Bitam : Le «marché de Jessye Ella Ekogha» à la place de l’aéroport

Sans le consentement du Conseil municipal de la commune de Bitam, l’ancien Conseiller spécial de l’ex-chef de l’État, porte-parole de la présidence de la République, Jessye Ella Ekogha, et l’actuel directeur du protocole d’État, François Epouta, auraient fait construire sur l’enceinte de l’aéroport de Bitam, dans la province du Woleu-Ntem, un marché. Toute chose ayant surpris les habitants de la localité qui s’attendaient à une remise à neuf de leur  infrastructure aéroportuaire. 

Les boxes du nouveau marché érigé sur l’espace de l’aéroport de Bitam. © D.R.

Fin août dernier, Pyramidmediasgabon.com levait déjà le bouclier sur cette initiative ne trouvant pas l’adhésion de la population de la localité de Bitam. Ce 18 septembre, Échos du Nord revient sur cette affaire et titre : «Quand Jessye Ella Ekogha faisait érige un marché sur la piste de l’aéroport de Bitam». 

Si avant ces deux agents de la présidence de la République, Charles Mve Ellah avait transformé, selon Échos du nord, l’une des salles de l’aéroport de Bitam, bien que hors service, en siège communal du Parti démocratique gabonais (PDG), Jessye Ella Ekogha et François Epouta n’ont pas trouvé mieux que de transformer cette infrastructure en marché. Une démarche qui semble unilatérale selon diverses sources.

Échos du nord indique en effet que cette affaire a enregistré diverses plaintes chez les instances habilitées. Le journal relève que l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) s’est étonnée d’une «telle folie» et cherchant à en savoir plus, elle a reçu une «fin de non-recevoir». 

Pyramidmediasgabon ajoute pour sa part que cet édifice est construit sans l’aval du Conseil municipal de la commune de Bitam présidé par Jules Mbelé Asseko. Ce qui fait dire à ce confrère en ligne, citant un cadre de la ville, qu’«à Bitam, il est fait état d’un acte «méprisant les lois et les procédures établies, et les responsables se montrent indifférents aux conséquences potentielles pour cette infrastructure aéroportuaire».

Pour ce cadre de cette ville du septentrion, «il aurait été plus intéressant pour les Gabonais et les Bitamois en particulier, de réhabiliter cet aéroport qui est l’un des premiers dans notre cher pays et qui faisait autrefois la fierté de la ville». À regret, il estime que «ces personnalités ont décidément des projets beaucoup plus sombres pour Bitam».

Aujourd’hui, après l’interpellation de Jessye Ella Ekogha au lendemain du coup d’État du 30 août dernier, les populations de Bitam souhaiteraient la destruction de cette infrastructure «construite sans aucune autorisation». Pyramidmediasgabon ajoute qu’elles demandent «au Conseil municipal de faire tout son possible pour rétablir l’ordre légal et s’assurer que de telles actions ne se reproduisent plus à l’avenir».