Chômage au Gabon : le «Grand Gaspillage» continue !

«Le chômage est une perte, un gaspillage pour l’ensemble de la collectivité», a déclaré le Premier ministre Raymond Ndong Sima, le 14 mars 2025, en clôture des Assises nationales sur l’emploi. Une affirmation aussi évidente que révoltante, tant elle souligne l’ampleur du problème… sans pour autant annoncer de véritables solutions. Le Gabon étouffe sous le poids du chômage et, pendant que les chiffres grimpent, le gouvernement se contente de formules bien rodées. Jusqu’à quand faudra-t-il tolérer cette négligence voilée ?

«Le chômage est une perte, un gaspillage pour l’ensemble de la collectivité», a affirmé le Premier ministre Raymond Ndong Sima lors de la clôture des Assises nationales sur l’emploi, le 14 mars 2025. © GabonReview
Le Premier ministre l’a martelé dans son discours de clôture : «Le chômage est une perte, un gaspillage pour l’ensemble de la collectivité». Mais si cette réalité est si évidente, pourquoi l’inaction persiste-t-elle ? Pourquoi les jeunes continuent-ils d’être abandonnés à un avenir incertain, tandis que le gouvernement se contente de discours bien huilés ? À quand les vraies solutions ?
À quelques semaines du retour à un État républicain, Raymond Ndong Sima a voulu frapper fort en posant trois questions fondamentales : «Que fait-on maintenant ? A-t-on tout essayé face à cette grave injustice sociale et économique ? Peut-on durablement continuer à proposer à nos jeunes, qu’ils soient en situation de précarité ou diplômés, le chômage comme seule perspective ?»
Ainsi, pour le Premier ministre, «évidemment, la réponse est non. Elle est triplement non». Trois fois non au chômage, à l’injustice sociale, à l’exclusion. Un triple rejet qui sonne comme un cri d’indignation, mais qui, dans les faits, reste un slogan creux. Car si le chômage est une injustice sociale, un frein à la démocratie et une bombe à retardement pour l’équilibre sociopolitique du pays, pourquoi les solutions restent-elles timides et inefficaces ? Ces Assises ont-elles réellement permis de déboucher sur des mesures concrètes, ou ont-elles simplement servi à meubler l’agenda politique ?
Un pays en panne de solutions, une jeunesse laissée pour compte
Le Premier ministre admet lui-même que la situation est alarmante, que «rien ne semble arrêter» cette montée vertigineuse du chômage. Pire encore, il reconnaît que le chômage «porte atteinte à l’identité d’un individu en le privant de sa dignité, de sa fierté, de la possibilité d’être indépendant». Il n’en reste pas moins qu’il s’enferme dans un discours lisse, énumérant des efforts sans jamais reconnaître leur insuffisance. Certes, il vante les recrutements dans la Fonction publique, mais cela suffit-il face à l’urgence ? Le secteur privé, véritable moteur de l’emploi, est-il suffisamment soutenu et encouragé ?
Les jeunes entrepreneurs doivent encore se battre contre une bureaucratie paralysante et un accès aux financements quasi inexistant, ce qui freine considérablement leurs ambitions. Pendant ce temps, les jeunes diplômés errent dans un no man’s land professionnel, enchaînant des stages non rémunérés et nourrissant des espoirs qui finissent toujours par être déçus. Les entreprises locales peinent à embaucher, étranglées par un climat économique instable et un manque d’accompagnement de l’État.
De leur côté, les discours politiques se multiplient, mais les actions concrètes tardent à venir, donnant l’impression que le gouvernement cherche à gagner du temps plutôt qu’à véritablement agir. Si le chômage est un «gaspillage», alors l’inaction politique est un crime social.
Passer des paroles aux actes : l’ultimatum de la jeunesse gabonaise
Les Assises de l’emploi sont terminées et le temps des bilans creux doit l’être aussi. La jeunesse gabonaise attend des résultats, pas des promesses. Si le gouvernement veut réellement tripler un «NON», il doit d’abord dire un «OUI» massif à des réformes audacieuses. Il doit simplifier les démarches administratives afin de favoriser la création d’emplois et d’entreprises, car aujourd’hui, ces procédures restent un frein majeur pour les porteurs de projets.
Il est également impératif d’investir massivement dans les secteurs porteurs tels que l’agriculture, le numérique, l’énergie et l’industrie, afin de diversifier l’économie et de créer des opportunités d’emploi. Le système éducatif doit être réformé en profondeur pour que les formations proposées correspondent aux besoins réels du marché du travail, et non à des logiques obsolètes qui laissent des milliers de jeunes sans perspectives.
Enfin, il est urgent de mettre en place des incitations fiscales et des mécanismes de soutien pour les PME et les structures d’insertion professionnelle, afin de dynamiser le secteur privé et lui permettre d’absorber une partie du chômage. Il n’y a plus de temps à perdre. Le chômage n’attend pas, et la jeunesse gabonaise non plus.

3 Commentaires
On ne peut pas faire du neuf avec du vieux et encore moins avec un Premier Ministre qui n’existe que de nom et sans dignité pour claquer la porte.
Bjr. Morceau au choix: « Ces Assises ont-elles réellement permis de déboucher sur des mesures concrètes, ou ont-elles simplement servi à meubler l’agenda politique » ?
Poser la question, c’est déjà y répondre. Amen.
Ils veulent régler le problème du chômage sans créer des entreprises pour embaucher les Gabonais ? En seulement 18 mois de transition on n’à injecté combien de milliards dans la politique avec la naissance d’une multitude d’associations et autres fondations? On parle de 100 milliards le coût du référendum ? Et dans quelques semaines l’argent publique va s’envolé pour l’organisation de la campagne présidentielle,suivie des élections des députés, sénateurs et autres maires, combien va se chiffrer les dépenses de toutes ses élections ? Imaginez un seul instant que tout cet argent est injecté dans la création d’entreprises ? On sera about du chômage au Gabon, mais hélas comme disais un rappeur Gabonais, La politique cache dans ses poches toutes les banque.