Cité administrative de Libreville : Des dizaines de familles bientôt à la rue ?
Au moment où les militaires au pouvoir annoncent la construction d’une cité administrative à Libreville, les occupants de l’espace identifié pour la réalisation de ce projet rappellent qu’ils n’ont jamais bénéficié des compensations promises par l’ancien régime il y a 10 ans. Ils craignent d’être mis à la rue sans accompagnement.
Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a-t-il décidé de laisser des dizaines de familles gabonaises sur le carreau pour la construction de la cité administrative de Libreville ? À Plaine-Orety, dans le 3e arrondissement, beaucoup craignent désormais de se voir déguerpir du jour au lendemain sans qu’aucun suivi ne leur soit proposé. Ceci d’autant plus que la récente rencontre entre le ministre de l’Habitat et les représentants des propriétaires des habitations présentes sur le domaine devant accueillir le projet n’a abouti à aucune véritable solution, si ce n’est à de nouvelles promesses. Membre du collectif des propriétaires, Jeff Ella Ngomo assure pourtant que le précédent régime avait déjà jeté les bases d’un accord avec les futurs déguerpis.
Faisant mine de respecter la procédure en la matière, les anciennes autorités avaient effectué un recensement des familles impactées par le projet, ainsi qu’une évaluation du cadre bâti. Et si les populations avaient espéré que la procédure irait jusqu’à l’aménagement d’un espace de relogement pour elles, il n’en fut rien. Après le recensement de 2014, les choses n’avaient plus bougé. À la manœuvre, l’Unité de coordination des études et des travaux (UCET) n’a plus jamais donné signe de vie. Les habitants de Plaine-Orety n’oublient pourtant pas les engagements de l’État.
«Il était question que nous recevions, soit de l’argent en espèce pour ceux dont les montants n’étaient pas aussi élevés, soit des maisons sur le lotissement de Bikélé-Nzong pour les autres. Jusqu’à ce jour, nous n’avons reçu ni argent ni maisons», peste Claude Alphonse Assembi, un des habitants ayant signé un accord avec l’UCET. D’autres résidents invitent les autorités des actuelles à procéder à un nouveau recensement, mais surtout à être juste dans les compensations. «Une maison de 5 chambres n’équivaut pas à une de 2 chambres», prévient un propriétaire.
2 Commentaires
Mai, de quelle compensation à t’on droit lorsque l’on s’installe sciemment sur des parcelles appartenant à l’Etat ou prévue pour l’aménagement publique.
Empêchant une bonne la largeur des routes, ou sur le lit de la rivière provoquant des inondations chez les autres ou des poteaux publiques intégrés sur sa parcelle. C’est du vol.
Faut-il récompenser l’incivilité ?
Dans mes souvenirs le choix de ce site avait été fait depuis le début des années 80 ou même avant. Cependant le projet n’ayant jamais vu le jour, des gabonais en manque de mieux y ont laissé leurs maigres économies. Maintenant à l’heure de la mise en place d’un nouveau Gabon, et afin que tous les enfants du Gabon bénéficient d’un essor vers la félicité, il faut correctement indemniser ces gens et les faire partir dans de bonnes conditions. Eviter de créer des frustrations inutiles en ces temps.