4 204,9 milliards de francs CFA : c’est la somme ‘’colossale’’ sur laquelle le Gabon mise pour son avenir à travers un budget 2025 audacieux. Face à l’effondrement des revenus pétroliers, le gouvernement se lance dans un exercice d’équilibriste financier sans précédent. Entre promesses de diversification et réformes ambitieuses, ce projet de loi de finances illustre la volonté du gouvernement de maintenir un cap de croissance dans un environnement économique incertain. Les détails d’un pari budgétaire qui esquisse l’avenir économique du pays.

Le Projet de Loi de Finances 2025 du Gabon s’efforce de concilier réalisme économique et ambitions de développement dans un contexte international incertain, posant les bases d’un pari audacieux pour une croissance durable et inclusive. © Gabonreview/Shutterstock

 

Le ministère des Comptes Publics a présenté, lors du Conseil des ministres du 12 septembre 2024 son Projet de Loi de Finances (PLF) pour l’année 2025. Ce budget de l’État pour l’année prochaine, s’inscrit dans la continuité des orientations du président de la République et reflète à la fois les défis économiques auxquels le pays est confronté et les ambitions de développement qu’il nourrit.

Hausse légère du budget, optimisation des recettes et rigueur

Le PLF 2025 s’équilibre à 4 204,9 milliards de FCFA, soit une augmentation modeste de 42,9 milliards par rapport à 2024. Cette hausse, bien que limitée, témoigne de la volonté du gouvernement de maintenir un cap de croissance dans un environnement économique incertain.

Les prévisions macroéconomiques sur lesquelles repose ce budget sont contrastées. D’un côté, on note une baisse anticipée de la production pétrolière (-2,1%) et du prix du baril (-5,1%), piliers traditionnels de l’économie gabonaise. De l’autre, des perspectives plus encourageantes sont attendues dans le secteur du manganèse (+7,7% de production) et du bois débité (+3,2%), signes d’une diversification progressive de l’économie.

Face à ces défis, le gouvernement mise sur une optimisation des recettes fiscales et douanières. Les recettes budgétaires nettes sont ainsi évaluées à 2 879,2 milliards de FCFA, en hausse de 149,5 milliards par rapport à 2024. Cette augmentation reflète les efforts entrepris pour améliorer la collecte des impôts et élargir l’assiette fiscale.

Parallèlement, on observe une baisse significative des ressources de financement et de trésorerie (-118,7 milliards de FCFA), notamment due à une réduction des émissions de titres publics sur le marché international. Cette approche témoigne d’une volonté de maîtriser l’endettement public, conformément aux engagements pris envers les partenaires techniques et financiers.

Défis, perspectives et priorités sectorielles

Le PLF 2025 met l’accent sur plusieurs secteurs jugés prioritaires. Les dépenses d’investissement connaissent une hausse notable de 94,8 milliards de FCFA, atteignant 592,6 milliards. Cette augmentation vise principalement à financer des projets d’infrastructures routières et à préparer l’organisation des élections à venir.

Les secteurs sociaux ne sont pas en reste. Le budget prévoit une augmentation notable des dépenses de personnel (+53,6 milliards de FCFA), destinée surtout à la régularisation des situations administratives et à de nouveaux recrutements dans l’éducation nationale. Les dépenses de biens et services augmentent également de 33,3%, reflétant une volonté de renforcer les moyens opérationnels de l’État.

Si ce budget traduit une volonté de relance et de développement, il n’en demeure pas moins confronté à des défis majeurs. La dépendance persistante aux revenus pétroliers, dans un contexte de volatilité des cours, reste une source de vulnérabilité. De ce fait, la baisse anticipée de la production pétrolière souligne l’urgence d’accélérer la diversification économique.

Par ailleurs, l’augmentation des dépenses de fonctionnement, qui représentent 60,7% des dépenses du budget général, pose la question de la soutenabilité à long terme des finances publiques. Le gouvernement devra veiller à maintenir un équilibre entre les dépenses courantes et les investissements productifs nécessaires à la croissance future.

Équilibre fragile

Le Projet de Loi de Finances 2025 du Gabon s’efforce de concilier réalisme économique et ambitions de développement. Dans un contexte international incertain, il témoigne d’une volonté de maintenir le cap de la croissance tout en poursuivant les efforts de diversification économique. La réussite de ce budget dépendra de la capacité du gouvernement à mettre en œuvre efficacement les réformes annoncées, à optimiser la collecte des recettes et à cibler judicieusement les investissements productifs. L’enjeu est de taille : poser les bases d’une croissance durable et inclusive, capable de répondre aux aspirations de la population gabonaise.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Akoma Mba dit :

    Il y a cinq axes: Les routes, l’Education. La Santé et Logements sociaux, l’agriculture et une sécurité sociale pour tous et une autre différente pour les fonctionnaires comme sous d’autres cieux,
    Quant aux compagnies aériennes, pétrolières et autres investissements, il faut laisser ça au Secteur privé. Une compagnie aériennes gérée par des nommés fera faillite dans deux ans. Alitalia, Iberia ont été vendues par les gouvernements italiens et espagnols. Les compagnies aériennes de nos jours forment des groups et Alliances tells que One World.
    Il faut parer au plus urgent et necessaire. Le reste c’est de la démagogie bon marché et ignorance du monde actual dans lequel nous vivons. Retour aux sources, une autre idée de ceux-là qui voyagent en avion et pas en pirogue, des occurrences à la con pour des sous-développés et buveurs de vin de palme au quartier

  2. mbalmayo dit :

    @Akoma Mba

    Tu as tout dit, en période de transition, on ne taille pas large pour ne pas faire banque route.
    En ce qui concerne la compagnie aérienne, nous avons déjà écopé deux échecs avec Air Gabon et Gabon AirLines.
    La difficulté vient du fait que la flotte n’est pas souvent étoffée pour couvrir les charges de la compagnie aérienne qui croissent avec le temps.
    Pour maintenir la compagnie en vie au delà deux ou trois ans, il faut augmenté le nombre d’avions et desservir plusieurs destinations à l’internationale.
    Il ne faut pas trop compter sur le marché gabonais pour couvrir les charges de la compagnie aérienne qui vont croitre de façon exponentielles.

    Nous vous conseillons de passer à 5 avions dans 3 ans et de desservir les pays à fort potentiel démographique comme la rdc, le nigeria, le cameroun, le niger, le mali etc..qui vivra verra la faillite des amateurs.!

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