochtones se tient du 23 au 29 juillet prochain au village Oyenano, à quelques kilomètres de Libreville. A cet effet, une conférence de presse s’est tenue le 21 juillet courant à Libreville. Avant d’entrer dans le vif du sujet l’hôtesse de cette manifestation a tenu à présenter l’association dont elle est membre et co-fondatrice. «Nous sommes 13 grand-mères indigènes qui se sont rencontrées la premières fois du 11 au 17 octobre 2004 à Phoenicia, New York. Affirmant nos relations avec les peuples et les communautés qui utilisent la médecine traditionnelle à travers le monde, nous avons été amenées à nous réunir suivant une vision commune d’une nouvelle alliance globale», a déclaré Rose Bernadette Rebiénot. «Nous nous inquiétons profondément de la destruction jamais vue de notre terre mère, de la contamination de notre air, des eaux et du sol, des atrocités de la guerre, du fléau de la pauvreté, de la culture prévalante, des épidémies menaçant la santé des peuples sur la terre, de l’exploitation des plantes médicinales indigènes et de la destruction du mode de vie indigène», a-t-elle poursuivi.

Au titre du programme, la manifestation prévoit des conférences débats, une présentation du rituel de l’offrande d’un labyrinthe par deux grands-mères d’Espagne, l’allumage du feu sacré, des divertissements culturels et un film documentaire sur le village Oyenano. La première conférence portera sur le thème «Femme, spiritualité, environnement». «La femme est similaire à la terre, elle laisse germer en elle la vie et elle représente la force tranquille qui incarne la vie et la paix. Au titre de la spiritualité, il s’agira d’exposer la vision africaine sur comment prier autrement. Concernant l’environnement enfin, nous nous demanderons si nous sommes conscients des bienfaits et de la valeur sacrée de la nature», a expliqué Rose Bernadette Rebiénot, par ailleurs grande maîtresse du Bwiti Dissumba et prêtresse du Ndjèmbè et de l’Abandji. Le second thème sera «Femme d’hier, femme d’aujourd’hui, femme de demain». Il se penchera sur l’importance de la femme, sa responsabilité et son rôle dans l’évolution de l’humanité.

Remerciant les organisateurs et participants de ce 13^e rassemblement des 13 grands-mères indigènes, Rose Bernadette Rebiénot a insisté sur le fait qu’elles sont réunies pour nourrir, former et éduquer les enfants. «Nous sommes réunies pour protéger les terres où vivent les peuples et dont nos cultures dépendent, pour sauvegarder l’héritage collectif de nos médecines traditionnelles et défendre la terre elle-même. Nous croyons que les enseignements de nos ancêtres illuminera notre vie vers un futur certain», a-t-elle conclu. Le conseil international des 13 grands-mères indigènes, est composé de 13 femmes de sagesse (femmes-médecines, chamanes, guides spirituelles) venant des quatre directions du globe. Elles ont décidé de se réunir pour parler d’une seule voix. Depuis 2004, elles marchent ensemble «pour une prière en action» mettant leurs connaissances au service de la guérison.