Commémoration du 2 août : La RDC pleure ses 12 millions de morts

Au Gabon, la journée du 2 août 2024 a été dédiée au «GenoCost», un évènement portant commémoration et sensibilisation sur le génocide congolais et son impact profond en République démocratique du Congo. A cet effet, une conférence débat a été organisé à Libreville, sous le thème : «l’agression de la RD Congo par le Rwanda sous l’œil coupable de la Communauté internationale». Il était question de revisiter les enjeux et les responsabilités de la communauté internationale sur cette tragédie ayant déjà fait plus de 12 millions de morts en RDC.

Les panélistes présentant le génocide congolais, le 2 août 2024. © GabonReview

L’ambassade et le bureau de la communauté congolaise vivant au Gabon ont organisé, le 2 août 2024 à Libreville, une conférence débat sur le thème : «l’agression de la RD Congo par le Rwanda sous l’œil coupable de la Communauté internationale». Ce jour de deuil national pour la RDC, a permis aux différents panelistes d’expliquer les causes de cette tragédie, qu’ils jugent commanditée par l’Occident, et son impact sur la population congolaise.

Quelques moments de la rencontre. © GabonReview

«Aujourd’hui 2 août, la RDC pleure ses 12 millions de morts que la communauté internationale reconnaît comme étant victimes d’un génocide, mais un génocide singulier. Ils sont morts parce que victimes de leur sol. En réalité, c’est une guerre de prédation pour le Rwanda qui veut faire des conquêtes territoriales. Les multinationales veulent passer par le Rwanda pour acheter à vil prix les minerais de la RDC», a déclaré le Pr Ngandu Disashi, l’un des panélistes.

Selon le Pr Disashi, la communauté internationale est friande de matières premières stratégiques. Actuellement avec l’économie numérique, le cuivre a perdu de sa valeur. Il faut désormais du cobalt et du coltan pour les véhicules électriques et pour l’aérospatiale. L’Est de la RDC, a-t-il été indiqué, est devenu hautement stratégique parce qu’il concentre ¾ des réserves mondiales de coltan et de cobalt. «Les hautes autorités de notre pays, au cours des réunions internationales, supplient que ces multinationales viennent traiter directement avec la RDC au lieu de passer par le Rwanda. C’est notre cri au quotidien, mais nous nous étonnons que jusqu’à ce jour le schéma est resté inchangé, on passe toujours par le Rwanda», a martelé le conférencier.

Pour l’ambassadeur de la RDC au Gabon, François Luambo, le problème de la RDC, avec ses 12 millions de morts, plonge les Congolais dans un deuil et une tristesse permanente. «Aujourd’hui, nous sommes en train de fêter, mais avec tristesse, la commémoration du 2 août 1998 et ça fait mal», a fait savoir le chef de mission diplomatique. D’après lui, la RDC ne veut pas faire la guerre avec son voisin le Rwanda. Elle veut passer par la diplomatie pour essayer de tout arranger. «Les Congolais doivent continuer à parler fort de cette agression. Tous les Congolais doivent être débout comme un seul homme pour essayer de parler d’une seule voix. Nous voulons la liberté, nous voulons la paix», a souligné le doyen du corps diplomatique au Gabon.

Au sortir de la conférence débat, «on nous a demandé de continuer à lutter pour la libération de notre pays, pour mettre fin à ce génocide. La seule arme qu’on nous a donné, c’est de continuer à dénoncer et à parler ; vu qu’on accuse le Rwanda officiellement, mais, nous tous, on a compris que c’est le régime Kagame par sa milice M23 qui fait tout ce désordre. Mais Kagame, c’est un militaire qui est en train d’exécuter les ordres de ses chefs qui sont les Etats-Unis, et nous tous nous avons compris voilà pourquoi l’ONU et la MONUSCO ne peuvent rien faire à ce génocide», a confié le prophète Owers Mbile.