Bras de fer à Port-Gentil entre les Douanes et Sogamalo
Evoquant le refus de délivrance d’une autorisation de dédouanement de ses marchandises, qui lui aura coûté un milliard de francs de pertes, la Société gabonaise de manutention et de logistique (Sogamalo) va ester en justice la représentation portgentillaise de l’administration fiscale chargée de la perception des droits et taxes dus à l’entrée de marchandises sur le territoire national.
Ayant enregistré des pertes qu’elle estime à plus d’un milliard de franc, la Société gabonaise de manutention et de logistique (Sogamalo) vient de s’engager dans un bras de fer avec les services des Douanes de Port-Gentil. Le responsable consignation de la société leur reproche, en effet, de n’avoir pas délivré à sa société une autorisation pour le dédouanement de nuit de sa cargaison, soit 15 000 tonnes de ciment, finalement exposée aux intempéries. «Le navire Sam Wolf, à bord duquel sont arrivés nos produits, a accosté le 21 novembre 2014. Vu l’importance de la cargaison, nous avons après le déchargement d’une bonne partie, écrit pour qu’une autorisation nous soit donnée de dédouaner également nos produits de nuit qui étaient exposés aux intempéries», a expliqué à L’Union Mbading Mbading. «Grande fut notre surprise de voir le chef de bureau du port s’y opposer, alors même que nos concurrents, eux, avaient l’autorisation de sortir leurs produits la nuit», a-t-elle confié, avant de déplorer : «Entre la location du navire pendant 43 jours à quai et en rade, l’Office des ports et rades du Gabon (Oprag) qu’il fallait payer et le produit qui a pris de l’eau et s’est asséché par la suite, les pertes sont de plus d’un milliard de francs».
Les services des Douanes de Port-Gentil, quant à eux, brandissent l’application de la réglementation pour justifier le refus d’autorisation de débarquement. «Le déchargement de nuit est interdit par le Code des Douanes», a affirmé le chef du bureau du port de Port-Gentil. «Mais des exceptions sont prévues par la réglementation, afin d’aider les opérateurs économiques. Et à ce moment-là, ce n’est pas au bureau du port qu’il faut s’adresser, mais à la direction régionale», a clarifié David Lengoussa.
Des explications on ne peut plus claires. Sauf que Sogamalo estime que sa demande aurait dû être transmise aux autorités compétentes. «Pourquoi n’avoir pas transmis la demande à son supérieur hiérarchique, vu qu’il n’était pas compétent, ou bien nous demander de nous adresser directement à elle ? Il y a bien là quelque chose qui cloche», argumente-t-on de ce côté-là. Dans tous les cas, la société entend ester en justice pour d’éventuels dédommagements.
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