Très attendue au regard de la mobilisation des médias pour sa déclaration, le 25 janvier, l’annonce de la candidature d’Alain-Claude Bilie-By-Nze, le dernier Premier ministre d’Ali Bongo, n’a pas eu lieu. Face à une foule immense venue avec la certitude qu’il devait se positionner comme l’un des sérieux prétendants au fauteuil présidentiel, le président de la plateforme Ensemble pour le Gabon (EPG) a plutôt choisi le suspense.

Ancien Premier ministre, le président d’Ensemble pour le Gabon, Alain-Claude Bilie-By-Nze, le 25 janvier 2025, à Libreville. © GabonReview

 

Une fois encore, le président de la plateforme Ensemble pour le Gabon (EPG), ancien Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, s’est exprimé sur les événements en cours dans le pays. L’annonce par les autorités de la Transition de la date de la toute prochaine élection présidentielle, le 12 avril 2025, l’adoption par le Parlement du nouveau Code électoral et sa promulgation par le président de la République, l’autorisation faite aux militaires et magistrats de se porter candidats aux différentes échéances électorales et sa candidature au prochain scrutin présidentiel ont constitué l’essentiel de ce rendez-vous médiatique.

«Je ne suis pas concerné par l’élimination…»

Vue de quelques membres d’EPG et sympathisants de cette plateforme. © GabonReview

Si sa déclaration a été fort courue, c’est que la rumeur indiquait une annonce de sa candidature à la prochaine présidentielle. Après des constats et des dénonciations de l’«improvisation» de l’exécutif actuel, il a apporté quelques précisions sur sa plausible candidature à la présidentielle. Comme faisant sa profession de foi, Alain-Claude Bilie-By-Nze, a déclaré : «je suis né le 16 septembre 1967 à Makokou. J’ai plus de 35 ans, j’ai moins de 70 ans. Je suis Gabonais de père et de mère. Mon épouse est également Gabonaise. Elle est Gabonaise de père et de mère. Puisque certaines absurdités de la Constitution nous disent qu’il faudra parler au moins une langue nationale, eh bien je parle fang ! Je me considère comme Gabonais».

Rappelant avoir démissionné du Parti démocratique gabonais (PDG) le 19 novembre 2024, il fait remarquer qu’au 12 avril 2025, cela fera plus de 4 mois. «Je ne suis donc pas concerné par l’élimination…», a-t-il dit, ironique, en réponse à quelques commentaires qui, se référant au nouveau Code électoral récemment promulgué et qu’il a d’ailleurs «fermement rejeté», l’annonçaient disqualifié pour la course au fauteuil présidentiel.

«Je mesure les attentes…»

Alain-Claude Bilie-By-Nze est revenu sur son parcours politique. Un parcours qu’il assume, non sans regretter certains choix qu’il n’a pas pu faire en temps opportun. «De ministre délégué à Premier ministre, je n’ai brûlé aucune étape. Mais avant cela, j’ai travaillé dans les administrations et cabinets. Je connais la présidence de la République et son fonctionnement. Je connais le fonctionnement de l’Etat, ministère après ministère», a-t-il souligné, précisant que le ministère de l’Energie lui a permis de sillonner le Gabon de long en large. «Je connais la situation de notre pays. Je connais le fonctionnement du parlement. J’ai été élu deux fois député de Makokou. Dans ce parcours, j’ai appris à connaitre les Gabonaises et les Gabonais», a-t-il renchérit.

Capitalisant sur ces expériences diverses, l’ancien chef du gouvernement pense qu’il y a un moment où il faut se décider. Ce qui lui a fait dire : «je mesure les attentes que je lis sur les visages. Je mesure également les attentes qu’il y a au-delà de cette salle…».

Durant les 15 mois derniers mois, il assure avoir fait son chemin de Damas. «Je mes suis assis et je me suis interrogé. Et avec mes amis d’Ensemble pour le Gabon et avec d’autres compatriotes, nous regardons notre pays avec lucidité», a-t-il dit, ajoutant qu’«entre les antiennes d’hier et les réalités de notre peuple, il nous faut trouver un chemin».

En finir avec ce système qui refuse de mourir… ressuscité sous le signe du CTRI

Le chef de file d’EPG prescrit qu’il leur faut «travailler à en finir avec ce système qui refuse de mourir et qui est ressuscité sous le signe du CTRI». EPG doit donc travailler à unir les hommes et les femmes de ce pays… Bilie-By-Nze estimant qu’il ne s’agit pas d’un combat à laisser aux générations futures. «Ce n’est pas un combat que nous devons laisser à nos enfants. Nous devons nous battre. Puisque les militaires ont trahi leur promesse de changement et de restauration des institutions, nous devons prendre notre destin en main et l’assumer pleinement», a-t-il déclaré.

Alain-Claude Bilie-By-Nze soutient qu’il ne se dérobera pas. Ce, d’autant plus qu’il a atteint l’âge de la maturité pour avoir la capacité de porter un projet alternatif. Il ne redoute pas moins la présence et le rôle du ministère de l’Intérieur dans l’organisation de ce scrutin. «Je regarde par ailleurs avec lucidité la situation du pays et la manière dont le CTRI s’organise pour voler les élections. La décision à prendre nécessite une réflexion appropriée entre la volonté d’incarner une alternative possible, la volonté de constater où en est le pays, le changement à apporter et les circonstances dans lesquelles nous allons le faire. Nous allons donc examiner cela et je ne me déroberai pas», a-t-il martelé.

Dans quelques jours, dans quelques semaines au plus, en tout cas avant le 12 mars 2025, il assure qu’il fera connaitre sa décision, lorsqu’il aura muri sa réflexion qui, du reste, a largement été entamée. «Mais, je peux vous assurer d’une chose, nous sommes prêts», a-déclaré l’ancien patron de l’administration.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Quand j’ai vu l’expression « foule immense » pour une rencontre tenue dans une petite sale et dont les photos ne confirment pas de la grandeur de la foule, je suis remonté en haut de la page regarder l’auteur de l’article. Sans surprise c’est l’auteur que j’avais en tête et que je considère comme celui qui pollue GR des articles les plus subjectifs lorsqu’il faut parler des discours politique.

  2. Gayo dit :

    Les opposants ayant remporté des élections dans ce pays ne se contentaient pas de tenir des conférences dans une minuscule salle. Des figures comme Mba Abessolo, Mamboundou, Mba Obame, Ping, et Chambrier pour Alternance 2023, avaient compris que pour rallier les Gabonais, il fallait aller à leur rencontre, même dans les régions les plus reculées. Ils n’hésitaient pas à affronter les barrages routiers et les agressions physiques des extrémistes altogovéens, qui tentaient souvent d’empêcher l’opposition de faire campagne dans cette province. Bilié Bi Nze, n’est-il pas pret à affronter Rio. PMM le faisait sans avoir les moyens d’un ancien PM. Je doute que Bilie Bi Nze ait cette capacité d’affronter les grandes foules de LBV et POG. Meme pour la campagne du non, il s’est limité à un petit cirque dans son fief électoral. Risible pour une personnalité d’envergure nationale. Il semble croire que la communauté internationale viendra lui offrir le pouvoir, sachant pertinemment qu’il est incapable de remporter une élection présidentielle dans ce pays. Son rôle se limite à exprimer son amertume, convaincu que le CTRI l’a empêché de succéder à Ali Bongo. Il ne fait que s’opposer à tout et n’importe quoi, sans véritable fondement, avec un discours dénué de pertinence.

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