Biyoghé Mba au gouvernement : Le confusionnisme au pouvoir
Prétendant mettre la majorité en ordre de bataille pour la présidentielle à venir, le ministre de la Santé, de la Prévoyance sociale et de la Solidarité nationale multiplie les initiatives politiciennes, au risque de marcher sur les plates-bandes d’autres personnalités, créer de nouveaux conflits ou de délaisser le travail gouvernemental. On est en plein mélange des genres.
Quel est le rôle de Paul Biyoghé Mba ? Coordonner la mise en œuvre des politiques publiques en matière de santé, prévoyance sociale et solidarité nationale ? Diriger le groupe PDG à l’Assemblée nationale ? Essayer de colmater les brèches dans la maison PDG ? Ces questions agitent le Landerneau politique depuis le 11 septembre dernier et le retour de l’ancien Premier ministre au gouvernement. Tout le monde connaît les pratiques de l’homme : se mêler de tout et de rien, remplacer les propositions par le vacarme et substituer la gesticulation à l’action, dans le seul but de se faire mousser, quitte à aliéner à son camp des précieux soutiens. Premier ministre, il se prît pour le président de la République, confiant à ses affidés tous les fromages de la République et procédant à une opération de nettoyage idéologique d’une rare violence et dont les effets se font encore ressentir.
Bataille de la présidentielle à venir
Nommé vice-Premier ministre, Paul Biyoghé Mba a naturellement propension à aller au-delà de ses prérogatives et à tout confondre. S’affublant du chimérique titre de «première personnalité politique de l’Estuaire», il a simultanément lancé une offre publique d’achat (OPA) sur trois fonctions : président du groupe parlementaire PDG à l’Assemblée, secrétaire général du PDG et, last but not least, Premier ministre. On l’a ainsi vu convoquer l’ensemble de la baronnie politique de l’Estuaire. On a reconnu son empreinte dans la sortie du groupe de 70 députés emmené par Julien Nkoghé Békalé et André Dieudonné Berre. On voit son ombre derrière les manigances orchestrées dans le 5è arrondissement de Libreville où il prétend pouvoir faire la nique à Jean-François Ntoutoume-Ename, démissionnaire du Parti démocratique gabonais (PDG). En un peu plus d’un mois de présence au gouvernement, l’homme a repris ses vieilles habitudes, s’efforçant d’apparaître comme un guerrier au service du président de la République et, finalement, sous les traits de la seule personnalité à même de conduire la bataille de la présidentielle à venir.
Et pourtant, à la suite de la sortie publique du courant frondeur Héritage et Modernité, il fut nommé co-président d’un comité technique chargé de réfléchir aux voies et moyens de ramener la sérénité au sein de la maison PDG. Un peu plus de trois mois plus tard, on est encore en attente des résultats de son travail. Si ce comité technique n’a toujours pas rendu sa copie -du moins officiellement-, il faut interroger la capacité de ses animateurs à analyser, synthétiser et formuler des propositions allant au-delà de leurs seuls intérêts personnels. Il faut se demander si, en dépit des rodomontades et coups de menton, ils peuvent consulter, écouter et fédérer pour constituer une dynamique politique. Les solutions de sortie de crise ne se conçoivent pas dans le passage en force, le mépris de l’autre, la confrontation et le mélanges des genres. Elles se construisent dans l’écoute, l’humilité, l’échange et la clarification des responsabilités. Elles prospèrent dans le respect mutuel, l’attachement aux engagements et la recherche de l’intérêt général.
Un terreau pour de nouveaux conflits
L’attitude du ministre de la Santé, de la Prévoyance sociale et de la Solidarité nationale n’est pas de nature à calmer les choses ou à ramener les différents protagonistes à de meilleurs sentiments. Bien au contraire, elle constitue le terreau sur lequel écloront de nouveaux conflits. Indirectement visés par ses initiatives intempestives, Daniel Ona Ondo, Faustin Boukoubi et Luc Marat-Abyla vont-ils se laisser tondre la laine sur le dos ? N’en déplaise à Paul Biyoghé Mba, le Premier ministre est le chef de la majorité parlementaire. Or, il y a bien un Premier ministre en fonction. Malgré ses prétentions, l’implantation territoriale du PDG et le respect de la discipline interne sont de la responsabilité du secrétaire général de ce parti. Nonobstant ses ambitions, le maintien de la cohésion à l’Assemblée nationale incombe au président du groupe parlementaire. Nulle part et à aucun moment, ces tâches ne sont dévolues au ministre de la Santé. Par contre, on aurait tant aimé le voir disserter sur l’offre de soins, la surveillance épidémiologique, l’accès aux médicaments, la viabilité à long terme de la CNAMGS, au lieu de se mêler de choses relevant d’autres entités.
