À l’approche du référendum constitutionnel et au lendemain de la remise au président de la Transition du projet de Constitution, le débat enfle autour de la campagne pour le «Oui» ou le «Non» et sur la loi électorale. Le 4e vice-président de l’Assemblée nationale de Transition, Geoffroy Foumboula Libéka, s’oppose à cette façon de faire, rappelant que «le référendum est une élection et que les deux camps doivent avoir les moyens équitables» afin de battre campagne. Au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, il demande de faire cesser cette pré-campagne et de faire respecter la loi.

Geoffroy Foumboula Libéka, 4e vice-président de l’Assemblée nationale de Transition. © Serges Rahim

 

Ce qui fait débat actuellement au Gabon, c’est bien le prochain référendum en vue de la validation, par le peuple, de la nouvelle Constitution du pays. Sauf que depuis plusieurs mois, des associations, des leaders politiques, des membres du gouvernement et du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) sont en permanence sur le terrain, pour la pré-campagne pour le «oui». Une démarche qui, pour le 4e vice-président de l’Assemblée nationale de Transition, est aux antipodes de la loi. Geoffroy Foumboula Libéka, selon l’Agence gabonaise de presse (AGP), a donc adressé au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hermann Immongault, un courrier dans lequel il demande aux autorités de faire cesser cette pré-campagne de plus en plus menée à travers le pays. 

Au Premier ministre, Raymond Ndong Sima et au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hermann Immongault, le député de la transition rappelle l’importance de faire respecter la loi concernant la campagne référendaire et vue de la sollicitation du «oui» pour la validation de la nouvelle Constitution.

«Nous constatons, pour le regretter, qu’en absence de tout texte fixant la période de campagne et de propagande électorale référendaire […] plusieurs panneaux arborent des affiches de campagne référendaire, invitant à voter «Oui», a-t-il fait remarquer, ajoutant que «ces faits ne vous sont pas inconnus, car relayés par les médias publics et les réseaux sociaux».

Dans la capitale et dans les villes de l’intérieur, outre les panneaux publicitaires parfois à l’effigie du président de la Transition, invitant à voter le «Oui», plusieurs états-majors sont sur le terrain pour appeler à voter en faveur de ce «oui». Certains battant d’ailleurs campagne pour le «oui» sans réellement avoir connaissance de ce qui est inscrit dans le projet de la nouvelle Constitution.

Soulignant être «fortement attaché au respect des textes et dans l’optique de renforcer la confiance des citoyens envers nos Institutions», Geoffroy Foumboula Libéka invite le gouvernement «à prendre toutes les dispositions nécessaires pour appeler les uns et les autres à l’exemplarité par le respect des textes, en interdisant cette campagne avant la période, tout en demandant aux entreprises de communication de retirer ces affiches».

Il fait d’ailleurs relever que selon l’article 69 de la loi 07/96, la campagne ne doit commencer qu’après un délai bien défini et le ministre de l’Intérieur étant la seule habilité à fixer, par arrêté, la date d’ouverture de la campagne électorale. Ce qui n’est pas le cas actuellement.  «Le référendum est une élection qui mettra en compétition plusieurs électeurs battant campagne pour le «Oui», le «Non» et «l’Abstention», suivant le décret et l’arrêté fixant la période de campagne et du scrutin référendaire», a-t-il dit, précisant que ces textes ne sont pas encore pris à ce jour.

Le 31 août 2024, lors d’une cérémonie solennelle à l’esplanade du Palais rénovation, Murielle Minkoue Mintsa, ministre de la Réforme des institutions, a officiellement remis au président de la Transition, le projet de Constitution de la République gabonaise. Le document est présenté comme un «pacte pour l’avenir du Gabon». Ce projet, fruit d’un travail mené par le Comité constitutionnel national, marque un tournant crucial dans la refondation des institutions du pays, en phase avec les aspirations du peuple gabonais. Sauf qu’il devra être adopté par le peuple lors d’un référendum. D’où ce débat sur la légalité des campagnes actuelles autour du «Oui» ou du «Non». 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Rembourakinda dit :

    Merci Mr Foumboula, nous sommes en 2024, soixante quatre ans après la soit-disant indépendance, il y a de nombreux intellectuels parmi nous, mais où sont is passés? Corruption, quand tu nous tient… Il paraît que nous sommes en République, mon œil !!!

  2. Yann Lévy Boussougou-Bouassa dit :

    L’exorcisme prendra du temps, tant les démons sont nombreux et bien installés. Merci à ce Monsieur de nous rappeler la loi et le bon sens qui, c’est assez rare pour le souligner, font un bon mariage en l’espèce.

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