Pour anticiper une nouvelle crise au sein des universités et grandes écoles, l’Union des mutuelles étudiantes du Gabon (Umeg) a tiré la sonnette d’alarme le 1er juin, fustigeant la suspension des bourses de plusieurs étudiants de licence et master.

Des membres de l’Umeg, le 1er juin 2016 à Libreville. © Gabonreview

Des membres de l’Umeg, le 1er juin 2016 à Libreville. © Gabonreview

 

Depuis le mois de février dernier, plusieurs centaines d’étudiants ont vu leurs bourses d’études suspendues ou simplement supprimées. S’ils assurent avoir tenté d’obtenir des éclaircissements de la part de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG), ils disent n’avoir obtenu aucune réponse jusque-là. Face à cette situation, des rumeurs sur une probable nouvelle grève au sein des universités et grandes écoles courent depuis quelques jours.

C’est pour tenter de prévenir ce scénario que l’Union des mutuelles étudiantes du Gabon (Umeg) a tiré la sonnette d’alarme, le 1er juin courant à Libreville. Disant vouloir en finir avec les manifestations violentes, qui font désormais la réputation des étudiants, le vice-président de l’Umeg a réaffirmé son désir de changer les méthodes d’expression de ses collègues. Concrètement, avant toute manifestation de colère, l’Umeg a souhaité attirer l’attention du gouvernement sur la situation des étudiants des masters I de l’Institut national des sciences de gestion (INSG), de l’Institut universitaire des sciences de l’organisation (IUSO) et de l’Institut des sciences techniques (IST).

Si le président de l’Umeg n’a pas nié «les efforts fournis par le gouvernement depuis 2009», il a relevé des «insuffisances». A en croire Christ Issembe, au cours de l’année académique 2015-2016, près de 500 étudiants n’ont pas reçu leurs bourses. «Les étudiants détenteurs de la licence professionnelle dans des établissements privés, n’ayant pas obtenu la moyenne de 13/20 sont aujourd’hui dans une situation précaire», a-t-il indiqué.

Pourtant, si la mesure de janvier 2016, imposant une moyenne de 13/20 ou 11/20 sans redoublement, était bien connue des étudiants, le porte-parole du collectif des étudiants de master I à l’INSG a estimé qu’elle n’est fondée sur rien. Pour lui, le décret n° 0404 fixant les conditions d’attribution, de transfert, de suspension des bourses ne fait nullement mention des moyennes exigées par l’ANBG. Il en a voulu pour preuve l’article 19 de ce décret, qui stipule que les bourses sont accordées pour la durée d’un cycle d’étude, avec la possibilité d’un redoublement. Or, le non-paiement des bourses n’est pas sans conséquences sur la vie des étudiants. L’Umeg a même évoqué des «préjudices sociaux et académiques», notamment l’augmentation du taux d’absentéisme. «Certains ont totalement perdu l’espoir de poursuivre leur cursus universitaire», a laissé entendre le mouvement étudiant.

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. gaboma dit :

    Égalités de chances tu dis. Comment éviter le redoublement dans un système éducatif qui rend nulle même les plus intelligents de nos enfants pendant que les grèves et l’absentéisme des enseignants favorise la multiplication des lacunes. Désormais la réussite par les études n’est plus possible pour les enfants des pauvres. A moins de se prostituer.

    • Jean dit :

      Je me demande si tu es sérieux ou si tu t’entends. Dans les pays développés ou les systèmes éducatifs scolaires sont plus ou moins stables, on ne peut ne pas avoir des redoublements. Ça prouve que vous n’avez rien dire si ce n’est incanter ce genre d’inepties.

Poster un commentaire