Climat sociopolitique : le cri d’alarme de Moral-Jeunesse
Constitué en majorité des étudiants, le Mouvement rationnel libéral de la jeunesse (Moral-Jeunesse) a dressé, le 25 juin courant, un tableau de la situation socio-politique du Gabon, avant d’inviter les jeunes à la prise de conscience et au respect des valeurs ancestrales et républicaines.
Le respect des valeurs ancestrales et républicaines étaient au centre de la déclaration du Mouvement rationnel libéral de la jeunesse (Moral-Jeunesse), par la voix de son président Jacques Chirac Medzo Ebare. Voulant aussi contribuer au débat sociopolitique, marqué, au Gabon, par une dégradation du climat à moins de deux mois de l’élection présidentielle, le président de Moral-Jeunesse a, en présence de plusieurs autres associations et structures de la société civile, invité la jeunesse à la prise de conscience et à œuvrer pour le respect des valeurs ancestrales sur lesquelles se fonde la république.
« Le Gabon est aujourd’hui un pays dominé par la violence, les crimes rituels, la cupidité, l’égoïsme et la paresse », a déclaré Jacques Chirac Medzo Ebare, avant de poursuivre : « toutes les catégories sont impliquées : les anciens, pourtant considérés comme des sages en Afrique, tuent les générations en compromettant tout avenir (….. L’église est prise en otage par les religieux mystico-politiciens, le monde ecclésiastique perd sa vitalité. Le christianisme comme l’islam ne font plus Dieu mais le culte du politicien (…) les évènements politiques n’ont, jusqu’à ce jour, rien légué à la jeunesse : aucun modèle de société viable et fiable pour la construction et à la pérennité de la république».
En venant à la situation sociopolitique du Gabon depuis 2009, le président de Moral-Jeunesse a déploré les violations flagrantes et permanentes de la loi fondamentale : « Il faut souligner que le pire et l’extraordinaire se produisent depuis 2009 dans les actes et les discours politiciens : violations de la constitution, confiscation des libertés individuelles, élimination physique des leaders d’opinion, répressions systématiques et aveugles sans oublier le chômage génocidaire des jeunes (…) Les hommes politiques, aussi bien de l’opposition que la majorité, n’accordent aucun intérêt aux besoins prioritaires du peuple (…) Le chef de l’exécutif n’a pas respecté son serment ; les structures sanitaires sont devenues des fonds de commerce en dépit de la présence de la CNAMGS, dans un pays où l’anormal a pris le pouvoir sur le normal. Nous traversons une crise des valeurs. Les traditions originelles et leurs tamtams se sont tus. Même nos ancêtres n’y croient plus. Bref, un monde où tout est politisé ».
Ces dénonciations ont tout de suite amené Jacques Chirac Medzo Ebare a esquisser quelques pistes de sortie : « nous pensons que tout est encore possible. Nous allons en guerre contre la république qui a failli. C’est pourquoi nous nous engageons à faire respecter la constitution dans une république dont les armoiries ne sont pas manipulables. Pour cela, Moral-Jeunesse interpelle aussi bien les hommes politiques, les administratifs, les religieux, la diaspora, que des notables, la communauté internationale mais surtout de la jeunesse à se mobiliser à nos côtés pour la restauration de nos valeurs républicaines. Nous entendons faire le tour du Gabon pour amener les jeunes à prendre conscience des enjeux sociopolitiques de l’heure. Nous ne sommes animés d’aucune velléité politique ou partisane mais nous nous pensons qu’il ne sera plus questions que les jeunes soient chosifiés à la veille de chaque élection».
Le président de Moral-Jeunesse estime que les conditions d’organisation d’une élection paisible et transparentes ne sont pas garanties. Par conséquent, cette association n’est pas pour la tenue de celle-ci en août prochain.
Auteur : Jean Thimothé Kanganga
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