Concertation politique : «Le Gabon a trop souffert de la contestation électorale», estime Ntumpa Lebani
Jadis très proche du président Ali Bongo Ondimba, le général Jean-Philippe Ntumpa Lebani, silencieux à souhait ces dernières années, s’est exprimé dans les colonnes de l’hebdomadaire Le Mbandja, du 24 février 2023. Entre point de vue sur la Concertation politique récemment organisée par le pouvoir, et desseins pour l’avenir, il estime, à propos de la situation actuelle du pays, que «le Gabonais souffre au plan socio-économique».
Le général Jean-Philippe Ntumpa Lébani, ancien Secrétaire général du Conseil national de sécurité, incarcéré pendant trois ans pour «tentative d’assassinat et tentative contre la sûreté de l’État», pendant la période de transition relative au décès du président Omar Bongo, en juin 2009, estime que «le Gabon n’est pas plus mal loti et que certaines prévisions du Fonds monétaire international (FMI) ou de la Banque mondiale (BM), les plus récentes, le confirment». Interviewé dans Le Mbandja, ce 24 février, il s’épanche sur la Concertation politique et salue «le courage du président de la République qui a bien voulu faire sienne» la doléance de l’Opposition visant à rechercher un processus électoral pour des lendemains de scrutin apaisés.
Soulignant qu’il n’est qu’un militaire et non un spécialiste de l’économie, il note cependant que «le Gabon n’est pas le plus mal loti». S’appuyant sur les visites effectuées dans d’autres pays du continent, mais également sur les données du FMI ou de la BM, il relève qu’il faut malgré cela «reconnaitre que le Gabonais souffre au plan socio-économique». «La vie est chère, il a des difficultés pour circuler, pour se soigner, etc.»
L’ex-secrétaire général du Conseil national de sécurité indique que le président de la République le rappelle lui-même à chaque fois à son gouvernement, l’enjoignant à «trouver au plus vite des solutions pour alléger les difficultés du peuple». Toutefois, le militaire invite à être un peu patient et à laisser du temps au gouvernement pour trouver des réponses idoines à ces problèmes. Ce, même si le contexte mondial est difficile et impacte nécessairement les marges de manœuvre de l’exécutif.
«Beaucoup de vies ont été arrachées prématurément…»
Se prononçant sur la Concertation politique organisée du 13 au 23 février à Libreville, celui qui exerce actuellement à la Caisse des pensions et des prestations familiales des agents de l’État (CPPF), laisse entendre, tout en rendant hommage à toute la classe politique nationale, que le président marche dans les pas de son prédécesseur, Omar Bongo Ondimba.
«Je crois que le président de la République, au regard de son leadership mondial actuel, a besoin de se présenter vis-à-vis de ses pairs avec toute la légitimité que confère une élection non contestée par une partie de son opinion intérieure», estime-t-il, ajoutant qu’il a foi que le chef de l’État veillera à ce que «les conclusions consensuelles de ce conclave aboutissent à des élections dont seul le Gabon est gagnant et ainsi pour le bien de tous».
Un souhait qu’il l’émet non sans rappeler que «le Gabon a trop souffert de la contestation électorale». «Beaucoup de vies ont été arrachées prématurément pour cela. Il faut que cela cesse définitivement».
Condamné à cinq ans de prison en mars 2011, le général Jean-Philippe Ntumpa Lébani avait bénéficié de la grâce présidentielle le vendredi 19 octobre 2012. En septembre 2009, il avait été incarcéré, puis jugé et condamné le 11 mars 2011 à 7 ans de prison, dont 2 avec sursis. Il avait bénéficié d’une remise gracieuse de peine, en application de l’article 23 de la Constitution gabonaise.
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