CEMAC : Réhabilitation a posteriori d’Ona Ondo dans une institution en pleine tourmente
Malgré des accusations de mauvaise gestion sous son mandat, le Gabonais Daniel Ona Ondo voit sa légitimité partiellement restaurée par la Cour de Justice Communautaire de la CEMAC, tandis que son successeur, Baltasar Engonga Edjo’o, subit une débâcle judiciaire et un effritement de son autorité face aux scandales qui l’entourent.
La Cour de Justice Communautaire de la CEMAC a récemment statué en faveur de Daniel Ona Ondo, président de la Commission de novembre 2017 à juin 2023, en reconnaissant la légalité des primes exceptionnelles de fin de mandat attribuées sous son administration. Cet arrêt du 10 décembre 2024 marque une défaite judiciaire cinglante pour son successeur, l’Equato-Guinéen Baltasar Engonga Edjo’o, qui, depuis son accession à la présidence en juin 2023, a multiplié les initiatives visant à ébranler l’héritage de son prédécesseur gabonais.
Une attaque frontale contre Daniel Ona Ondo
Dès son arrivée à la tête de la Commission, Baltasar Engonga Edjo’o a annulé les primes attribuées par l’administration de Daniel Ona Ondo, prétextant leur irrégularité. La Cour a cependant jugé que ces primes s’appuyaient sur une pratique coutumière bien établie et légitime, remontant à l’époque de l’Union Douanière des États de l’Afrique centrale (UDEAC). Elle a également ordonné le remboursement des sommes retenues et alloué 10 millions de francs CFA à chaque plaignant à titre de dommages-intérêts. Cette décision affaiblit considérablement Baltasar Engonga Edjo’o, accusé de gouvernance arbitraire et de poursuite d’intérêts personnels.
Bien que rétabli dans ses droits, Daniel Ona Ondo reste l’objet de critiques. Des enquêtes précédentes avaient mis en lumière des allégations de mauvaise gestion et de spoliation institutionnelle sous son mandat (lire «Comment la famille Ona Ondo s’est gavée sur le dos de l’institution»). Il est reproché à sa famille d’avoir exploité les ressources de la CEMAC à des fins personnelles, ternissant ainsi son bilan. L’arrêt de la Cour de Justice Communautaire ne doit donc pas occulter ces accusations persistantes, qui continuent de peser sur son image.
Le mandat déjà fragile de Baltasar Engonga Edjo’o
Baltasar Engonga Edjo’o est, pour sa part, confronté à des défis multiples. Outre cette humiliation judiciaire, son mandat est également entaché par les agissements de son fils, Baltasar Ebang Engonga, surnommé «Bello», actuellement au cœur d’un scandale de 400 vidéos à caractère sexuel. Bien que cette affaire ne le concerne pas directement, elle a des répercussions sur sa crédibilité, fragilisant davantage son autorité au sein de la Commission.
Ces épisodes révèlent les défis structurels auxquels fait face la CEMAC. L’arrêt de la Cour envoie un message clair : les pratiques de gouvernance doivent se conformer aux principes d’équité et de justice. Toutefois, la stabilité de l’institution reste menacée par des luttes internes et des querelles personnelles, risquant de détourner la CEMAC de ses priorités : l’intégration économique et le développement régional.
Dans ce contexte, Daniel Ona Ondo, bien que personnellement renforcé par cette victoire judiciaire, continuera à faire face aux critiques persistantes à l’égard de sa gestion passée. Baltasar Engonga Edjo’o, de son côté, devra restaurer la confiance pour poursuivre son mandat. La survie de la CEMAC dépendra de la capacité de ses dirigeants à transcender leurs différences pour répondre aux attentes des populations de la sous-région.
1 Commentaire
A quoi sert la CEMAC? A rien du tout. On continue de nous arnaquer partout partout. Aucun projet de société. Des régimes dictatoriaux et aucun pays démocratique au sein de la CEMAC. Des morts vivants et assassins Président au Congo Brazzaville. De la poudre aux yeux. On veut copier l’Union Européenne. Sincèrement du n’importe quoi.