Le Réseau panafricain des femmes pour la culture de la paix et le développement durable a organisé, le 30 mars à Libreville, une conférence sur « les facteurs qui limitent l’autonomisation de la femme gabonaise ».

Estelle Ondo, ministre de la Décennie de la femme, le 30 mars à Libreville. © Gabonreview

 

Vue des officiels. © Gabonreview

Comment briser le plafond de verre qui empêche les femmes gabonaises de jouir de la plénitude de leurs droits, au même titre que leurs compatriotes masculins ? Cette question a servi de dorsale à la conférence organisée le 30 mars à Libreville, par le Réseau panafricain des femmes pour la culture de la paix et le développement durable.

Les membres du Réseau ont en effet voulu identifier et cerner de plus près les facteurs qui limitent l’autonomisation de la femme gabonaise.  L’objectif de cette quête, affirme la vice-présidente de cette plateforme, Désirée Singatady, est d’amener les femmes à briser le plafond de verre, en prenant «le taureau par les cornes».

Ce plafond de verre, a souligné le coordonnateur résident des Nations unies, Stephen Jackson, est cristallisé, entre autres, par la perpétuation de discriminations et préjugés à l’encontre des femmes dans le monde du travail, la faiblesse des cadres légaux, le non-accès aux financements, l’absence de services de base pour appuyer les femmes qui travaillent et qui ont des enfants. Même «quand les femmes deviennent autonomisées, la majeure partie est toujours dans des travaux précaires qui n’offrent pas d’opportunités de carrière», a-t-il regretté.

Sociologue et expert en analyse des politiques sociales, Dr Ignace Mesmin Ngoua Nguéma a mis en exergue l’insuffisance de l’application des textes en faveur des femmes, comme un des freins importants à l’autonomisation de la femme. Cette application parcimonieuse de la loi est due aux pesanteurs socioculturelles et aux violences sexistes. Alors, comment sortir de l’impasse ?

Estelle Ondo, la ministre de la Famille, de la Décennie de la femme et de l’Égalité des chances, fonde ses espoirs sur le Plan décennal 2015-2025. Elle assure que ce plan décrété il y a 4 ans par Ali Bongo, évalué à 70 milliards de FCFA, devrait permettre de renforcer le cadre juridique en faveur des femmes, favoriser leur accès aux services judiciaires et à la protection juridique. Il est également censé favoriser l’accès des femmes aux facteurs de production pour leur assurer une autonomisation économique, promouvoir le développement humain égalitaire, développer les capacités d’organisation, de participation et d’influence des femmes dans les décisions politiques et administratives.

L’horizon tracé par Estelle Ondo recoupe les Objectifs de développement durable (ODD) promus par l’ONU, notamment l’objectif n°5 qui milite pour «parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles». Selon Stephen Jackson, une évaluation est en cours pour les avancées dans la mise en œuvre de cet objectif ; «les résultats seront certainement partagés le 17 avril, à l’occasion de la journée de la femme gabonaise». Les 70 milliards promus dans le cadre du plan décennal seront-ils au rendez-vous ? Si les femmes l’espèrent, le taureau n’est pas encore pris par les cornes !

 
GR
 

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