Complexe culturel Odzambogha de Zok : l’État nouveau propriétaire
Le feuilleton juridico-administratif qui ankylosait depuis plus quatre ans le fonctionnement du Complexe culturel Odzambogha de Zok, dans la commune de Mitzic a pris fin le 11 décembre, avec la réception officielle de cette infrastructure culturelle par le préfet du département de l’Okano, Timohtée Malemba, pour le compte du ministère de la Culture.
Cinq mois après la signature de l’acte de cession à l’État gabonais du Complexe culturel «Odzambogha» de Zok par l’association G25, l’infrastructure culturelle construite entre 2015 et 2019, au cœur de la ville de Mitzic dans la province du Woleu-Ntem a été officiellement actée le 11 décembre. Ce projet entre dans le cadre d’un engagement pris par son promoteur Andrew Gwodog, le 28 septembre 2015, au nom du président de la République Ali Bongo Ondimba.
«Ce jour est un grand jour pour chacun d’entre nous, pour le département de l’Okano, la commune de Mitzic. Je voudrais rendre un grand hommage au président de la République Ali Bongo Ondimba et à son Premier ministre Rose Christiane Ossouka pour l’intermédiation, grâce auquel nous sommes enfin arrivés quatre ans plus tard au dénouement heureux de l’affaire dite COZ », a déclaré Andrew Gwodog.
Ce dernier estime que l’État gabonais, garant de chacun d’entre nous pourra mieux gérer ce bien qui nous appartient à nous tous. «Qui d’autre que l’État à travers le ministère de la Culture et des Arts pour continuer à valoriser et à entretenir ses bâtiments quand on connaît parfois les difficultés liées à la rareté des ressources dans les différents conseils départementaux ?».
S’émerveillant devant cet ouvrage, le clergé présent à ladite cérémonie a jugé inconcevable ce qui arrive à notre monde aujourd’hui, où les hommes ne savent plus faire de différence entre le bien et le mal, entre ce qui est beau et ce qui ne l’est pas. « Ce complexe, dans lequel j’entre pour la première fois aujourd’hui, je le découvre beau. Il est le reflet de ceux qui l’ont réalisé (artisans, artistes et l’initiateur). L‘Eglise bénit les mains qui ont œuvré pour que Mitzic soit le premier département à abriter ce genre de sculpture, car il n’y a qu’à Libreville en tant que capital qu’on peut avoir à peu près ce genre d’édifice. Nous invitons les populations de Mitzic et du Gabon tout entier à travailler la main dans la main, unie dans la concorde et la fraternité si nous voulons atteindre le bonheur, la paix et la joie parfaite», a déclaré Monseigneur, Asseko Mve Bernard.
Cet acte de cession vient définitivement mettre un terme à quatre ans de litige foncier, de division et d’incompréhension entre les fils de Mitzic impliqués dans le projet du Complexe culturel Odzambogha de Zok. Dûment mandaté par le chef de l’État et son Premier ministre, le préfet du département de l’Okano, Timohtée Malemba a réceptionné l’ouvrage en lieu et place du ministre de la Culture, Michel Menga M’Essono.
«Aujourd’hui, est un jour de fête, car l’Etat que je représente reçoit et enrichit son patrimoine culturel. Nous remercions madame Rose Christiane Ossouka Raponda qui a bien voulu que cette cession se fasse ce jour», a déclaré le préfet, invitant les populations à faire la différence entre l’intérêt général et l’intérêt privé. «Le complexe, c’est l’intérêt général, ça touchera tout le monde. Il faut cultiver l’unité des fils de l’Okano, en dépit de nos divergences, politiques, philosophiques et autres. Allons de l’avant pour que notre département puisse gagner», a-t-il poursuivi.
Rose Christiane Ossouka en médiatrice pour le COZ
Selon certaines indiscrétions, sans l’implication personnelle du Premier ministre dans le litige qui opposait le président d’honneur de l’association G25 à la mairie de Mitzic, autour du terrain sur lequel est érigé le COZ, cette ce dénouement n’aurait pas été possible.
«J’ai pris la responsabilité de m’exprimer au nom des populations de la commune de Mitzic qui nous ont élus. En effet, un tel événement heureux ne peut ou ne doit se dérouler dans la commune qui nous est chère sans que les élus locaux ne s’expriment. Hier, une certaine opinion a propagé la nouvelle, selon laquelle le COZ ne sera jamais remis aux populations du département de l’Okano en général et celles de la commune de Mitzic en particulier. Aujourd’hui, la municipalité doit se réjouir de ce joyau architectural réalisé par un digne fils de l’Okano, le Dr Andrew Crépin Gwodock », a déclaré le conseiller municipal de la commune de Mitzic, Jean-Dubon Mba Mvome.
Même son de cloche du côté des sages du département de l’Okano qui ont remercié, par la voix de leur porte-parole Alexandre Ndong Bithegue, le président de la République et le Premier ministre pour avoir apaisé les tensions autour de ce projet. « Aujourd’hui, c’est chose faite après quatre longues années d’attente. L‘architecture futuriste de ce complexe culturel révèle à nos yeux toute la dimension monumentale de cet outil d’épanouissement culturel de la jeunesse de notre pays. C’est le lieu ici d’adresser au nom du conseil des sages de Mitzic un encouragement au promoteur, notre fils Andrew Crépin Gowdock pour l’œuvre immense et admirable accomplie pour le bien–être de ses frères et sœurs», a-t-il déclaré.
Description du COZ
D’un coût total de 417.000.000FCFA, la réalisation du Coz comprend un ensemble d’infrastructures modernes qui se presentent ainsi qu’il suit : au rez-de- chaussée : une salle de fête avec une capacité d’accueil de 250 places. A l’étage : deux bureaux, une salle de réunion, une bibliothèque dotée de 10 000 ouvrages, un salon VIP et une cabine technique. Et à l’extérieur, une tribune principale de 200 places et deux tribunes annexes de 100 places chacune, trois boxes à usage commercial, une salle multimédia, un parc à jeux dédiés aux enfants et un corps de garde traditionnel.
Afin de donner une dimension artistico-culturelle, il a été érigé sur cet espace des symboles sculpturaux très représentatifs. Notamment : 2 grandes fresques, la statue d’Afirikara, 4 bancs publics intérieurs, 7 bancs publics extérieurs, des lieux d’aisances à tous les niveaux ainsi que la clôture. Il est également une rampe d’accès pour les personnes à mobilité réduite.
Selon le promoteur, le Coz se veut être un centre culturel à vocation international tourné vers la promotion de la culture Ekang. «C‘est ce que nous sommes, c’est la raison pour laquelle, vous aviez pour la première fois dans toute la sous-région une représentation de ce qu’aurait pu être notre ancêtre à tous. Afirikara dont l’histoire nous enseigne qu’il serait parti d’hamata et passant par Nkouata avec l’ensemble des Ekangs pour s’étendre sur cinq pays en Afrique central que sont : Le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Congo, Sao-Tomé et Principe et le Gabon. Pour dire que chacun d’entre nous devrait pouvoir contribuer à protéger ce lieu », a conclu Andrew Gwodog.
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