Protubérances fessières et mammaires mises en vitrine, quasi-dénudement ou looks à la lisière du pornographique, danses obscènes, obsession pour le lubrique… la femme gabonaise pratique un auto-marketing à rebrousse-poil des valeurs aussi bien traditionnelles, morales que sociétales. Abslow interpelle.  

© Gabonreview

1. Mes chers compatriotes, avez-vous constaté qu’il est de plus en plus impossible de trouver au Gabon un espace de vie qui ne soit pas gagné par cette hypersexualisation véhiculée et très souvent assumée par nos femmes ? En effet, que l’on soit à la plage ou à la piscine, à la maison ou dans la rue, devant la télé ou sur son smarphone, au restaurant ou en discothèque, au motel ou à l’hôtel, au travail ou à l’église… cette hypersexualisation de la vie fait que l’obscénité pénètre en tous ces lieux et triomphe comme la valeur la plus partagée. Certaines appellent ça de la sensualité.

2. Mais en réalité, cette propension qu’ont les femmes d’aujourd’hui à se dénuder pour faire le buzz et attirer l’attention nous précipite dans un univers à la lisière du soft porn, qui est devenu un business à part entière des temps modernes. Dans cet univers, ce n’est plus l’homme qui sexualise la femme comme depuis la nuit des temps, mais c’est la femme qui se sexualise elle-même. S’il est vrai que chacune est maîtresse de son corps et qu’être sexy est un droit qui doit être respecté, il n’est pas moins vrai que réduire sa sexualité aux regards de la société, est un acte dévalorisant.

3. Comment notre société autrefois si pudique a-t-elle été autant conquise par cette hypersexualisation qui frise la vulgarité ? Qu’est-ce que cela traduit de cette société et de son rapport au corps ? Quel en est l’intérêt ? Et quel message est envoyé aux jeunes ? Notre conception de l’intimité aurait-elle si radicalement changé ? Il n’y a pourtant pas de doute que la sexualisation tous azimuts est très réductrice car elle véhicule l’idée du «regardez-moi, je suis trop bonne». La femme ne représente-t-elle pas plus qu’un simple corps à moitié nu ? Il semble qu’on en est loin aujourd’hui.

4. Toutes ces jeunes filles qui utilisent sur les réseaux sociaux leur corps comme un objet de marketing, donnent l’impression que leur intimité n’a aucune valeur. Elles gigotent comme des asticots pour nous dévoiler les contours de leur corps. Pour elles, l’équation est devenue trop simple : désirs = likes = abonnés = célébrité. D’ailleurs, une enquête menée par «European Data Journalism Network et Algorithm Watch» révèle que les photos de nu sont aujourd’hui plus susceptibles d’apparaître sur nos fils d’actualité. Elles s’en donnent donc à cœur joie, encouragées par les likes qu’elles assimilent à la célébrité.

5. Mais cette célébrité vaut-elle respectabilité ? Cette hypersexualisation prise pour de la séduction a depuis franchi le seuil de la moralité pour friser celui de l’impudicité. Et c’est devenu si fréquent qu’on a fini par trouver ça normal. Nos filles, nos sœurs, nos épouses et même nos mamans sont devenues ces femmes frivoles qui livrent avec une facilité déconcertante aux regards pervers de leurs pères, leurs frères, leurs époux et leurs fils, leurs atouts les plus intimes. Ces parties de leur corps qui autrefois ne se dévoilaient que dans la plus stricte intimité.

6. Malgré notre bonne humeur et l’envie de la partager avec notre communauté, dans le strict respect de la morale, ne sommes-nous pas souvent choqués de voir surgir comme un cheveu dans la soupe, même dans des lieux les plus inattendus, ces formes voluptueuses à peine dissimulées dans des vêtements ultra serrés ou transparents conçus à dessein pour livrer aux regards aguichés, des fesses grossièrement offertes, des seins volontairement exposés et des parties intimes vulgairement étalées au nom de cette sensualité malsaine qui convoque hélas des pensées tordues ?

7. Ne sommes-nous pas nostalgiques de cette époque où on pouvait regarder la télévision en famille, sans risquer d’être mis mal à l’aise face à une scène inattendue de sexe torride qui vous surprend en compagnie de vos enfants dans un instant de communion familiale, vous plongeant dans une gêne terrible ? Aujourd’hui le sexe et la perversité sont omniprésents et saturent nos espaces de vie communs dans une forme inquiétante de revendication assumée de cette nouvelle génération de femmes. L’affirmation de leur sex-appeal semble être devenue la seule forme d’expression qui vaille.

8. Mais plus que le simple sex-appeal, c’est la vénération du sexe lui-même qui semble être devenu le langage universel des femmes modernes. Il suffit pour s’en convaincre de voir comment le corps est marchandisé et exploité au prétexte du bien-être, de la beauté et de la mode dont le seul argument de promotion tourne autour du sexe. Et la mayonnaise prend puisque nos épouses, filles, sœurs et parfois nos mères, se prennent au jeu de ces lobbys sexualisant qui les poussent à se dénuder toujours un peu plus pour nous vendre des canons de beauté fondés sur l’exposition de leurs chairs.

9. Elles se vêtissent alors d’un minimum quand elles ne se dénudent pas simplement en pensant à tort que la séduction réside dans l’exhibition.

Tik Tok, Instagram, Tinder et Facebook sont les lieux privilégiés d’expression de ses nymphes promotrices de ces canons de beauté où les charmes sont les atouts premiers. Elles exposent impunément leurs fesses, leurs seins, leurs ventres et même leur vagin. Dans un élan d’indignité, elles se déhanchent à longueur de journée sur les réseaux sociaux qu’elles inondent d’images obscènes qui témoignent de leur vertu égarée.

10. Chères filles, chères sœurs, chères femmes et chères mères, nous avons plus qu’assez de ces contorsions indécentes auxquelles vous vous livrez au nom d’une sensualité à jamais pervertie. Cette beauté sexocentrée empreinte de vulgarité qui convoque la lubricité, ne correspond pas à nos valeurs culturelles et à nos codes moraux. Chez nous, le sexe et les plaisirs qu’il procure n’ont jamais été désirables et appréciables que dans le secret de notre intimité. Parce que vos corps sont des sanctuaires sacrés sur lesquels nous voulons nous laisser aller à une procession spirituelle plutôt qu’à une exploration charnelle.

ABSLOWMENT VRAI !

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Moi gabonais dit :

    Bonsoir gabonreview… cette tribune que vous partager est intéressante mais l’image qui l’accompagne je crois qu’on pouvait choisir mieux, elle vient confirmer ce qui pour moi est dénoncer ici et contribue à souiller notre être tout entier..
    J’ai moi même pour l’éviter dû sauter l’introduction pour pas avoir à y faire face..
    Merci de nous permettre d’être informé.

  2. Milangmissi dit :

    C’est une tribune anachronique, j’aime bcp vous lire mais là vous avez tout faux. C’est quoi cette idée des hommes qui disent aux femmes ce qui le valorise? C’est du sexisme doublé d’un paternalisme mal sain. On ne mesure pas la vertus d’une personne quel soit homme ou femme à la longueur de ses vêtements, les féministes gabonaises ont encore du travail!

    • Biswe dit :

      « Hypersexualisation » n’est pas un terme inventé par Abslow, encore moins une une société phalocratique de laquelle serait absentes les « feministes »….
      En conséquence, dans son cas comme dans le vôtre, ce ne sont que des points de vue!!

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