La CNAMGS au cœur d’une grogne dans le secteur pétrolier
Le mode de cotisation à la Cnamgs, les prestations des officines affiliées à cette organisation et, surtout, le non-respect des engagements du gouvernement envers l’Onep, laissent planer de lourds nuages sur le front social. Le plus puissant syndicat du pays pourrait incessamment entrer en grève générale.
A moins d’un chamboulement de calendrier, l’Organisation des employés du pétrole (Onep) devrait tenir, ce samedi 25 octobre, une assemblée générale à Libreville tandis qu’un autre rassemblement du genre devrait être tenu à Port-Gentil la semaine prochaine. Au cœur des discussions trôneront deux insatisfactions de la puissante organisation syndicale : les prestations de la Caisse nationale d’assurance maladie et garantie sociale (Cnamgs), les cotisations des salariés du secteur privé à cette caisse, et le non-respect des procès-verbaux, signé avec le gouvernement en mars 2013 à Libreville. Ces documents portaient sur l’aboutissement de plusieurs points de revendication.
Il est établi qu’entre autres ressources, la Cnamgs est alimentée par 6,6% du salaire imposable de chaque agent du secteur privé, dont 2,5% payé par l’employé et 4,1% par l’employeur, tandis que les retraités cotisent à hauteur de 1,5%. La couverture des soins est assurée à 80% par le tiers payant et 20% par le bénéficiaire sous forme du ticket modérateur. Les adhérents de l’Onep déplorent, selon un membre de cette organisation, que certains fonds soient non-imposables et n’alimentent pas eux aussi les caisses de la Cnamgs, laissant les travailleurs (privé et public) et les employeurs (privé et administration publique) payer seuls pour la solidarité sociale.
«Les fonds de souveraineté et autres caisses noires qui constituent les avantages des membres de l’exécutif, le président de la République y compris, ne sont pas imposables. Pourquoi ? Et pourquoi ces fonds ne contribuent-ils pas aux caisses de sécurité sociales ? Le slogan de la Cnamgs, «La solidarité a un sens», n’aura son vrai sens que quand tout le monde contribuera», ronchonne l’adhérant susmentionné de l’Onep. Joints au téléphone, certains de ses leaders, confirment que les cotisations à la Cnamgs seront au centre du prochain coup de gueule de la plus puissante organisation syndicale du pays, mais refusent d’en dire plus pour le moment. D’autres sources de l’Onep indiquent que l’autre pierre d’achoppement concerne les prestations des pharmacies affiliées à la Cnamgs. Selon un membre de l’Onep, «Quand un médicament coûte 4.000 francs, la Cnamgs prend en charge. Mais les médicaments onéreux, ceux qui dépassent 20.000 francs, ne sont pas souvent pris en charge ou alors on nous dit qu’il n’y en a pas. Le travailleur est obligé de puiser dans sa poche. La solidarité n’a donc de sens que pour ce qui est moins cher ? Le travailleur cotise pour tout le monde, pour tous les Gabonais économiques faibles, mais il doit encore payer de sa poche certains de ses propres soins. C’est inadmissible», maugrée le syndiqué. L’assemblée générale de ce week-end devrait permettre à l’Onep de préciser sa pensée.
L’autre point à l’ordre du jour et sans doute le plus sensible, porte sur le non-respect, par le gouvernement, des engagements consignés dans le procès-verbal d’étape sanctionnant les négociations gouvernement-Onep et ayant abouti, le 16 mars 2013, à la suspension du dernier mouvement d’humeur de cette organisation syndicale.
Ce procès-verbal de discussions, garantissant la satisfaction de dix revendications n’aurait jamais été respecté par le gouvernement. Certains syndiqués de l’Onep soutiennent que l’Etat ne les maintiendra pas dans une spirale sans fin de négociations aboutissant, chaque foi, à des promesses visant tout simplement la levée des mots d’ordre de grève. «Dès que les choses se calment, le gouvernement retourne dans son ronron», fait remarquer un employé du secteur pétrolier. Et l’on en vient à se souvenir qu’en novembre 2011, par exemple, après avoir désamorcé un mouvement d’humeur des employés du pétrole et obtenu une trêve de trois ans sans grève, le gouvernement a eu beaucoup de mal à tenir ses engagements. La suite, on la connaît. L’Onep entend cette fois-ci ne plus se laisser berner. On sera, en tout cas, mieux fixé la semaine prochaine. Chaud devant !
2 Commentaires
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Voila ce que le gouvernement pense et raconte aux populations de l’arriere pays sur cette assurance. mais en réalité, il ne dit pas combien de fois il vole pour en arriver a ce résultat. Une petite assurance qui prends en compte que les ordonnances de moins de 10.000 ! Est-ce une solution pour sortir le pays de la pauvreté et du sous développement alors que des centaines de millions sont prélevés chaque mois.
L’histoire ne fait que commencer…rendez-vous apres la prochaine assemblee generale de l’Onep de la semaine prochaine, « chaud devant »