Les syndicats de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ont dénoncé, le 31 mai à Libreville, l’affectation aux allures disciplinaires de plusieurs de leurs membres. Ils ont aussitôt déposé un préavis de grève pour protester contre cette décision de leur direction générale. 

Des membres de la coalition des syndicats de la CNSS, le 31 mai à Libreville. © Gabonreview

Malgré la récente la réunion entre le chef de l’Etat et les patrons Outil de politique social (OPS) au Gabon, la sérénité est loin d’être revenue à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), en proie au non-paiement des salaires. Les syndicats de cette institution ont dénoncé, le 31 mai à Libreville, l’affectation aux allures disciplinaires de plusieurs de leurs membres.

«Nous avons été interpellé tout à l’heure par des camarades syndicalistes qui ont été saisis par la direction des ressources humaines pour recevoir des affectations à l’intérieur du pays. Nous interpellons les plus hautes autorités, qui ont récemment convoqué les directeurs généraux des deux OPS (Outil de politique social, ndlr) du Gabon, pour trouver une solution à la crise à la CNSS», a déclaré le porte-parole des syndicats de la CNSS. «Le chef de de l’Etat a donné des instructions, dont on ignore comment elles seront traduites en actes. Visiblement, celles-ci le sont par l’affectation des syndicalistes, en violation des dispositions de la loi. Et dans ce lot, une cinquantaine d’agents ayant participé à la dernière assemblée générale, dans l’espoir de nous déstabiliser», a ajouté Jocelyn Louis Ngoma.

Le DG est un «voyou»

Les syndicalistes n’ont pas été tendres avec leur directeur général, Patrick Ossi Okori, l’auteur de cette note sur les affectations des agents avec effet immédiat, avec qui le président de la République souhaite que les syndicats dialoguent. S’adressant à Ali Bongo, ces derniers ont traité leur patron de «voyou». «Excusez-moi du terme Mr le président, le directeur général n’est pas quelqu’un avec qui nous pouvons dialoguer», a dénoncé un membre de la Coalition, cumulant 40 ans d’ancienneté à la CNSS. «Voilà quelqu’un, au lieu de payer nos salaires, conformément aux instructions du chef de l’Etat, préfère nous affecter. Nous n’avons pas le droit de revendiquer, il peut faire de la CNSS ce qu’il veut», a poursuivi Christophe Owouba. 

Pour protester contre de cette décision de leur direction générale, quoi de mieux que la grève. «Nous avons également déposé un préavis de grève. Le chef de l’Etat a demandé de payer nos salaires, ce qui n’est toujours pas le cas. Tout ce que la direction générale a trouvé de mieux, c’est d’affecter les agents avec des sommes d’argent importantes», a informé Jocelyn Louis Ngoma. 

Et ce dernier d’interpeller l’opinion nationale sur le destin funeste de la CNSS… si rien n’est fait. «La CNSS a ceci de particulier qu’elle a une activité qui est transversale à l’ensemble des secteurs privé et parapublic. Ce qui se passe à la CNSS aujourd’hui devrait même inquiéter le patronat, car elle gère ses avoirs en plus de ceux des travailleurs. Si la Caisse est en difficultés, incapables de payer les salaires, les retraités, les travailleurs devraient s’en inquiéter et nous rejoindre dans le combat que nous menons. Car, ça craint sérieusement», a conclu le président de la coalition des syndicats de la CNSS. 

 
GR
 

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