Alors que la Direction générale des Transports terrestres (DGTT) est habilitée à gérer les différentes activités autour de l’obtention de la carte professionnelle de conducteur de taxi au Gabon, l’Inspection générale des Services aurait tenté de récolter, pour le compte du cabinet du ministre des Transports, les frais y relatifs par ailleurs censés être reversés au Trésor public. C’est du moins ce qu’a affirmé ce vendredi 2 août l’intersyndicale dudit ministère, témoin d’une scène rocambolesque la veille. 

La syndicaliste s’exprimant, le 2 août 2024. © GabonReview/Capture d’écran

 

«Nous sommes arrivés à l’heure de la vérité», ont lâché ce vendredi 2 août les agents du ministère des Transports de la marine marchande et de la mer, réunis au sein de l’Intersyndicale dudit ministère. Là-bas, les tensions sont vives depuis quelques semaines et alors que les leaders syndicaux s’activent à rencontrer les responsables administratifs pour sortir de l’impasse, une scène surprenante a attiré l’attention de l’un des leaders, la veille. «Hier en me rendant au cabinet (Ndlr. du ministre), j’ai constaté qu’il y avait une foule de personnes», a fait savoir la camarade Eugénie.

Malversation financière ?

Elle s’est dite surprise de constater qu’il s’agissait de plusieurs personnes allées à l’Inspection générale des Services (IGS) pour des inscriptions dans le cadre de l’obtention de la carte professionnelle de conducteur de taxi. La Direction générale des transports terrestres (DGTT) en est pour ainsi dire, habilitée. Elle a dans ce contexte, découvert un carnet sur lequel était mentionné, «Cabinet du ministre, IGS, Ordre de recettes». «Ça a attiré mon attention», relate la syndicaliste évoquant une situation anormale tant, a-t-elle laissé entendre, l’ordre de recettes paraissait faux.

«Nous avons des ordres de recettes au niveau de la DGTT où est inscrit le numéro du compte pour que l’ordre soit payé au Trésor public», a-t-elle déclaré. Selon elle, l’existence d’un ordre de recettes suppose le recouvrement d’une recette et dans le cas d’espèce, des frais à payer au Trésor public or, de ce qui se dessinait, l’argent récolté auprès de ces usagers était bien parti pour prendre la direction du cabinet du ministre et non du Trésor public. Ce, alors que le 31 juillet, les agents en charge des finances étaient interpellés «pour que chaque usager aille payer au Trésor». Malversation financière ?

«On dépose ça au cabinet»

«J’ai posé la question de savoir quelle destination prenaient les fonds collectés. [Ils m’ont répondu] on dépose ça au cabinet (Ndlr. du ministre). Je vous assure j’avais mal à tête», a déclaré la syndicaliste déçue de la survivance de telles pratiques. «Là j’ai filmé le quittancier qui était vraiment faux, on ne sait pas qui a instruit, la personne n’a pas voulu s’identifier. On a vu qu’il y avait du faux», a-t-elle fait savoir. «J’ai pris, j’ai commencé à balancer. Le directeur de cabinet j’ai l’impression, a été saisi et il a convoqué l’IGS. Et on a récupéré ce que Tsagui Léandre (un inspecteur chargé de la Marine marchande et de l’Aviation civile) était en train de faire», a-t-elle expliqué.

Rappelant que l’inspecteur n’est pas habilité à délivrer les quittanciers, des ordres de recettes ou encore récolter des fonds, la syndicaliste indique que les documents ont finalement été transmis à l’inspecteur de service chargé des transports terrestres. Lequel, devrait se rapprocher de la DGTT chargée de cette opération. Ce, conformément au décret n°0095/PR/MTMM du 28/02/200 fixant les conditions d’exercice de la profession de conducteur de taxi. Lequel donne droit à la DGTT d’organiser la formation et l’examen des conducteurs des taxis.

 

 
GR
 

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