Pour une meilleure promotion du label Roundtable for sustainable palm oil (RSPO), le coordonnateur business et biodiversité du Fonds mondial pour la nature (Worldwide Fund for nature – WWF), revient sur l’objet et les mécanismes de cette norme internationale.

Eugène Ndong Ndoutoume, le coordonnateur business et biodiversité du Fonds mondial pour la nature (Worldwide Fund for nature). © Gabonreview

Eugène Ndong Ndoutoume, le coordonnateur business et biodiversité du Fonds mondial pour la nature (Worldwide Fund for nature). © Gabonreview

 

Gabonreview : Qu’est-ce que la Roundtable for sustainable palm oil (RSPO) ?

Eugène Ndong Ndoutoume : RSPO, en français «Table ronde sur l’huile de palme durable» est une initiative mondiale multipartite sur l’huile de palme durable, qui est régulée par des principes et des critères spécifiques aux bonnes pratiques agricoles, environnementales et sociales. Les membres et les participants à ses activités viennent d’horizons différents et comprennent des ONG environnementales et sociales, des banques, des investisseurs, des producteurs, des transformateurs, des fabricants et des détaillants de produits d’huile de palme. WWF est un membre fondateur de la RSPO.

Cette norme a été créée en 2004 avec pour but essentiel de permettre un développement responsable des plantations et une production durable, c’est-à-dire économiquement compatible, socialement responsable et viable du point de vue économique. La norme est basée sur huit principes qui sont : l’engagement et la transparence ; le respect des lois et règlements en vigueur ; l’engagement envers la viabilité économique et financière à long terme ; l’utilisation des meilleures pratiques par les producteurs et mouliniers ; la responsabilité environnementale et la conservation des ressources naturelles et de la biodiversité ; la prise en considération des employés, particuliers et des communautés affectés par les producteurs et mouliniers ainsi que l’engagement vers l’amélioration continue dans les principaux domaines d’activité. L’adhésion à la norme est volontaire. Elle devient restrictive, sinon obligatoire lorsqu’on adhère.

Pourquoi est-ce important une certification RSPO?

La certification revêt une importance capitale du point de vue de la durabilité. Une production d’huile de palme durable et responsable permet d’améliorer la réputation du pays et d’attirer des investisseurs et bailleurs en soutien de cette production. Une huile de palme certifiée permet de préserver les ressources naturelles, minimiser les risques de conflit, et donc de garantir la durabilité de l’investissement sur le long-terme.

La certification contribue fortement à l’amélioration de l’image de marque en valorisant l’engagement de l’entreprise en faveur du développement durable. Les actionnaires et collaborateurs sont également sensibles à cet engagement. Enfin, elle ouvre de nouveaux marchés, notamment les marchés internationaux (européen, nord-américain), plus exigeants sur les normes de durabilité et protège la réputation de l’entreprise.

Comment fonctionne la certification RSPO?

La norme RSPO a été créée en 2004. Elle est dirigée par un secrétariat. C’est une structure technique. Autour, il y a des organes associés (Groupes de travail thématique, assemblée générale, conseil d’administration …). Pour se certifier il faut d’abord être membre (ordinaires ou affiliés), comme Siat, Olam et tout récemment Sotrader. L’aménagement d’une plantation exige, au préalable, un certain quitus de la RSPO, si vous voulez que votre exploitation soit certifiée. Ensuite, il y a ce que l’on appelle les audits de certification, qui sont réalisés par un organisme tiers. Si l’évaluation du premier audit ou audit de certification donne satisfaction, on vous concède le label RSPO. Maintenant, il existe ce que l’on appelle des audits de contrôle qui se déroulent chaque année. Ils permettent de se renseigner si vous maintenez votre engagement de gestion durable.

Dans le processus de contrôle du respect des principes RSPO, à qui incombe le rôle de gendarme?

Le rôle de gendarme est d’abord exercé par le secrétariat RSPO à travers les audits indépendants annuels de contrôle. Au-delà de cette entité, les parties prenantes de la norme, peuvent aussi influencer l’obtention du certificat.

De façon unilatérale, est-ce que l’État dans lequel une exploitation est menée, peut retirer une certification à un agro-industriel?

Non ! La certification RSPO, comme sa consœur FSC (Forest stewardship council – mécanisme de certification forestière, ndlr), n’est pas un processus étatique ou régalien. C’est un processus volontaire. C’est une labellisation. Elle est différente de la loi, même si elle intègre la loi à travers le principe 2 : Respect des lois et de la règlementation en vigueur. La loi est contraignante, la certification va au-delà de ce que prévoit la loi. C’est une tierce personne qui décide de se faire certifier parce qu’elle poursuit un but (gestion durable, marché, image…).

 

 
GR
 

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