La FIFA a infligé une interdiction à vie à Patrick Assoumou Eyi, ancien sélectionneur de l’équipe des moins de 17 ans du Gabon, reconnu coupable d’abus sexuels répétés sur plusieurs joueurs. L’ex-entraîneur, surnommé « Capello », a également écopé d’une amende d’un million de francs suisses (878 000 £).

La FIFA a infligé une interdiction à vie à Patrick Assoumou Eyi, ancien sélectionneur de l’équipe des moins de 17 ans du Gabon, reconnu coupable d’abus sexuels répétés sur plusieurs joueurs. © D.R.

 

L’affaire a éclaté en 2021, lorsque The Guardian a révélé des accusations de viol, de manipulation et d’exploitation de jeunes joueurs portées contre Eyi. Ce dernier aurait attiré ses victimes chez lui, qu’il appelait le « jardin d’Éden ». Selon un ancien joueur qu’il a entraîné, Eyi profitait de son autorité pour abuser de jeunes footballeurs vulnérables.

Face à ces révélations, la FIFA avait suspendu Eyi à titre provisoire avant d’ouvrir une enquête via son comité d’éthique indépendant. La sanction est tombée mardi 4 mars 2025: bannissement à vie de toute activité liée au football, au niveau national et international. Dans sa décision, la chambre de jugement a conclu que Patrick Assoumou Eyi avait violé l’article 24 (Protection de l’intégrité physique et mentale) et l’article 26 (Abus de fonction) du code d’éthique de la FIFA.

«L’enquête sur Eyi concerne les plaintes d’au moins quatre footballeurs qui l’ont accusé d’abus sexuels entre 2006 et 2021. La plupart de ces incidents se sont produits alors que les joueurs étaient mineurs», a précisé la FIFA dans un communiqué.

Un système de protection en question

Si la suspension de Patrick Assoumou Eyi marque une avancée, elle ne met pas un terme à l’affaire. The Guardian rapporte que la FIFA poursuit son enquête sur l’éventuelle complicité de Pierre-Alain Mounguengui, président de la Fédération gabonaise de football, soupçonné de ne pas avoir signalé les abus présumés de plusieurs entraîneurs aux autorités locales.

La Fifpro, syndicat international des joueurs, a salué la décision de la FIFA, tout en rappelant l’ampleur du travail restant à accomplir. «Cette décision témoigne du courage et de la persévérance incroyables des survivants et des lanceurs d’alerte qui, malgré les menaces, l’ostracisme et l’immense pression, ont refusé de garder le silence».

L’organisation insiste toutefois sur la nécessité d’une justice plus large : «Le football au Gabon ne sera pas sûr tant que tous les auteurs de ces crimes et ceux qui les ont rendus possibles ne seront pas traduits en justice».

Le scandale dévoilé par The Guardian en 2021 continue donc d’ébranler le football gabonais, mettant en lumière des défaillances dans la protection des jeunes joueurs.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Cyr tiburce MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. L’avant dernier paragraphe, dit tout. Amen.

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