Il aura fallu une sortie du 4e vice-président de l’Assemblée nationale de Transition, Geoffroy Foumboula Libéka Makosso, sur la prolifération des campagnes pour le «Oui» ou le «Non» en prélude du référendum constitutionnel à venir pour que le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité intervienne. Dans un communiqué ce jeudi 5 septembre, Hermann Immongault a rappelé que «la campagne électorale pour chaque catégorie d’élection est fixée par arrêté pris par ses soins». Ce qui n’est pas encore le cas pour le référendum. «Ces actions de pré-campagne, rappelle-t-il, ne devraient-elles pas revêtir la forme officielle de campagne électorale».

Hermann Immongault, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité. © D.R.

 

Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité s’est finalement prononcé ce jeudi 5 septembre sur les campagnes menées, ces dernières semaines, appelant à voter «Oui» ou «Non» lors du prochain référendum constitutionnel. Le chef de département qui a fait diffuser un communiqué dans le quotidien L’Union, a fait savoir qu’«à ce jour, aucune période ou date de propagande électorale n’a été arrêtée par l’autorité compétente».

Depuis plusieurs mois, des associations, des leaders politiques, des membres du gouvernement et du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) sont en permanence sur le terrain, pour la pré-campagne pour le «Oui» lors du prochain référendum. Le camp du «Non» est également sur le terrain pour inviter ses partisans à agir dans ce sens, le moment venu. Ce qui n’a pas été du goût du député, Geoffroy Foumboula Libéka Makosso, 4e vice-président de l’Assemblée nationale de Transition. Au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité voire au Premier ministre, il demandait récemment de faire cesser cette pré-campagne et de faire respecter la loi.

Dans sa note de ce jour, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité a rappelé qu’en application des dispositions de l’article 69 nouveau de la loi n°07/96 du 12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections politiques modifiée, «la date d’ouverture de la campagne électorale pour chaque catégorie d’élection est fixée par arrêté pris par ses soins».

A Libreville, un panneau publicitaire incitant à voter « Oui » au prochain référendum. © GabonReview

Il indique en effet qu’«à ce jour, aucune période ou date de propagande électorale n’a été arrêtée par l’autorité compétente». Et explique en même temps qu’«en revanche, toute initiative actuellement observée tendant à promouvoir ou non le référendum ne devrait pas être considérée comme de la propagande électorale conformément à la période précitée ; mais plutôt comme des actions de pré-campagne à l’élection référendaire à venir qui, au sens de la loi n°07/96 du 12 mars 1996, ne sont pas interdites».

Hermann Immongault invoque «le vif attachement des populations gabonaises à la défense et à la promotion de leurs libertés, notamment la liberté d’expression et le droit à l’information», tout en invitant les responsables de ces différentes réunions et autres rassemblements à les «mener en respectant strictement les dispositions de la loi n°0001/2017 du 3 2017 relative aux réunions et manifestations publiques en Républiques gabonaises».

Toute chose l’amenant à déclarer que «ces actions de pré-campagne ne devraient-elles pas revêtir la forme officielle de campagne électorale et d’en être considérées comme telle».

Si le département de l’Intérieur et de la Sécurité a réagi, c’est que Geoffroy Foumboula Libéka avait invité le gouvernement «à prendre toutes les dispositions nécessaires pour appeler les uns et les autres à l’exemplarité par le respect des textes, en interdisant cette campagne avant la période, tout en demandant aux entreprises de communication de retirer les affiches».

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Habitué aux méthodes PDGistes d’Ali Bongo et Bilié Bi Nzé, je m’attendais plutôt à un silence ou à des propos méprisants à l’appel de Foumboula. L’éthique, la morale et le bon sens avaient complètement foutu le camp dans ce pays à cause de la culture de la mauvaise personnalité d’Ali Bongo et de ceux qui l’entouraient. Il est de l’intérêt d’un pouvoir en place de ne pas voir l’opposition et la société civile comme des ennemis pour ne pas inutilement agrandir et radicaliser les lignes de fractures. Bravo au ministre de l’intérieur et bravo à Oligui pour l’humilité et tout ce qu’il essayer de faire pour protéger la cohésion de notre pays pendant ces temps de transition. Depuis le 30 août 2023, les fils du Gabon marchent main dans la main malgré quelques divergence. Il n’y a plus qu’un seul de ces fils qui reste dans la logique l’opposition pour l’opposition dans un radicalisme de mauvaise foi: ACCBN qui donne des leçons de morale malgré qu’il en est le plus indigne et nie la réalité d’un Gabon qui bouge dans le sens de changer les mentalités et améliorer les conditions de vie des populations. J’espere aussi que ce n’est pas juste pour séduire Foumboula au moment où le projet de constitution est en examen.

  2. Hermann O. dit :

    Personnellement, et j’en suis convaincu, comme de nombreux autres observateurs, l’intervention du Ministre ne répond que partiellement aux interpellations de l’honorable Foumboula. Rappeler les dispositions de la loi, que nul n’est censé ignorer par ailleurs, est une chose. Une autre aurait été de rappeler qu’est ce qui distingue une précampagne, qui apparemment serait autorisée, d’une campagne. Nous constatons: des meetings/ échanges avec les populations, affiches appelant à voter oui, distribution de tee-shirt avec les mêmes inscriptions, reportages et débats télévisés etc…Je vais de ce pas consulter cette loi! Peut-être précise-t-elle les spécificités de chacune de ces périodes!!!

Poster un commentaire