Boris Ibela : Entre rejet et incohérences – Les couacs d’une candidature présidentielle avortée

Dans la foulée de la confirmation du rejet de sa candidature ce vendredi 21 mars par la Cour constitutionnelle, Boris Ibela qui questionne la validation de certaines candidatures par la Cour constitutionnelle, dénonce des lacunes dans l’organisation de la présidentielle du 12 avril 2025. De la commission d’aptitude linguistique au paiement de la caution à la CDC, il relève des couacs.

Boris Ibela, le vendredi 21 janvier 2025 à Libreville. © GabonReview
Inconnu du Landerneau politique gabonais, Boris Ibela espérait changer le Gabon en devenant président de la République. Hélas, ses espoirs ont vite été douchés par la Commission nationale d’organisation et de contrôle des élections et du référendum (CNOCER) qui avait rejeté sa candidature, puis par la Cour constitutionnelle qui a, ce vendredi 21 mars 2025, confirmé cette invalidation. Assez pour faire sortir du silence l’homme qui croyait pouvoir se présenter aux Gabonais après la validation de sa candidature. «Face au rejet de la CNOCER, j’avais pensé qu’il fallait que je dépose un recours au niveau de la Cour», a-t-il confié ce même vendredi dans la foulée du rendu des décisions de la Haute juridiction ayant confirmé le rejet de sa candidature.
«L’article 84 ne dit pas s’il fallait payer par virement ou par chèque»
«Le motif du rejet au niveau de la Cour, c’est qu’il y a eu le paiement tardif de ma caution», a-t-il informé. Boris Ibela qui relève-là un premier couac dans l’organisation de cette élection, avait, en effet, sa vue candidature rejetée par la CNOCER du fait de l’absence de la quittance de paiement de la caution de 30 millions de francs CFA à la CDC. Il dit s’être pourtant rendu à la CDC avec des chèques d’un montant total de l’argent requis, mais l’institution financière publique avait refusé de les prendre soulignant qu’elle n’était pas une banque : elle voulait du cash. «C’était le samedi 8 mars. Du coup, le ministère de l’Intérieur a rejeté ma candidature», a-t-il expliqué.
Boris Ibela qui relève, à juste titre, que l’article 179 évoque un paiement au niveau du Trésor, souligne que le mode de paiement n’est pas strictement défini. Il se demande par ailleurs, comment cette prérogative a été dévolue à la CDC qui refuse un mode de paiement réglementaire en zone Cemac : par virement ou par chèque. Mais alors que certains candidats dont les candidatures avaient été rejetées par la CNOCER ont finalement vu leurs candidatures validées par la Cour constitutionnelle, il se demande comment est-ce possible d’autant plus qu’il a, pour sa part, réussi a effectué son paiement et obtenu sa quittance de la CDC le 12 mars.
Une Commission linguistique incompétente ?
«Je ne comprends finalement pas les raisons claires du rejet», a-t-il déclaré «J’avoue que mon parcours a été difficile», a-t-il indiqué se souvenant de sa mésaventure à la Commission linguistique où il a dû passer quatre fois sans être évalué tant, il n’y avait aucun commissaire capable de l’évaluer dans la langue vernaculaire qu’il avait choisie : le Babongo. «J’ai été victime des couacs lors de mon passage à la Commission linguistique», a-t-il révélé. Il n’a donc pas obtenu le document prouvant ses aptitudes linguistiques. «Ils avaient trouvé comme motif qu’ils sont incompétents et qu’il n’y a pas d’interlocuteurs dans cette langue au Gabon».
Une aberration selon le candidat recalé. «Moi je suis fondateur d’une association des peuples autochtones au Gabon : Adago. Et il y a des locuteurs», a-t-il déclaré. De coutume Nzébi, il dit avoir choisi le Babongo, langue qu’il maîtrise bien, car les candidats avaient le droit d’opter pour une langue gabonaise de leur choix, sans forcément tenir compte de leurs coutumes. «Le Babongo est bien une langue gabonaise», a-t-il soutenu estimant que la Commission d’aptitude linguistique pour la présidentielle doit se déclarer incompétente du fait de ses limites.

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