Manifestement, Paul Biyoghé Mba veut implicitement faire passer ses frères d’armes pour des incapables, des personnalités sans relief. Il se voit déjà dans les habits du directeur de campagne d’Ali Bongo, quitte à laisser dépérir tout le système de santé. Faut-il le laisser poursuivre dans cette voie ? Peut-on accepter qu’un ministre passe le plus clair de son temps à faire de la politique politicienne au service exclusif de sa propre personne ? Doit-on accorder du crédit à ses initiatives ? Doit-on lui rappeler qu’il est ministre de la République et que la République n’appartient ni à la majorité ni à l’opposition ? A Daniel Ona Ondo de le recadrer et lui exiger de se concentrer sur le travail gouvernemental, celui pour lequel il est rétribué par le contribuable. A Ali Bongo de prendre la mesure des enjeux et prévenir tout dégât. Se trouvera-t-il quelqu’un pour lui apprendre le véritable rôle d’un ministre ? Y aura-t-il une personnalité pour lui expliquer que le rôle politique d’un ministre se limite au conseil des ministres et au Parlement, au moment des débats sur les politiques publiques ? Existe-t-il un quidam à même de lui enseigner que l’implication des ministres dans la vie des partis se limite en réalité aux périodes de campagne électorale ? Pourra-t-on en finir avec ce confusionnisme ? Parce que les populations ont soupé du mélange des genres et de la politique politicienne, on a envie de rappeler à Paul Biyoghé Mba et à tous ceux qui le présentent comme «le patron politique de l’Estuaire» ou «la première personnalité politique de l’Estuaire» que Casimir Oyé Mba, Jean-François Ntoutoume-Emane, Jean Eyéghé Ndong, Jacques Adiahénot sont aussi issus de cette province. Et rien ne les empêche de s’affubler du même titre…
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En allant organiser un meeting au 5è, Biyoghé veut montrer à son maître Ali que Nkoghé Essingone et Simon Ntoutoume ne peuvent rien, que seul lui peut faire quelque chose pour contrer Ntoutoume-Emane…. Ce type organisait les réunions de préparation de ce meeting dans son bureau de ministre. A quel moment réfléchit-il aux problèmes de santé des Gabonais ? En ramenant ce sous-fifre de Pacôme Moubelet au gouvernement – oui Biyoghé n’est rien qu’un homme de main de Moubelet -, Ali a oublié que c’est lui qui a plombé son mandat, que ce type est certainement l’homme le plus impopulaire du pays après Accrombessi…. Comme ils ont oublié ce que Biyoghé avait vu à Barcelone, on va leur montrer ce que le chien avait vu à Nzeng-Ayong
Cher Lekori pardon dis nous qu est ce que le chien avait vu a nzeng ayong?paaardon?
Morte de rire lol! Bah oui quoi, qu’est ce que le pauvre chien a vu à Nzeng Ayong ?
Qui se ressemble s’assemble.
Ali et Biyoghe Mba sont de la même veine. L’un passe son temps à se gavez de l’argent public, oubliant le rôle du Chef de l’Etat… l’autre s’agite! S’agite! S’agite! Juste pour être là comme disent les jeunes.
La fille de la veuve si pour toi biyoghé s’agite ping et myboto rampent comme des gros boas
Je ne le dirai jamais assez, Biyoghe est le premier adversaire politique d’ALI biafrais. Son retour? J e dirai simplement qu’il a du fait plus de sacrifice humain que la plupart des autres. Bref ce n’est pas en s’agitant qu’il sera meilleur que les Ntoutoume; casimir, Eyeghe